Bulletin des Élections de l’Union Européenne
Élections régionales et locales en Grèce, 8 octobre 2023
Issue #4
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Issue #4

Auteurs

Myrto Tsakatika

Numéro 4, Janvier 2024

Élections en Europe : 2023

Contexte

Les deux tours des élections régionales et municipales grecques se sont déroulées respectivement les 8 et 15 octobre 2023 dans les 13 régions et 332 municipalités du pays. Ces élections, qui visaient à pourvoir des mandats locaux et régions d’une durée fixe de cinq ans, ont été organisées selon des règles différentes de celles du scrutin précédent qui s’était tenu en 2019. En 2019, un système électoral proportionnel était utilisé pour sélectionner les membres des conseils locaux et régionaux sur la base des résultats du premier tour seulement, tandis que les maires et les présidents de région n’étaient élus qu’après avoir obtenu 50 % des voix plus une. En 2022, la loi électorale a été modifiée dans un sens moins proportionnel. Selon la nouvelle loi, les dirigeants régionaux et locaux doivent obtenir au moins 43 % des voix pour être élus au premier tour, la liste gagnante se voyant garantir une majorité de trois-cinquièmes des sièges au conseil régional ou municipal. La nouvelle loi a également introduit un seuil de 3 % que toute liste doit dépasser pour obtenir des sièges. La réforme visait à renforcer l’influence des dirigeants régionaux et municipaux et à garantir la « gouvernabilité » des collectivités territoriales (Hlepas et Chadjipadelis, 2022).

Les élections régionales et municipales d’octobre 2023 constituent le sixième scrutin consécutif remporté par le parti de centre droit Nouvelle Démocratie (ND) après les élections européennes, nationales et locales de 2019 et les deux élections nationales de mai et juin 2023. Lors des élections nationales de juin 2023, ND a obtenu 40,6 % des voix (contre 39,85 % lors des élections nationales de juillet 2019) et a formé un gouvernement disposant d’une majorité absolue au parlement. La Coalition de la gauche radicale (SYRIZA), plus grand parti d’opposition depuis 2019, a connu un fort déclin électoral (de 31,5 % en 2019 à 17,9 %), tandis que le parti de centre-gauche PASOK/KINAL a enregistré des gains modestes (11,8 % contre 8 % en 2019). SYRIZA et le PASOK n’ont pas été en mesure d’établir une coalition électorale au niveau national, en grande partie en raison des niveaux élevés de volatilité parmi les électeurs de centre-gauche, qui plaçaient les deux partis en situation de concurrence directs. En l’absence d’alternative gouvernementale réaliste à ND, les oppositions apparaissent faibles, ce qui suscite des inquiétudes pour la démocratie grecque (Tsirbas 2024). Le Parti communiste grec (KKE) (7,7 %) et les trois formations d’extrême droite Niki (3,7 %), Spartiates (4,7 %) et Elliniki Lysi (4,4 %) ont amélioré leurs résultats sans constituer une menace pour les trois grands partis. Ainsi, depuis au moins juin 2023, le bipartisme qui dominait de longue date en Grèce semble avoir été remplacé par un système à parti dominant dont le protagoniste est Nouvelle Démocratie (Tsirbas, 2024). Il était attendu que les élections régionales et municipales de 2023 confirment ces grandes tendances politiques, étant donné que celles-ci se sont tenaient peu de temps après le dernier scrutin national.

