Charleroi, Porte Ouest : pour une idée de la Wallonie au XXIème siècle
Paola Viganò
Professeur d'urbanisme à l'Université IUAV de Venise et à l'école Polytechnique Fédérale de LausanneIssue
Issue #4Auteurs
Paola ViganòPublié par le Groupe d'études géopolitiques, avec le soutien de la Fondation de l'École normale supérieure
Le croissant fossile
La Porte Ouest 1 est un site exceptionnel, emblématique de l’histoire industrielle de Charleroi et de Wallonie qui mobilise plusieurs échelles : les terrains Carsid, le site élargi qui intègre les franges urbaines, le territoire. Peu de sites en Wallonie voire en Europe présentent une telle ampleur et une telle histoire industrielle.
Son projet s’inscrit dans la transformation du sillon wallon, autrefois très marqué par l’industrie, cherchant aujourd’hui à se diversifier et changer d’image. Cette mutation peut s’appuyer sur les infrastructures et le patrimoine hérités de l’ère industrielle, ainsi que sur les paysages comme élément fédérateur majeur à proximité du cœur de ville.
I. Écouter les lieux, écouter la ville
La première phase de l’étude a abouti à la compréhension du site et des dynamiques à l’œuvre, notamment par le biais de nombreux entretiens et groupes de travail avec les acteurs du territoire. Cela a conduit à faire émerger une vision ambitieuse et partagée.
La Porte Ouest se perçoit d’abord par son paysage construit. La présence du site depuis l’extérieur et les localités environnantes (Marchienne-au-Pont, le centre de Charleroi, Dampremy, …) est marquée par les grands objets industriels historiques ou actuels (cheminées, haut-fourneau, châteaux d’eau, …) qui constituent des points de repère dans le paysage. À l’inverse, les vues depuis le site vers l’extérieur sont marquées par le paysage végétal environnant (en particulier les terrils) et, dans une moindre mesure, par des éléments de repère comme les clochers des églises ou la Brasserie des Alliés. Sur site, il n’est pas simple de saisir les subtilités de sa microtopographie : socles en béton, points bas, parcours sur les chemins de fer surélevés, … Le masterplan constitue alors un moyen de mise en système des différentes parties du territoire, de leur requalification et valorisation.
Plusieurs scénarios ont été étudiés, structurés et débattus durant la deuxième phase de travail, pour définir un « champ des possibles ». Les scénarios ont questionné les potentiels du site, les idées et les programmes, resitués dans une perspective large qui permette d’envisager son nouveau rôle dans les dynamiques de Charleroi et d’une Wallonie en transition écologique et sociale.
Les deux dernières phases ont solidifié la vision et les orientations/opérationnalisation du masterplan. La vision définit la Porte Ouest comme un parc territorial et économique, un lieu de repère, de culture, d’innovation et d’image sur lequel fonder l’attractivité de la métropole et son développement à court, moyen et long terme.
II. À partir de l’espace
L’approche développée part de l’espace : des continuités observées et des obstacles rencontrés, des pratiques existantes et potentielles, des contraintes et des qualités immédiatement perceptibles ou plus diffuses. Elle se base sur une prise de connaissance des lieux par l’expérience, à travers un travail de terrain intense et répété.
Le paysage pré-industriel se composait du plateau boisé de Bayemont (Bois de Monceau) avec une pente orientée sud et ouest descendant vers la vallée du Piéton, au tracé sinueux. Entre les deux cours d’eau (Piéton et Sambre) et leurs vallées composées de pâtures se trouvait un interfluve plutôt sec avec des champs. Ce n’est qu’à l’est de Dampremy (point zéro), à hauteur de Charleroi-Centre, que ces vallées se rencontraient.
