Bulletin des Élections de l’Union Européenne
Élection régionale en Bavière, 8 octobre 2023
Issue #4
Scroll

Issue

Issue #4

Auteurs

Melanie Walter-Rogg

Numéro 4, Janvier 2024

Élections en Europe : 2023

Un nouveau Landtag a été élu dans l’État libre de Bavière le 8 octobre 2023. Markus Söder, leader de la CSU et ministre-président sortant, ainsi que son adjoint et ministre de l’Économie Hubert Aiwanger (Électeurs libres), qui dirige avec Söder une coalition « noir-orange » depuis 2018, étaient les têtes de liste de leurs partis respectifs en 2023. Bien que l’Union chrétienne-sociale ait espéré un temps pouvoir former à nouveau un gouvernement d’un seul parti, comme elle l’avait fait en 2013, les prévisions pour les élections bavaroises de 2023 ont indiqué très tôt qu’une telle configuration était peu vraisemblable (Zicht & Cantow, 2023). Ces prévisions ont conduit Söder et Aiwanger a annoncer dès la campagne électorale qu’ils souhaitaient poursuivre la coalition engagée depuis 2018, et ce, en dépit d’événements tels que le discours très critiqué d’Hubert Aiwanger à Erding et l’affaire dite “des tracts” révélée à l’approche des élections bavaroises, qui ont mis à rude épreuve la coalition gouvernementale. Dans un contexte de mécontentement généralisé de l’opinion à l’égard du gouvernement fédéral, les deux élections régionales d’octobre 2023 en Bavière et en Hesse étaient très attendues. Bien que certains analystes aient noté une autonomie croissante des sections régionales des partis dans la définition de leurs stratégies électorales (cf. Detterbeck et al., 2008), une forte influence de la politique fédérale allemande était déjà évidente lors des élections bavaroises de 2018 en raison de la prédominance de la question de l’immigration et des conflits internes au sein de la CDU/CSU (Albrecht et Walter-Rogg, 2023). En raison des conséquences de la pandémie de Covid-19, de la guerre en Ukraine, de la hausse de l’inflation et de la polarisation croissante des débuts autour de l’immigration et du changement climatique, la politique fédérale était également très susceptible d’avoir un impact sur les élections régionales en Bavière et en Hesse en 2023. En juin 2023, la popularité du gouvernement fédéral est tombée à son niveau le plus bas depuis le début de la coalition en décembre 2021 (DeutschlandTrend, 2023), près de 80 % des personnes interrogées déclarant qu’elles n’étaient plutôt pas ou pas du tout satisfaites du travail du gouvernement fédéral. Dans ce contexte, la CSU pouvait espérer un gain significatif par rapport aux élections régionales bavaroises de 2018, lors desquelles elle avait perdu 10,5 points de pourcentage et était tombée à un niveau historiquement bas de 37,2 %. En Bavière, cependant, ce sont finalement les Électeurs libres et l’AfD qui ont profité des tendances de l’opinion publique, tandis que la CSU demeurait à son niveau historiquement bas de 2018. La situation est différente dans l’État fédéral de Hesse, où, bien que les partis de la coalition fédérale aient également perdu un nombre important de voix, la CDU hessoise a pu capitaliser sur ces pertes pour augmenter sa part de voix de 7,6 points de pourcentage. La singularité bavaroise est confirmée par le fait que les Électeurs libres ont remporté 15,8 % du total des voix en Bavière, alors que le parti a échoué à obtenir une représentation parlementaire en Hesse. En outre, contrairement au FDP hessois, le FDP bavarois n’a pas réussi à entrer au parlement, ne recueillant que 3 % des voix.