Néanmoins, il est important de souligner qu’il existe des différences importantes entre les élections régionales/municipales et les élections nationales en Grèce. La première est que les élections régionales ont tendance à être des élections de second ordre, considérées comme moins importantes que les élections nationales. Par conséquent, lors des élections régionales, des considérations nationales comme régionales influent sur le choix des électeurs (Tsirbas, 2022). Les élections municipales, en revanche, sont beaucoup plus axées sur les questions locales et les partis se mettent fréquemment en retrait, ne soutenant officiellement les candidats que dans une minorité de cas (Hlepas et Chadjipandelis, 2022). Les principales exceptions concernent les grandes municipalités, en particulier Athènes, Thessalonique et Le Pirée, où les partis politiques désignent des candidats et participent aux élections en grande partie sur des bases nationales. Enfin, en ce qui concerne la pénétration territoriale des principaux partis politiques, il est notoire que Nouvelle Démocratie est le parti le mieux ancré au niveau régional et municipal dans l’ensemble du pays, le PASOK disposant pour sa part d’une implantation certes importante, mais moindre (Hlepas et Chadjipadelis, 2022). À l’inverse, la présence de SYRIZA dans les territoires est limitée et sa capacité à mobiliser le vote au niveau local et régional est faible (Vernardakis, 2023). Cela se reflète dans ses résultats généralement bien meilleurs lors des élections nationales que lors des élections régionales et municipales ; au contraire, ND a tendance à obtenir de meilleurs résultats lors des élections régionales et municipales que lors des élections nationales. Parmi les plus petites formations, le Parti communiste (KKE) dispose d’une présence nationale limitée mais cohérente au niveau infranational, tandis que l’extrême droite ne semble pas avoir développé une implantation locale suffisante et n’a pas présenté de candidats au niveau régional, ce qui a pu profiter à Nouvelle Démocratie ou à d’autres candidats indépendants de droite.

Les campagnes électorales

Fort de sa victoire écrasante aux élections législatives de juin 2023, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis (ND, PPE) a fait monter les enchères avant les élections régionales et municipales, déclarant que l’objectif de Nouvelle Démocratie était de remporter les 13 régions et les trois plus grandes municipalités d’Athènes, de Thessalonique et du Pirée. Il a fait valoir que les régions et les grandes municipalités devaient être « sur la même longueur d’onde » que le gouvernement national afin de faire avancer les grands projets qui stimuleraient le développement économique et social du pays (Mitsotakis, 2023). Ce faisant, Mitsotakis a fortement contribué à la nationalisation des élections régionales de 2023. Il a fait campagne en personne, parcourant le pays pour soutenir les candidats officiellement présentés par la Nouvelle Démocratie, tels que Konstantinos Agorastos en Thessalie et Alceviades Stefanis dans le nord de la mer Égée. Dans ces deux régions, les candidats de Nouvelle Démocratie ont été confrontés à des événements de portée nationale.

Dans la région de l’Égée du Nord, le candidat sortant, Konstantinos Moutzouris, un candidat divers-droite qui n’avait pas reçu le soutien officiel de la ND en 2019, avait réussi à instrumentaliser la question migratoire, qui préoccupe particulièrement les résidents des îles de Lesbos, Chios et Samos. M. Moutzouris s’est rangé du côté des manifestants lorsque le gouvernement a dépéché, en février 2020, des forces de police spéciales pour imposer la construction de nouveaux camps d’accueil pour les réfugiés. En octobre 2023, lors de sa réélection contre Alceviades Stafanis, soutenu par ND, Moutzouris a axé sa campagne sur cette même question. Plus important encore, en septembre 2023, moins d’un mois avant les élections régionales, deux tempêtes majeures ont causé des dégâts considérables dans la plaine de Thessalie, le cœur agricole de la Grèce. Les inondations qui s’en sont suivi ont fait des victimes et ont détruit des logements et des outils de travail, causant des dégâts importants sur le bétail et les terres arables. La réaction du gouvernement a été jugée lente et insuffisante, tandis que le gouverneur de la région, Agorastos, membre de ND et jusqu’alors très populaire, a été accusé par l’opposition de ne pas avoir achevé des travaux d’infrastructure vitaux qui auraient pu limiter les sinistres. Le changement climatique et l’efficacité du gouvernement dans sa gestion des conséquences de la catastrophe ont occupé le devant de la scène. Le candidat de l’opposition, M. Couretas, soutenu à la fois par le PASOK et SYRIZA, s’est élevé contre le président sortant et s’est rendu sur les lieux des inondations, établissant avec les citoyens une communication directe que M. Agorastos n’avait pas réussi à établir. Les dirigeants de SYRIZA et du PASOK étaient également présents aux côtés du candidat de centre-gauche pour manifester leur soutien aux victimes.