L’époque industrielle a provoqué un énorme remblaiement du paysage, un exhaussement. Le bord naturel du plateau a été déplacé vers le sud et une nouvelle pente a été formée par la chaîne des terrils. En outre, les communautés naturelles associées aux gradients humides-secs autour du Piéton et de la Sambre ont été couvertes par des couches sèches. Les rives (quais) de la Sambre, du canal et de l’Eau d’Heure près de son embouchure sont artificialisées. Aujourd’hui, il y a au sein de la Porte Ouest un manque d’espaces naturels humides. Au-delà de la chaîne des terrils, à grande valeur écologique, au sein et à proximité du site, la Porte Ouest conserve plusieurs zones à valeur écologique au caractère pionnier : il s’agit de friches sur lesquelles se développent de jeunes forêts. On y trouve une végétation pionnière sur les anciens (semi)terrassements et les sols pierreux : mousses, graminées, sureau, bouleau, …
Le site est historiquement marqué par l’eau, à la confluence de la Sambre, du Piéton mais également de l’Eau d’Heure. Ce fond de vallée humide a été profondément transformé à la période industrielle : création du canal Charleroi-Bruxelles dans la vallée du Piéton, remblais pour surélever le niveau du sol de plusieurs mètres suite à des inondations, creusement d’un canal permettant de connecter la Sambre au canal Charleroi-Bruxelles, couverture progressive de plusieurs cours d’eau dont le Piéton et le Carabin.
En dehors de la Sambre et du canal, l’eau est invisible : l’Eau d’Heure est peu présente dans le paysage et les parcours, le Piéton traverse le site dans des conduites souterraines, le canal connectant la Sambre au canal Bruxelles-Charleroi a été comblé, les mares présentes au début du XXè siècle ont majoritairement disparu. Le canal et les berges artificialisées de la Sambre sont peu propices à l’accueil de biodiversité. Un enjeu fort existe donc pour redonner une lisibilité et un espace à l’eau, permettant de redévelopper des continuités écologiques.
Plusieurs facteurs (présence de voies ferrées, de routes et d’industries) marquent la perception actuelle du site : bruits métalliques ou de moteurs, sirènes, fumées, odeurs de combustion… À ces facteurs s’ajoutent des éléments physiques de discontinuité spatiale : viaducs, ponts, talus, murs, clôtures, lignes électriques et transformateur haute tension se combinent et aboutissent à une impression de faible habitabilité, voire d’hostilité. L’amélioration de l’habitabilité constitue donc un enjeu majeur dans toutes les hypothèses d’évolution du site.
Il présente aussi des atouts pour de la logistique urbaine : au croisement de deux voies d’eau, à proximité de la ville et avec la présence de nombreux quais liés à son histoire. Cependant, il s’agit d’y inventer une cohabitation entre les aspects logistiques et urbains, de la même manière qu’il s’agit d’y réconcilier l’industrie et le parc. Les installations portuaires du quai de Dampremy pourraient évoluer vers une mixité d’usages entre parc public et activités portuaires contribuant à l’atmosphère du lieu.
III. Histoires et icônes
Le développement du site s’est fait en parallèle de l’évolution de la sidérurgie et des découvertes technologiques. L’analyse patrimoniale permet de comprendre son fonctionnement historique : plusieurs sous-entités coexistaient et étaient connectées entre elles ainsi qu’au territoire par différents moyens (passerelles, voies ferrées, rues, voies d’eau). Au sein de cette organisation, la route de Mons jouait un rôle structurant. Parmi les bâtiments qui peuplent le site, le HF4 et la centrale de Wez méritent d’être rappelés.
Le haut fourneau HF4 est le dernier présent sur le site. D’un point de vue architectural, c’est une grande structure métallique avec d’imposantes gaines, escaliers et charpentes. Par sa position isolée et son rôle de repère dans le paysage carolo, cet édifice fait penser à une cathédrale industrielle.
Il a été érigé en 1963 pour Thy-Marcinelle, 100 ans après le premier construit à Marcinelle. Il sera conçu, dès la base, avec une capacité imposante permettant de compenser les trois anciens hauts fourneaux. Il était muni dès l’origine d’une technologie moderne pour l’époque avec des appareils de commande et de contrôle ainsi qu’un chargement automatisé. Il sera modernisé à plusieurs reprises (la dernière fois en 2007), mais finalement mis à l’arrêt en 2008 suite à la récession. Outre sa valeur symbolique et mémorielle, le HF4 est un phare visible de loin dans le paysage carolo, un des derniers témoins de l’évolution industrielle de Wallonie, un des hauts fourneaux les plus performants d’Europe et, par la présence d’encore tous ses équipements, un des derniers symboles de la sidérurgie à chaud.