Résultats du scrutin

Lors de l’élection du 19e parlement du Land de Bavière, 73,1 % des quelque 9,4 millions d’électeurs éligibles ont voté. Si l’on considère la distribution moyenne de la participation électorale dans les 2 056 municipalités bavaroises, la valeur médiane est de 77,3 %. La distribution présentée à gauche sur la figure a montre qu’un faible nombre de municipalités présente un taux de participation plus faible tandis qu’un nombre important de municipalités présente un taux de participation plus élevé. La distribution à droite sur la figure a montre que le centre de la distribution (les 50 % de municipalités présentant un taux de participation autour de la médiane) ont un taux de participation électorale compris entre 75 et 80 % (cadre bleu). Un quart des municipalités se situent en-deçà de ce chiffre, avec un taux de participation compris entre 58 et 74 %, et un autre quart se situe au-dessus, avec un taux de participation compris entre 81 et 90 %. Seules quelques municipalités se situent bien au-dessus ou en dessous de ce niveau. Par exemple, les petites villes de Stadelhofen et Wattendorf ont un taux de participation légèrement inférieur à 90 % et ce n’est que dans certaines villes comme Schweinfurt (59,3 %), Hof (62,7 %) ou Neu-Ulm (62,8 %) et certaines communes rurales comme Reichenbach (57,6 %) dans le Haut-Palatinat ou Bruckberg (58,3 %) en Basse-Bavière que le taux de participation aux élections bavaroises de 2023 est significativement inférieur à la moyenne.

La répartition régionale de la participation électorale dans les 2 056 municipalités bavaroises ne présente pas de schéma clair (voir figure b). Cependant, on observe une corrélation significative (R2=.28) entre la taille de la municipalité et le taux de participation : plus la municipalité est grande, plus le taux de participation aux élections bavaroises de 2023 est faible. Par exemple, dans la capitale du Land, Munich, qui compte le plus grand nombre d’électeurs (910 084), le taux de participation n’est que de 69,1 %. Les huit plus grandes villes de Bavière (Munich, Nuremberg, Augsbourg, Ratisbonne, Würzburg, Ingolstadt, Fürth et Erlangen) ont le taux de participation moyen le plus bas (67,4 %) par rapport aux autres types de villes et de municipalités (voir figure c), tandis que les 1 325 petites municipalités rurales ont le taux de participation le plus élevé (78,4 %).

Type de communeMoyenneÉcart-typeN
Grande ville67,42,958
Ville moyenne68,84,7181
Petite ville +73,74,23150
Petite ville –77,04,39492
Commune rurale78,43,781325
Bavière77,34,572056
Source : Bayerisches Landesamt für Statistik (2023).

Figure c · Participation en 2023 par type de commune

En 2018, les élections bavaroises ont mobilisé beaucoup plus d’électeurs inscrits que les années précédentes. En 1990, seuls deux tiers des électeurs inscrits en Bavière, qui était alors caractérisée par un système tripartite avec une nette domination de la CSU, avaient effectivement voté. Le record de la participation le plus basse en Bavière, avec seulement 57,1 %, a été atteint en 2003, lorsque le processus d’érosion de la social-démocratie bavaroise a commencé et qu’un grand nombre d’électeurs du SPD n’ont plus participé aux élections. En 2008, la CSU a perdu le soutien d’une partie de son électorat traditionnel à la suite de graves conflits internes, et le taux de participation est demeuré faible (57,9 %). Toutefois, les électeurs bavarois ont également constaté que d’autres partis pouvaient également gouverner avec la CSU (Kahrs, 2018 : 18). Lorsque, en 2018, le spectre politique s’est élargi pour inclure l’AfD, le taux de participation est passé à 72,3 % et est resté à ce niveau en 2023 (+1 pp). Thurner et al. (2023 : 35) ont montré que si l’AfD avait particulièrement bien réussi à mobiliser les anciens abstentionnistes en 2018 en Bavière, les Verts, les Électeurs libres et de nouveaux petits partis tels que Volt ou Mut ont également réussi à attirer d’anciens non-votants. L’enquête d’Infratest dimap sur les flux électoraux lors des élections bavaroises de 2023 (Tagesschau, 2023) montre que la CSU a également réussi à mobiliser 180 000 abstentionnistes ; le parti a également été plébiscité par 140 000 anciens électeurs des Verts, 80 000 du SPD et 90 000 du FDP. Dans le même temps, la CSU a toutefois aussi subi des pertes importantes au profit des Électeurs libres (-260 000) et de l’AfD (-110 000). En conséquence, la CSU reste de loin le premier parti dans la région, mais, avec 37 %, elle obtient son résultat le plus faible depuis 1950 (28 %) et sa part électorale n’est guère modifiée par rapport à l’élection précédente (-0,2 pp, voir encart « les données »).