Dans la plupart des régions, les candidats soutenus par Nouvelle Démocratie ont été confrontés non pas à des candidats soutenus par l’opposition de centre-gauche, mais plutôt, comme ce fut le cas dans le nord de la mer Égée, à des candidats divers-droite qui ne bénéficiaient pas de l’appui officiel de Nouvelle Démocratie. Alors que la plupart de ces challengers n’avaient pas de désaccords idéologiques majeurs avec Nouvelle Démocratie, ils ont mené des campagnes fortement personnalisées et construit des alliances locales axées sur des questions régionales tout en critiquant l’inefficacité présumée du gouvernement central. Certains problèmes régionaux qui affectent de manière disproportionnée des régions spécifiques, tels que le chômage dans les régions de l’ouest (dû dans une certaine mesure à la fermeture des usines de lignite) ou le manque de soins de santé et d’autres infrastructures vitales dans le sud de la mer Égée et les îles Ioniennes (Good Affairs, 2023), ont joué un rôle de premier plan dans les campagnes régionales.

Au niveau local, les élections dans les municipalités d’Athènes et de Thessalonique ont constitué des enjeux majeurs pour le gouvernement national. À Athènes, Kostas Bakoyannis, le maire sortant, fils de l’ancien maire d’Athènes Dora Bakoyanni et neveu de l’actuel Premier ministre, était candidat à sa réélection. Bakoyannis a été critiqué par les candidats du PASOK et de SYRIZA pour avoir échoué à réguler l’industrie du tourisme à Athènes et à y promouvoir les espaces verts. L’opposition a particulièrement focalisé ses critiques sur l’incapacité du sortant à achever son projet-phare, le Μεγάλος Περίπατος (« Longue Promenade »), une voie piétonne « verte » qui devait se développer le long de l’un des principaux axes d’Athènes, la rue Panepistimiou. Ce projet coûteux a pris beaucoup plus de temps que prévu, perturbant la vie des Athéniens sans fournir les résultats escomptés en matière d’augmentation de la surface des espaces verts. Si les sondages montraient de plus longue date que les citoyens désapprouvaient le projet, aucun candidat susceptible de constituer une concurrence sérieuse pour M. Bakoyannis n’avait émergé quelques semaines encore avant les élections municipales. Le candidat du PASOK, le centriste Haris Doukas, était un universitaire dont l’expertise professionnelle en matière de gestion des crises urbaines lui permettait de projeter une image de modération, de progressisme et de compétence. Le candidat de SYRIZA, Kostas Zahariadis, désigné très tard dans la campagne, était quant à lui un homme de parti expérimenté mais plutôt atone, et peu connu des Athéniens. Après un débat télévisé particulièrement réussi l’opposant à Bakoyannis, Doukas est finalement apparu comme un adversaire crédible du président sortant.

À Thessalonique, Nouvelle Démocratie avait soutenu le maire sortant Zervas, qui avait été élu en profitant de la vague d’opposition nationaliste à l’accord de Prespes (Karyotakis, 2023). Nouveau venu en 2019, Zervas n’avait cependant pas pleinement convaincu et son mandat n’était pas considéré comme un succès en 2023. Le candidat indépendant Stelios Angeloudis, proche du centre-gauche, était bien ancré dans les milieux progressistes de la ville et bénéficiait du soutien de l’ancien vice-Premier ministre du PASOK, Evangelos Venizelos, un homme politique lié de longue date avec la région. M. Angeloudis s’est présenté en tant que candidat progressiste indépendant, sans bénéficier — jusqu’au premier tour — du soutien officiel de SYRIZA et du PASOK, qui ont présenté leur propre candidat commun.

