Élection régionale dans le Latium, 12-13 février 2023
Issue
Issue #4Auteurs
Sofia Marini , François HubletNuméro 4, Janvier 2024
Élections en Europe : 2023
Contexte du vote, campagne électorale
À la veille des élections générales italiennes de 2022, le président régional du Latium (Lazio), Nicola Zingaretti, achevait son deuxième mandat de cinq ans. Figure importante du centre-gauche italien, Zingaretti avait succédé à Renata Polverini en 2012 à la suite d’une série de scandales. De 2019 à 2021, il avait également été secrétaire national du parti démocratique (Partito Democratico, PD, S&D), fonction qu’il a finalement abandonnée à la suite de tensions internes croissantes. Cependant, en septembre 2022, Zingaretti a annoncé son retrait de la politique régionale suite à son élection comme député de la circonscription Lazio 1-01. Il a été remplacé ad interim par Daniele Leodori.
Lors des élections régionales de 2023, le centre-gauche a désigné Alessio D’Amato, ex-assesseur à la santé au sein des administrations régionales de Zingaretti, comme candidat à la présidence. La coalition de gauche espérait que le rôle de premier plan joué par D’Amato dans la gestion de la pandémie de coronavirus dans la région ainsi que le succès de la campagne de vaccination qu’il avait menée permettraient de mobiliser une opinion positive à son sujet. La coalition de droite, pour sa part, a choisi un candidat n’ayant aucune expérience de la fonction publique : Francesco Rocca, ancien président de la Croix-Rouge italienne et président de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. La troisième candidate majeure à la présidence de la région était la journaliste et présentatrice de télévision Donatella Bianchi, désignée par le Mouvement 5 étoiles (Movimento 5 Stelle, M5S, NI).
Si en Lombardie, le PD et le M5S ont soutenu le même candidat à la présidence (Pierfrancesco Majorino), aucun accord de coalition comparable n’a été conclu dans le Latium. Toutefois, la liste centriste Azione-Italia Viva (Az-IV, RE) a rejoint la coalition de centre-gauche en soutenant D’Amato, alors qu’elle s’était présentée seule à l’élection générale de 2022. La coalition de gauche comprenait également le parti centriste pro-européen +Europa (+E, RE) ainsi que plusieurs listes de gauche et écologistes (Verdi Sinistra, Europa Verde, Possibile, Demos, Partito Socialista Italiano).
La coalition de droite soutenant Rocca était composée des Frères d’Italie (Fratelli d’Italia, FdI, ECR) et de la Ligue (Lega, ID), ainsi que du parti de centre-droit Forza Italia (FI, EPP) de Silvio Berlusconi et de quelques listes centristes mineures (Unione di Centro et Noi Moderati). Cette alliance est similaire à celle ayant emporté les précédentes élections législatives organisées en septembre 2022, au cours desquelles les FdI de Giorgia Meloni étaient devenus le premier parti à l’échelle nationale (Plescia et Marini 2023). Enfin, le troisième candidat, Bianchi, était soutenu par le M5S et une autre petite liste de gauche.
Peut-être parce qu’elle s’est tenue peu après les élections anticipées de l’automne 2022, la campagne électorale a été plutôt courte et peu animée, l’absence d’événements sensationnels contribuant sans doute à la faible mobilisation. La campagne a été dominée par les questions de santé publique, domaine dans lequel les régions italiennes jouissent d’un degré élevé d’autonomie par rapport à l’État central et sont gestionnaires de fonds publics importants. Le profil des deux principaux candidats a davantage encore renforcé l’importance de ces questions, D’Amato soulignant les forces et Rocca les faiblesses des services de santé régionaux. Le projet d’usine de valorisation énergétique des déchets dans la banlieue de Rome, défendu par le maire de Rome Roberto Gualtieri, a également constitué un sujet majeur. Gualtieri a été élu sur les listes de centre-gauche en octobre 2021 (Marini 2022). Conformément aux positions de leurs partis respectifs, D’Amato a soutenu le projet d’incinérateur, tandis que Bianchi s’y est fermement opposé. La position de Francesco Rocca est apparue plus floue.