En revanche, les Verts – vainqueurs à égalité avec l’AfD lors des élections bavaroises de 2018 – ont subi des pertes significatives, n’obtenant que 14,4 % des voix (-3,2 pp). Le SPD a quant à lui obtenu son plus mauvais résultat dans une élection régionale tous États d’Allemagne de l’Ouest confondus, ne recueillant que 8,4 % des voix (-1,3 %). Même si les sociaux-démocrates font traditionnellement piètre figure en Bavière, un tel résultat électoral à un chiffre reste catastrophique, surtout avec un chancelier SPD à la tête du gouvernement fédéral. Avec 3 % (-2,1 pp), le FDP est pour sa part loin d’avoir atteint le seuil des 5 %, enregistrant des pertes massives au profit de la CSU (-90 000), des Électeurs libres (-50 000) et de l’AfD (-40 000). Environ 20 000 anciens électeurs du petit parti libéral n’ont pas voté cette fois-ci ou ont changé de parti (voir Tagesschau, 2023).

L’humeur des partis qui le composent le gouvernement fédéral arrivé à mi-mandat est donc plutôt morose. Les grands gagnants des élections en Bavière sont les Électeurs libres et l’AfD, devenus respectivement le deuxième et le troisième parti le plus puissant de la région. Les Électeurs libres ont augmenté leur part de voix de 4,2 points de pourcentage pour atteindre 15,8 % et ont ainsi réussi à remporter leurs deux premiers mandats directs dans un scrutin régional. L’AfD a pour sa part gagné 4,4 points de pourcentage, à 14,6 %. Dans le village d’Oberrieden (1 200 habitants), dans la circonscription de Kaufbeuren, l’AfD est même arrivé en tête avec 31,3 % des voix, tandis que la CSU perdait 15,7 points de pourcentage pour s’établir à seulement 28,2 %. Les autres partis pris ensemble ont obtenu 6,6 % des voix (-1,9 pp) lors des élections régionales de 2023.

Alors que le politologue Werner Weidenfeld voit dans la « sanction des partis de la coalition fédérale » (voir Schmid, 2023) le principal message des élections en Hesse, les facteurs qui expliquent le résultat des élections en Bavière sont plus divers. Dans le cas bavarois, la confiance dans la coalition au pouvoir et dans le ministre-président de la région, M. Söder, a également joué un rôle important. Le chef de gouvernement sortant, Markus Söder, a en effet été jugé nettement plus favorablement en 2023 qu’en 2018. Au total, 61 % des citoyens le considéraient comme un bon ministre-président en septembre 2023, contre seulment 49 % cinq ans plus tôt. Toutefois, 47 % des électeurs éligibles étaient mécontents du travail du ministre-président de Bavière et du gouvernement de son État peu avant les élections bavaroises de 2023 (Infratest dimap, 2023). Comme en 2018 (Bukow, 2018 ; Albrecht et Walter-Rogg, 2023), les élections bavaroises de 2023 ont également été marquées par l’influence de la popularité des partis au niveau fédéral ainsi que par les questions politiques fédérales, les questions régionales jouant un rôle moindre. Contrairement aux cinq années précédentes, les élections bavaroises de 2023 se sont déroulées dans des« circonstances historiquement nouvelles » (cf. Hummel, 2023 : 6). Même dans la riche Bavière, la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, la hausse de l’inflation et les thèmes de plus en plus controversés de la migration et du climat ont affecté la vie quotidienne de la population. En Bavière, seuls 58 % des citoyens considéraient encore la situation économique comme « bonne » peu avant les élections, soit 31 points de pourcentage de moins qu’avant les élections régionales de 2018 (voir Schwesinger, 2023).