La centrale de Wez est l’un des plus anciens bâtiments du site dont l’origine remonte à 1850 afin d’alimenter les installations qui deviendront la société « Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de Thy-le-Château ». L’ensemble est composé d’une salle des pompes, d’un château d’eau, d’un bâtiment contenant les chaudières, de la centrale proprement dite, et d’une sous-station électrique.
La centrale a été mise à l’arrêt dans les années 1980, bien que les moto-soufflantes aient été conservées jusque dans les années 1990, et les sous-stations électriques jusqu’en 2012.
Véritable témoin historique et architectural du site et des prémices de la Révolution industrielle, la centrale présente une très haute valeur patrimoniale. Construite dans un style néo-gothique avec ses baies à arcs brisés, elle témoigne de l’esthétique et du soin mis dans les installations industrielles au XIXè siècle.
IV. Un projet de base et des scénarios urbains
Le « projet de base » s’appuie sur le travail de lecture et indique l’importance de certains éléments dans le site et en rapport avec l’extérieur. Il repère des éléments structurants (patrimoine, porosités spatiales, axe de la culture émergeant le long de la route de Mons) qui forment une trame de base sur laquelle s’appuient les différents scénarios. Il s’agissait de fixer les premiers éléments de résistance pour comprendre que le site n’est pas vide, qu’il présente des qualités et il n’y a pas lieu de procéder à une tabula rasa. Sa formalisation a donné une première base de discussion sur ce qui était possible ou non de réaliser au sein de la Porte Ouest.
Deux imaginaires se projettent sur le territoire et son projet : celui d’une qualité de ville d’une part, celui d’une économie innovante d’autre part.
La qualité de ville : tous les développements pointent vers une qualité des lieux préalable à tout programme, un univers très vert issu d’une confrontation rugueuse entre une nature radicalement réhabilitée et une industrie lourde, dure et en pleine action.
Une économie innovante : l’autre lecture découle davantage d’une approche classique du développement industriel. À partir des tendances présentes, la Porte Ouest pourrait se positionner comme l’espace d’accueil des dynamiques qui émergent sur le territoire, support de la transition industrielle post-carbone.
Un enjeu fondamental, l’attractivité : toutefois l’horizon du projet repose sur l’amélioration de l’attractivité de la ville, à partir de trois évolutions qui se renforcent mutuellement. L’amélioration du niveau de formation de la population ; les opportunités d’emplois ; la qualité du cadre de vie. C’est ici que l’évolution de l’image de la Ville par une transformation radicale de la Porte Ouest peut jouer un rôle de premier plan.
Les scénarios à l’échelle de la Porte Ouest se situent au croisement de quatre sujets/cadrans et se construisent par décalages successifs entre eux (1. parc économique + intensité de paysage ; 2. intensité de paysage + partie de ville ; 3. parc économique + efficacité de la « machine industrielle » ; 4. partie de ville + efficacité de la « machine »). Ils travaillent à la compatibilité de la grande industrie avec l’écologie du paysage, la mixité fonctionnelle, les nouvelles formes de l’économie. La figure du parc permet l’intégration de l’industrie et d’une qualité de vie urbaine, un espace de nature qui diminue l’impact de l’industrie lourde en abord de ville, voire magnifie la grande industrie et le parc par leur démesure respective.
Les scénarios urbains comportent une réflexion spécifique sur l’insertion d’un « Quartier du futur », lié à la Défense. C’est en travaillant le scénario qui localise le Quartier du futur sur le site dit Train 600, à l’extrémité ouest, qu’une grande potentialité a émergée autour du HF4, pièce maitresse du projet, avec la possibilité d’un parc métropolitain, le Phare Ouest, comme levier du changement d’image de Charleroi et d’attractivité de la Porte Ouest.
La qualité du Parc construit un attrait très fort pour les entreprises, le Haut Fourneau, maintenu en état de dégradation contrôlée, sert de repère à un espace public original, il est le support d’événements culturels d’envergure internationale avec sa stature unique dans la scène du territoire et porte d’entrée vers la Boucle Noire, les Chemins de l’Eau d’heure, le long de la Sambre. Il permet de donner une fonction à la Porte Ouest en attendant que les autres terrains soient utilisés. Lorsque ce sera le cas, les entreprises susceptibles de s’implanter auront gagné en qualité. Il sera possible de leur proposer un cadre revalorisé qu’elles pourront elle-même à leur tour valoriser.