Les résultats

En Grèce, pays où le vote est obligatoire mais où cette obligation n’est pas réellement appliquée, le taux de participation a toujours été supérieur à 70 % depuis le retour de la démocratie jusqu’aux élections nationales de mai 2012. Cependant, à partir de 2012, date des premières élections suivant le déclenchement de la crise économique, la participation a connu une dynamique défavorable (Hlepas et Chadjipadelis, 2022). Cette tendance à la baisse s’est confirmée lors des élections régionales et municipales de 2023, qui ont connu l’un des taux de participation les plus faibles de la troisième République grecque. Au premier tour, le taux de participation aux élections régionales était de 52,53 %, contre 58,28 % lors des élections de 2019 ; au second tour, le taux de participation est tombé à 35,16 %, contre 41,88 % lors des élections de 2019. Pour les élections municipales, la situtation était similaire, avec 52,50 % contre 58,96 % (en 2019) au premier tour et 40,71 % contre 44,83 % (en 2019) au second tour. La municipalité d’Athènes, en particulier, a enregistré l’un des taux de participation les plus faibles du pays, avec 32,32 % au premier tour (46,76 % en 2019) et seulement 26,73 % (33,42 %) au second. Ces résultats reflètent des tendances à long terme dans les démocraties européennes et des tendances à moyen terme en Grèce, mais peuvent également être attribués au moins en partie à un phénomène de fatigue électorale, étant donné la proximité des deux élections nationales qui ont précédé les élections régionales et municipales.

Participation2010201420192024
1er tour60,8861,5658,2852,51
2nd tour46,6861,6141,8835,16
Figure a · Participation lors des élections régionales, 2010-2024

Les élections régionales de 2019 avaient été un triomphe pour ND. Le parti avait remporté 6 régions sur 13 au premier tour et s’était imposé dans 5 autres au second tour. Sur les deux régions restantes, l’une (Égée du Nord) avait été remportée par un candidat divers-droite sans soutien de ND tandis que l’autre (Crète) l’avait été par un candidat soutenu par le centre-gauche. À l’issue du premier tour des élections régionales de 2023, il semblait que ND se dirigeait vers un triomphe similaire, puisque le score moyen de Nouvelle Démocratie dans les 13 régions atteignait 49,4 %, un score bien plus élevé que les 41 % qu’elle avait obtenus lors des récentes élections nationales, mais aussi nettement supérieur aux 43 % qu’elle avait obtenus lors du scrutin précédent de 2019.

Source: P. Koustenis, Το Βήμα (14 February 2023)

Figure b · Results of the 1st round, 2023

Nouvelle Démocratie a effectivement réussi à faire élire ses candidats dans 6 régions (Egée du Sud, Macédoine centrale, Épire, Grèce occidentale, Grèce centrale et Attique) ainsi qu’à assurer l’élection du candidat auquel elle avait apporté son soutien en Crète, en collaboration avec le PASOK/KINAL. Dans quatre autres régions (Péloponnèse, Macédoine orientale et Thrace, Égée du Nord, Thessalie), le candidat de Nouvelle Démocratie est arrivé en tête mais n’a pas franchi le seuil des 43 %, ce qui a entraîné la tenue d’un second tour. Dans les deux régions restantes (Macédoine occidentale et Îles Ioniennes), le candidat de ND est arrivé en deuxième position derrière des candidats indépendants issus de Nouvelle Démocratie.

Figure c · Winning party in the second round of the regional elections (2023)

Le second tour, qui s’est déroulé dans 6 des 13 régions et 83 des 332 municipalités grecques, réservait à Nouvelle Démocratie des résultats négatifs assez inattendus. Bien que ses candidats aient été présents dans tous les seconds tours régionaux, le parti ne l’a emporté que dans le Péloponnèse. Les candidats de Nouvelle Démocratie ont perdu face à des candidats divers-droite dans quatre régions et face au candidat de centre-gauche Couretas, soutenu par SYRIZA et PASOK, en Thessalie. Il est important de noter que lors des élections municipales, Nouvelle Démocratie a perdu Athènes où Doukas, soutenu par SYRIZA, a battu Bakoyannis. À Thessalonique, Angeloudis s’est qualifié pour le second tour, où il l’a emporté contre le candidat sortant de ND, Zervas, grâce au soutien de SYRIZA et du PASOK. Il s’agit dans les deux cas de défaites symboliques pour Nouvelle Démocratie, où, comme en Thessalie, une alliance de dernière minute entre partis progressistes a battu les candidats de Nouvelle Démocratie.