Analyse des résultats
Le système électoral est inchangé depuis 2018. Chaque électeur peut choisir un candidat à la présidence ainsi qu’une liste, que la liste soutienne ou non ce candidat (vote disjoint). Il est possible de sélectionner seulement un candidat à la présidence, auquel cas aucun vote de liste n’est comptabilisé, ou de sélectionner seulement une liste, ce qui entraîne la comptabilisation automatique du vote pour le candidat à la présidence correspondant. Finalement, sur les 50 conseillers régionaux, 40 sont élus à la représentation proportionnelle (système Hagenbach-Bischoff) à partir des listes provinciales sur la base des votes de liste. La plupart d’entre eux (29) représentent la circonscription de Rome, pour quatre élus dans les circonscriptions de Frosinone et Latina, deux pour celle de Viterbe et un seul pour celle de Rieti. Le président est élu de manière directe au scrutin uninominal à un tour sur la base des votes présidentiels, tandis que le candidat à la présidence qui obtient la deuxième plus grande part des voix obtient automatiquement un siège de conseiller. Enfin, 10 sièges sont répartis entre les partis et les coalitions qui soutiennent le candidat vainqueur afin de garantir, si possible, une majorité d’au moins 60 % des sièges au président élu.
Au moment de la réélection de Zingaretti en mars 2018, la compétition électorale dans le Latium s’articulait autour de trois pôles principaux de force à peu près similaire : le centre-gauche de Zingaretti recueillait un peu moins de 33 % des voix ; le centre-droit, un peu plus de 31 % ; et le Mouvement 5 étoiles, environ 27 %. Toutefois, au cours des cinq années suivantes, l’équilibre des forces s’est radicalement modifié.
Peu avant le scrutin de février 2023, les sondages indiquaient une nette avance de 5 à 10 points pour la coalition de droite sur la coalition de gauche. Rocca devait recueillir un peu plus de 40 % des voix, D’Amato entre 30 et 35 %.
Bien que cette tendance générale ait été correctement prédite, la coalition de droite a finalement recueilli beaucoup plus de voix que ne le prévoyaient les sondages, atteignant 54 % des voix. D’Amato a obtenu 33,5 % et Bianchi 10,8 %, ce qui a entraîné un changement significatif dans l’équilibre des pouvoirs par rapport aux résultats de 2018. Avec 33,6 % des voix, les FdI sont désormais le parti le plus important, réussissant une croissance impressionnante par rapport aux 8,7 % obtenus en 2018. Le PD est en seconde place avec 20,4%, une perte mineure par rapport aux 21,25 % de 2018. La Ligue, Forza Italia et le M5S recueillent environ 8,5 % chacun, tandis qu’Azione-Italia Viva n’obtient que 4,9 %.
Coalition / Liste | Rome 2022 législatives | Rome 2023 régionales | Latium 2022 législatives | Latium 2023 régionales |
Centre-droit | 488992 (37 %) | 352199 (46 %)✝ | 1214696 (45 %) | 936388 (54 %)✝ |
FdI | 357821 (29 %) | 214238 (33 %) | 841507 (31 %) | 520731 (34 %) |
Lega | 54130 (4 %) | 28298 (4 %) | 175611 (6 %) | 131811 (9 %) |
FI | 56643 (5 %) | 29563 (5 %) | 183587 (7 %) | 130566 (8 %) |
Centre-gauche | 424041 (32 %) | 305438 (40 %)✝ | 722129 (27 %) | 581974 (33 %)✝ |
PD | 290527 (23 %) | 145286 (22 %) | 523128 (19 %) | 313658 (20 %) |
Az-IV | 129856 (10 %) | 37751 (6 %) | 225943 (8 %) | 75306 (5 %) |
M5S | 174329 (14 %) | 64510 (10 %) | 406332 (15 %) | 132267 (9 %) |
Votes exprimés (coalitions) | 1250997 | 766908✝ | 2709956 | 1737545✝ |
Votes exprimés (listes) | 1250997 | 647522 | 2709956 | 1548288 |
Figure b · Résultats électoraux
Ces résultats ont produit un conseil régional dominé par les FdI, qui y détiennent désormais 22 des 51 sièges. Avec 10 sièges, le Parti démocratique est le deuxième plus grand parti, tandis que trois sièges ont été remportés par FI et la Lega et deux autres par des listes soutenant Rocca, soit un total de 30 sièges pour la coalition de droite. Par ailleurs, 4 sièges sont allés à d’autres listes soutenant D’Amato (14 au total pour le centre-gauche). Enfin, un total de 5 sièges ont été remportés par le M5S et à l’autre liste soutenant Bianchi.
Mais le résultat le plus frappant concerne la participation électorale : dans toutes les provinces, l’abstention a atteint des niveaux record, avec une participation de seulement 37,2 % au niveau régional et tombant à 33,11 % dans la municipalité de Rome. La figure c ci-dessous montre les baisses de participation par province, ainsi que dans l’ensemble de la région.
