Élection régionale à Madère, 26 mai 2024

Fin janvier 2024, le président régional de Madère, Miguel Albuquerque, a démissionné de ses fonctions après l’ouverture d’une enquête pour corruption qui le visait personnellement ainsi que plusieurs des ses plus proches alliés politiques et partenaires d’affaires. Le PSD (PPE), parti de centre droit mené par Albuquerque et qui gouverne la région sans interruption depuis 1976, avait été contraint de former le premier gouvernement de coalition de son histoire au lendemain des élections de septembre 2023. Il avait conclu alors un accord gouvernemental avec le petit parti de centre-droit CDS-PP (PPE), bénéficiant du soutien parlementaire des écologistes PAN (Verts/ALE).  À la suite de la démission d’Albuquerque, et malgré la volonté de l’exécutif madérien de former un nouveau cabinet, le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, lui-même ancien membre du PSD, a convoqué des élections régionales anticipées pour la fin du mois de mai.

Les élections de mai 2024 n’ont apporté que peu de changements par rapport à celles de novembre 2023. Le PSD d’Albuquerque est à nouveau arrivé en tête avec 36,1 % des voix et 19 sièges (-1), suivi par le PS (S&D) avec 21,3 % et 11 sièges. Se présentant sur une plateforme centriste, le parti régional Ensemble pour le peuple (JPP, RE) a considérablement augmenté son score et sa part des sièges, à 16,9 % (+5,9 points) et 9 sièges (+4). Le parti nationaliste Chega a remporté 4 sièges, le CDS-PP 3 (-1), l’Initiative libérale (IL, RE) et le PAN un siège chacun, tandis que les deux partis d’extrême gauche perdaient les deux seuls sièges qu’ils détenaient jusque-là. Avec 53,4 %, le taux de participation est resté pratiquement inchangé par rapport au scrutin précédent (+ 0,1 point).

Après des mois d’incertitude politique, Miguel Albuquerque a réussi à remporter un vote de confiance serré pour former un nouveau gouvernement minoritaire PSD le 4 juillet 2024. Les députés de Chega ont joué un rôle déterminant dans ce vote, trois de leurs quatre députés s’étant abstenus, tandis que M. Albuquerque l’emportait d’une seule voix. Cependant, le 6 novembre, Chega a finalement fait adopter une motion de censure contre le nouveau gouvernement, soutenue par l’ensemble des députés de l’opposition. En conséquence, Marcelo Rebelo de Sousa a appelé à la tenue de nouvelles élections anticipées le 23 mars 2025.

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