V. Un masterplan dynamique : un nouveau récit
Le masterplan contient alors un « projet de refondation » : du site, de la ville, de son économie, de son habitabilité et de son attractivité. Toutefois, plusieurs sujets présentaient encore de nombreuses inconnues, en particulier la pollution des sols et de la nappe, qui constitue un des thèmes structurants du projet. Face à cette condition, il s’agissait d’imaginer un masterplan dynamique faisant l’objet non seulement de mises à jour (updates) mais bien de véritables améliorations et optimisations (upgrades) au fur et à mesure de l’arrivée de nouvelles données qui permettront d’intégrer la grille de « refondation » avec les stratégies de dépollution.
Face à une pluralité d’incertitudes, il était fondamental de fixer clairement les objectifs du Masterplan et les valeurs sur lesquelles il repose : une charte des valeurs ouvre ainsi le projet en misant sur le renforcement de l’attractivité et de l’habitabilité globales du territoire. Il s’agit de considérer le foncier comme une ressource limitée à traiter, en recherchant la superposition des programmes et la mixité des fonctions. La charte affirme que tout ce qui existe est culturel, en gardant une posture ouverte sur les transformations du patrimoine, afin de rendre possible son évolution. Elle affirme le droit de chaque personne et espèce à pouvoir traverser et pratiquer la Porte Ouest de manière confortable. En matière de métabolisme, la charte considère le site comme une ressource renouvelable.
Un nouveau récit
À l’horizon 2028-2035-2050, la Porte Ouest est un parc territorial et économique en développement : un parc productif et culturel, un lieu de biodiversité et d’espaces publics et urbains. Cette vision, dont les objectifs ont été discutés, met l’accent sur l’intensité du paysage et une programmation à dominante économique dont la mixité peut s’intensifier jusqu’à former une véritable partie de ville.
La vision se décline autour de sept objectifs stratégiques et de temporalités plurielles.
i. Redévelopper l’attractivité et l’habitabilité de Charleroi et son économie
La Porte Ouest est un endroit dynamique pour une diversité d’activités et de fonctions, d’une part grâce à de nouveaux campus économiques connectés avec les clusters et les pôles économiques du territoire, et d’autre part du fait de l’amplification de l’armature écologique et de la qualité des espaces ouverts et bâtis qui constituent des enjeux fondamentaux d’attractivité et de changement d’image, non seulement pour la Porte Ouest, mais pour l’ensemble du territoire de Charleroi.
ii. Amplifier les paysages et les milieux écologiques
La Porte Ouest, ancienne zone humide à la confluence de plusieurs rivières, retrouve un rôle écologique à l’échelle territoriale. Elle renforce progressivement les continuités entre les grands paysages et écosystèmes environnants à travers une mosaïque de milieux qui s’appuie sur l’histoire environnementale longue du site, en retrouvant des gradients d’humidité diversifiés liés au caractère de fond de vallée et en valorisant les écosystèmes de friches.
iii. Valoriser le patrimoine en tant que système
La Porte Ouest est une composante du grand parc du sillon wallon – se prolongeant à l’échelle européenne – ayant valorisé ses différents espaces et retrouvé une attractivité grâce au patrimoine, à l’héritage industriel et à ses milieux écologiques. Au sein du territoire carolo, le site est le support d’un itinéraire narratif interprétant sa longue histoire industrielle et jouant le rôle d’entrée à un système patrimonial d’une richesse exceptionnelle.
Le patrimoine est un système culturel en trois familles : icônes, édifices patrimoniaux à potentiel de reconversion, éléments patrimoniaux tissant du lien.
