de 12:00 à 13:30
Automatisation – Anthropologie digitale
Deuxième session du séminaire MOST/GEG, « Les sciences humaines face aux transformations sociales »
Parmi les évolutions technologiques qui bouleversent l’organisation de nos sociétés, les progrès récents de l’intelligence artificielle occupent une place particulière, notamment depuis que les versions successives de Chat GPT font craindre des mutations dont la rapidité et l’ampleur pourraient modifier de façon irrémédiable les relations humaines, la place du travail dans la société et même le rapport que nous entretenons à la vérité.
Après une première séance consacrée à dresser un état des lieux des évolutions des liens sociaux contemporains, cette deuxième séance du séminaire MOST/GEG, « Les sciences humaines face aux transformations sociales » étudiera l’impact de l’intelligence artificielle sur les sociétés humaines.
Tout d’abord, l’intelligence artificielle pourrait conduire à la disparition de nombreux métiers que les machines effectueront de façon plus efficace ou moins coûteuse que les humains. Quelle est la place de l’humain dans une société où les machines accomplissent une part grandissante des tâches ? Si l’on considère que le travail fait partie des activités humaines qui structurent les sociétés, en raison de la division des tâches qui le caractérise, vers quel type de société l’automatisation conduit-elle ? En effet, la disparition de certains métiers pourrait conduire à la disparition des identités qui leur sont liées, mais aussi à un bouleversement des hiérarchies et des structures au sein des entreprises. Les progrès de l’IA pourraient-ils en somme accélérer le délitement des liens sociaux en transformant le travail ?
Par ailleurs, l’intelligence artificielle modifie notre rapport au savoir. Quelles pourraient être les conséquences de son évolution sur l’éducation ? Est-ce que les Etats auront les capacités de lancer de grands projets d’enseignement qui permettront d’éviter un fossé croissant entre le développement de ces technologies et la capacité des êtres humains de tous les milieux à les comprendre et à les utiliser ? Faut-il transformer les modèles d’enseignement et surtout d’évaluation, remis en cause par la capacité des algorithmes à les réussir aisément ? Maintenant que l’intelligence artificielle peut créer des images, des vidéos et des textes dont il est impossible de déterminer l’authenticité, qu’adviendra-t-il de notre rapport à la vérité ?
Enfin, la technologie de l’intelligence artificielle n’aura pas les mêmes conséquences partout dans le monde et pour toutes les couches de la société. Il est probable que cette technologie enrichisse considérablement les Etats et sociétés qui deviendront leader en la matière et appauvrisse ceux qui n’y auront accès que de façon limitée. Comment faire en sorte que ces développements bénéficient à toutes les couches de la société et à des pays à tous les niveaux de développement ? Quelles formes de coordination internationale faut-il mettre en place pour éviter que certaines sociétés soient détruites par cette technologie qui en fera prospérer d’autres ?
Panel
Chair : François Candelon, Global Director du Henderson Institute du Boston Consulting Group.
- Gabriela Ramos, Assistant Director-General for Social and Human Sciences, UNESCO.
- Aaron Benanav, author of Automation and the Future of Work (2022).
- Hanan Salam, Co-Founder at Women in AI, Assistant Professor at NYU Abu Dhabi
- Papa Amadou Sarr, Executive Director for Mobilisation Partnerships and Communication, Agence française de développement, former Minister, Delegate General for Rapid Entrepreneurship of Women and Youth (DER) at the Presidency of the Republic of Senegal
Les discussions se dérouleront de la façon suivante :
- Introduction du séminaire par le chair (dix minutes) ;
- Premier tour de table au cours duquel chaque intervenant dispose de sept ou huit minutes pour répondre aux questions soulevées par le séminaire ;
- Second tour de table (six sept minutes chacun) ;
- Échanges avec le public (une vingtaine de minutes) ;
- Conclusion par le chair de la séance et formulation de propositions de pistes de réflexion et de travail pour la suite (cinq minutes).
Informations pratiques
La discussion se tiendra en anglais.
La table ronde se déroulera à l’Ecole Normale Supérieure, au 45 rue d’Ulm, en salle Histoire. Il est également possible de la suivre à distance.
La séance est ouverte à toutes et à tous mais les inscriptions sont obligatoires en cliquant ici.