En termes relatifs, la comparaison avec les élections générales de 2022 montre une augmentation modérée des parts de voix des différents partis de centre-droit et de centre-gauche et un déclin significatif des deux partis non-alignés, le M5S et Azione-Italia Viva, qui perdent tous deux environ 40 % de leurs parts de voix. Cependant, du fait de la très faible participation, l’analyse des chiffres absolus donne un résultat bien différent : le nombre d’électeurs des deux principales coalitions a diminué de 20 % (centre-gauche) et de 25 % (centre-droit), tandis que le M5S et Azione-Italia Viva ont tous deux perdu deux tiers de leurs électeurs par rapport à leur part de voix lors des élections de 2022. À l’instar des élections précédentes (Carrieri 2018), le scrutin régional semble avoir profité aux deux camps politiques traditionnels, qui ont moins souffert de la démobilisation de leur électorat. Toutefois, les tendances générales restent conformes aux dynamiques nationales : la droite se renforce, le centre-gauche se stabilise, le M5S s’effrite et les centristes d’Azione-Italia Viva sont en perte de vitesse.
Flux électoraux
Les changements spectaculaires dans les parts de voix du centre-droit (+23 pp) et du M5S (-16 pp) dans un contexte de forte abstention appellent une analyse plus fine des flux électoraux. Faute d’enquêtes détaillées pour l’élection examinée, on utilise ici un modèle d’inférence écologique multinomial-Dirichlet (King 1997, Rosen 2001) s’appuyant sur les données au niveau municipal pour estimer ces flux. Pour obtenir des résultats plus fiables (Plescia & De Sio 2018), on se concentre sur les transitions entre les trois principales coalitions, les non-votants et les autres partis politiques.
Les résultats de notre modèle suggèrent que les changements observés résultent de la combinaison de trois phénomènes : (a) l’abstention massive des anciens électeurs du M5S ; (b) les pertes du centre-gauche au profit du centre-droit, des non-électeurs et (dans une moindre part) du M5S ; enfin, (c) la capacité de la droite à compenser la démobilisation d’une partie de son électorat par des gains modérés venus de la gauche. Ces résultats contredisent le récit d’un soudain « basculement à droite » dans le Latium suite à la victoire de Giorgia Meloni au niveau national : en réalité, les élections du Latium ont été le théâtre d’une démobilisation des électorats qui a touché toutes les coalitions, y compris le centre-droit, démobilisation que la droite n’a pu compenser que grâce à un afflux limité de nouveaux électeurs en provenance du centre-gauche. Dans le même temps, l’électorat du M5S s’est effondré, augmentant ainsi mécaniquement la part de voix des deux coalitions restantes. En définition, c’est la coalition qui a le mieux réussi à contenir ses pertes qui s’est imposée.
Tendances géographiques
Parmi toutes les régions italiennes, le Latium présente la spécificité d’être dominé démographiquement par une unique municipalité, Rome, qui concentre à elle seule environ la moitié des électeurs inscrits dans la région. Au total, 2,4 millions d’électeurs (49 %) sont inscrits dans la municipalité de Rome (comune di Roma), 1,1 million (24 %) dans la province de Rome (provincia di Roma) et 1,3 million (27 %) dans les quatre autres provinces de Viterbe (nord-ouest), Rieti (nord), Frosinone (sud-est) et Latina (sud).
Les scores électoraux des partis présentent des schémas géographiques clairs. Les bastions du centre-gauche sont les provinces de Rome (36 %) et de Frosinone (sud-est, 34 %), les partis de gauche obtenant de meilleurs résultats dans la ville de Rome (39 %) que dans les municipalités voisines. Bien qu’il gagne également à Rome et dans la grande majorité des autres municipalités de la région, le centre-droit obtient moins de voix dans la capitale italienne (46 %) que dans sa province (50 %), et moins de voix dans la province de Rome que dans les quatre autres provinces. En fait, Rome est l’une des rares municipalités de la région où la droite n’obtient pas la majorité des voix. À l’inverse, dans la province de Latina (Sud), où il est le plus fort, le centre-droit recueille 67% des voix. S’agissant du M5S, le schéma de répartition des électeurs après l’élection de 2023 est encore plus net : le parti est plus fort à Rome (12 %) et dans sa province (11 %) que dans les quatre autres provinces, où il n’obtient que 8 à 9 % en moyenne. Cette situation contraste avec sa performance lors des élections de 2018, où le parti avait obtenu de bons résultats dans la plupart des provinces à l’exception de celle de Rieti. Si la participation n’a dépassé 45 % dans aucune province, la très faible participation électorale dans la ville de Rome (33 %) a favorisé les partis ayant obtenu de meilleurs résultats en dehors de la capitale.