1er tour | 2nd tourAthènes (2019)Athènes (2023)Thessalonique (2019)Thessalonique (2023)
ND42,65 | 65,2541,35 | 44,0322,41 | 33,21
14,98 | 66,79
14,56 *
27,34 | 33,67
(PASOK-)KINAL13,1914,19 | 55,977,0720,74 **
SYRIZA16,98 | 34,7513,3513,53
KKE7,4612,884,486,82
XA10,54
Spartiates8,33
Ind. (Angeloudis)

25,74 | 67,33
* En 2019, trois listes dirigées par des candidats de la ND se sont présentées aux élections municipales de Thessalonique.
** Avec le soutien de SYRIZA.

Figure d · Résultats des élections municipales à Athènes et Thessalonique

Conclusion

Les élections régionales et municipales de 2023 ont confirmé la domination électorale de Nouvelle Démocratie, le déclin électoral de SYRIZA et le rétablissement partiel du PASOK (Kathimerini, 2023). Cependant, les catastrophes naturelles en Thessalie, les campagnes menées par les candidats divers-droite ainsi que les scrutins à Athènes et Thessalonique ont contribué à mettre au premier plan la question de la compétence des candidats soutenus par Nouvelle Démocratie. Le Premier ministre ayant choisi de faire de ces élections un test national, ces défaites ont également affecté la perception de la compétence du gouvernement. En outre, le second tour des élections régionales a mis en évidence des lignes de fracture profondes dans les rangs de Nouvelle Démocratie : des candidats de droite qui n’avaient pas obtenu le soutien de Nouvelle Démocratie ont défié les candidats officiels du parti et l’ont emporté à plusieurs reprises. Le principal enseignement des élections en Thessalie et des scrutins municipaux à Athènes et de Thessalonique est qu’un centre-gauche uni peut déjouer la domination de Nouvelle Démocratie. S’il s’agit là d’une bonne nouvelle pour la démocratie grecque, cette évolution fait également peser sur l’opposition de centre-gauche une responsabilité nouvelle : celle de trouver des voies de coopération susceptibles de permettre l’alternance.

Les données

Bibliographie

Antoniou, D. et al (2023, 16 octobre 2023) Αυτοδιοικητικές εκλογές: Ο γύρος των μεγάλων ανατροπών. Καθημερινή.

Good Affairs Ι.Κ.Ε. (2023). Digital Poll on Regional Self-government, 19-26 April 2023. Good Affairs. En ligne.

Ministère grec de l’Intérieur (2023). Résultats des élections régionales et municipales de 2019 et 2023. En ligne.

Hlepas, N. et Chadjipadelis, T. (2022). Mayors in the foreground, parties behind the scenes’. In A. Gendźwiłł, U. Kjaer et K. Steyvers (éd.), The Routledge Handbook of Local Elections and Voting in Europe. Londres : Routledge.

Karyotakis, M.A. (2023). The use of the Macedonian name dispute on the candidates’ websites in Northern Greece’s regional and municipal elections of 2019.  Mediterranean Politics.

Koustenis, P. (2023, 14 octobre). Αυτοδιοικητικές εκλογές 2023: το χρώμα της κάλπης και η κυριαρχία σε καθεστώς αποχής. Το Βήμα.

Mitsotakis, K. (2023, 2 octobre) Interview with Antonis Sroiter, Alpha central news bulletin. En ligne.

Tsirbas, Y. (2022). The 2019 regional elections in Greece: Both regionalized and nationalized. Regional & Federal Studies, 32:4, 499-510.

Tsirbas, Y. (2024). Towards a predominant party system: the May 2023 election in Greece. South European Society and Politics.

Vernardakis, C. (2023, 23 octobre). Ο εύθραυστος ηγεμόνας (ΝΔ) και το μετέωρο βήμα της αντιπολίτευσης. Παρόν.

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Myrto Tsakatika, Élections régionales et locales en Grèce, 8 octobre 2023, Groupe d'études géopolitiques, Juin 2024,

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