La microtopographie, constituée de talus, murs de soutènement, socles, murets est un autre héritage issu de l’activité industrielle. A une échelle plus fine, sa présence peut constituer une base qualitative pour la création d’espaces publics robustes et spécifiques à la Porte Ouest.
iv. Engager la transition des mobilités
La Porte Ouest est un lieu de continuités et une partie de ville pilote de la transition des mobilités au sein du territoire carolo, avec ses deux gares ferroviaires accessibles, sa desserte en métro et en bus renforcée, ses quais de logistique fluviale, ses Ravel connectés et ses multiples parcours piétons. On y rencontre de nombreux vélos sur les berges, des axes routiers apaisés et une route de Mons appropriée par tous les types d’usagers, de multiples liaisons facilitant la traversée du site, un port aux usages partagés, de nouvelles passerelles cyclo-piétonnes franchissant le faisceau ferroviaire, la Sambre et le canal.
v. Envisager la dépollution comme machine de refondation du territoire
Une grille paysagère et de drainage est mise en place et permet d’organiser la transition et la dépollution de chaque partie selon différentes techniques, de la plus basique à la plus innovante, adaptées d’une part aux niveaux de contamination des sols et de la nappe (aujourd’hui inconnus), et d’autre part au rythme et à la localisation d’implantation de nouveaux programmes. Ce système crée un paysage transitoire qui qualifie à court terme la Porte Ouest. De plus, il engendre le développement d’une expertise spécifique pouvant contribuer à l’émergence d’une filière économique locale.
vi. Viser une exemplarité métabolique et énergétique
La Porte Ouest met en œuvre la transition énergétique en visant la neutralité carbone et la production d’énergies renouvelables, dans le cadre d’une communauté énergétique créant des synergies entre les différentes activités et fonctions en présence. Elle s’inscrit dans une logique circulaire de « zéro déchet », valorisant les multiples stocks et flux de matières en présence.
vii. Valoriser les dynamiques existantes vers la transition
Le masterplan prolonge et accompagne, au sein du site et de ses environs, les nombreux projets d’espaces publics, de mobilité, économiques, culturels, énergétiques… allant dans le sens de la transition. En revanche, certains projets non cohérents avec la nouvelle vision ne sont pas inclus au masterplan.
Temporalités
À l’horizon 2028, le Quartier du Futur accueille ses premiers occupants à la Porte Ouest. Des transformations sensibles sont déjà à l’œuvre sur le site, visant à en faire un lieu de continuités paysagères, écologiques, culturelles, de mobilités, d’usages… tissant des liens d’une part avec les centralités urbaines situées à proximité et d’autres part avec les grands paysages et milieux écologiques environnants.
Son habitabilité est renforcée par de nouveaux espaces publics valorisant sa géographie majestueuse et son patrimoine emblématique, et intégrant en même temps la nécessaire dépollution progressive des sols et des eaux. C’est ainsi que les espaces deviennent petit à petit attractifs, profitant d’une localisation privilégiée et d’une accessibilité optimale en transport en commun, en vélo, à pied ou par la voie d’eau. Le Quartier du Futur s’installe et agit comme levier de développement. La Porte Ouest voit l’implantation progressive d’une diversité d’activités s’inscrivant tant dans des clusters économiques existants ou émergents que dans une dynamique culturelle en développement… en visant constamment une exemplarité énergétique et métabolique.
À l’horizon 2035-2050, la Porte Ouest est une partie de ville habitée et attractive, avec ses campus productifs et la centrale électrique en emblème, le port urbain aux usages mixtes, s’inscrivant dans le grand parc du sillon wallon, où les gens travaillent, viennent passer un après-midi au Phare Ouest ou un week-end en suivant l’itinéraire narratif de l’histoire industrielle de la Porte Ouest et du territoire carolo…
Le Phare Ouest est la pièce maitresse du site, un parc métropolitain qui ouvre en parallèle du Quartier du Futur, qui intègre des activités productives sur sa bordure Sud, permet le maintien et met en scène les deux grandes industries (Industeel et Riva Thy-Marcinelle) et qui est le support d’espaces publics et de grands événements (concerts, événements sportifs et culturels) autour du HF4, icône métropolitaine. Le parc est ouvert à court terme et voit sa superficie augmenter au fil du temps (en fonction des dépollutions successives), en intégrant les nombreuses dalles en béton réutilisées pour le développement d’usages sportifs et culturels. Son cadre paysager et patrimonial exceptionnel, comme son potentiel d’usages multiples, contribue au changement d’image et à l’attractivité nouvelle de Charleroi. À partir de demain.
Notes
citer l'article
Paola Viganò, Charleroi, Porte Ouest : pour une idée de la Wallonie au XXIème siècle, Groupe d'études géopolitiques, Jan 2024, 109-113.