Au sein des coalitions, la répartition géographique des votes est plus complexe. Comme une enquête détaillée dépasserait le cadre de cette étude, nous nous contenterons de souligner quelques faits importants. La coalition de centre-gauche est dominée par le PD, qui concentre environ deux tiers des voix. Parmi les petits partis, le parti écologiste de gauche Verdi e Sinistra (AVS, Verts/ALE, 2,7 %) et les partis de centre-gauche DemoS (S&D, 1,1 %) et +Europa (+E, RE, 1,0 %) sont fortement dépendants de l’électorat de la ville de Rome, qui fournit respectivement 60%, 66% et 61% de leurs électeurs. Du côté droit de l’échiquier politique, la situation est plus contrastée : alors que les FdI obtiennent de bons résultats dans toutes les provinces (de 28 % à Frosinone à 39 % à Viterbe, en passant par 36 % à Rome), la Lega et FI sont plus dépendants de leurs bastions locaux. Cette dépendance est particulièrement claire pour le parti de Matteo Salvini, qui atteint 23 % dans la province de Rieti mais seulement 6,7 % dans la province de Rome (et 4,3 % dans la ville de Rome), tout en obtenant des scores allant jusqu’à 60 % dans certaines villes plus petites comme Borgorose (province de Rieti). Forza Italia obtient également des résultats médiocres à Rome (4,6 % dans la ville, 6,1 % dans la province), mais atteint jusqu’à 20 % dans la province de Latina, où il obtient des scores particulièrement élevés dans la zone sud-est.
Formation de l’exécutif et conclusion
Le 12 mars, le nouveau gouvernement régional du Latium (giunta regionale) a été officiellement présenté par son président Francesco Rocca. Outre Rocca, qui se présentait en tant qu’indépendant, le gouvernement est composé de 10 assesseurs (assessori) dotés de portefeuilles spécifiques. Parmi eux, 6 sont membres des FdI, deux de FI et deux de la Ligue, une répartition qui reflète les parts de voix respectives des partis et confirme la domination des FdI au sein de l’exécutif régional. La vice-présidente du nouveau gouvernement est Roberta Angelilli (FdI, ex-FI), membre de longue date (1994-2014) et ex-vice-présidente (2009-2014) du Parlement européen pour le PPE, qui détient désormais le portefeuille-clé des affaires économiques. Parmi les dix conseillers, on compte cinq hommes et cinq femmes, dont trois sont d’anciens députés européens, quatre d’anciens conseillers régionaux et deux d’anciens maires ou vice-maires. Ensemble, ils représentent quatre des cinq provinces de la région.
Le président a conservé le portefeuille de la santé, malgré des inquiétudes quant à d’éventuels conflits d’intérêts dus à ses fonctions antérieures dans l’administration de plusieurs hôpitaux. Au cours des premiers mois de son mandat, l’exécutif régional dirigé par Francesco Rocca a mis l’accent sur les questions de santé. Il a annoncé des investissements supplémentaires dans l’équipement hospitalier, les systèmes de surveillance, de nouveaux lits d’hôpitaux et la réouverture d’établissements, notamment grâce à des fonds européens provenant de l’initiative NextGenerationEU. Le plan prévoit également de nouveaux contrats permanents pour le personnel hospitalier et de meilleurs salaires pour les médecins. En matière de politiques sociales et culturelles, le gouvernement Rocca s’est inscrit sur une ligne nettement conservatrice et traditionaliste, retirant son soutien à la Rome Pride (qui, selon lui, « soutenait » la gestation pour autrui) tout en créant une aide aux nouvelles mères sous la forme d’un « baby bonus » visant à stimuler la natalité dans la région. Les relations étroites de certains cadres de l’exécutif avec des figures notoires de l’extrême droite ont également suscité la controverse. Toutefois, c’est bien des finances publiques que pourrait provenir le principal défi de la nouvelle majorité : le budget régional souffre en effet d’un déficit public important, que le plan d’investissement ambitieux annoncé par Rocca a peu de chances d’atténuer. Le déficit du secteur régional de la santé, qui s’élevait à environ 200 millions d’euros fin 2022, devrait être multiplié par plus de trois en 2023.
Les données
Listes
Coalitions
Bibliographie
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citer l'article
Sofia Marini, François Hublet, Élection régionale dans le Latium, 12-13 février 2023, Groupe d'études géopolitiques, Nov 2023,