Au départ, la campagne électorale en Bavière promettait peu de suspense. Toutefois, au cours de l’été, la cote d’opinion des partis membres de la coalition fédérale s’est considérablement détériorée. Des questions telles que la nouvelle loi sur l’énergie et les lacunes de la politique d’immigration et d’accueil des réfugiés ont également fait l’objet de débats animés en Bavière. L’affaire dite « des tracts » touchant Hubert Aiwanger a également commencé à la fin du mois d’août, mettant en péril la poursuite de la coalition gouvernementale désirée par les deux partis. Finalement, un peu moins de 53 % des électeurs ont opté pour la continuité politique en votant pour l’alliance noire-orange. Bien que la CSU soit sortie affaiblie de l’élection et que les électeurs libres et leur leader aient été considérablement renforcés, 57 % des électeurs ont préféré Söder comme chef de gouvernement de la future coalition. M. Söder était également le candidat préféré de nombreux partisans des Électeurs libres et de l’AfD au poste de ministre-président. Néanmoins, les élections régionales de 2023 ont confirmé que la position exceptionnelle de la CSU en tant que force politique dominante de la politique bavaroise appartenait au passé. Avant les élections, 51 % des électeurs éligibles approuvaient l’affirmation selon laquelle la CSU avait « perdu le sens de ce qui touche vraiment les Bavarois » (FGW, 2023b). Cette évolution a donné aux électeurs libres et à l’AfD l’occasion d’attirer des électeurs déçus. L’AfD a également été portée par le fait que les thèmes de l’asile et de la migration ont nettement gagné en importance à la fin de l’été 2023 et que l’humeur de l’opinion bavaroise sur ces questions a changé de manière spectaculaire à la même période. Alors qu’en 2018 plus de deux tiers des électeurs éligibles (68 %) pensaient encore que la Bavière pouvait faire face au grand nombre de réfugiés, cette part était tombée à 37 % au début du mois d’octobre 2023 (FGW, 2023b). La CSU est toujours considérée comme la plus compétente dans presque tous les domaines politiques importants (y compris l’« économie », l’« avenir » de la région et l’« éducation »). Cependant, alors que la CSU a perdu beaucoup de terrain en Bavière par rapport à 2018, les électeurs libres ont progressé. Apparemment, Hubert Aiwanger et son parti parviennent également à dissuader les électeurs de voter pour l’AfD. En effet, 39 % des partisans des Électeurs libres affirment qu’ils voteraient pour l’AfD en Bavière si ce parti n’existait pas. Les Verts sont restés en tête sur la deuxième question la plus importante des élections bavaroises, la « protection du climat, bien que 42 % des Bavarois pensent que les mesures actuelles de protection du climat vont trop loin – une position particulièrement fréquente parmi les électeurs de l’AfD (Infratest dimap, 2023b).

Tendances géographiques et socio-démographiques

On constate que la part de voix de la CSU ne varie que légèrement entre les différents districts, allant de 32 (Basse-Bavière) à 42 % (Basse-Franconie) (figure d). L’AfD a également réussi à atteindre entre 11 (Haute-Bavière) et 18 % (Basse-Bavière, Haut-Palatinat) dans toutes les circonscriptions (Office statistique de l’État de Bavière 2023). Les Électeurs libres sont particulièrement nombreux en Basse-Bavière (30 %), où leur président Hubert Aiwanger est élu dans la circonscription de Landshut. Le parti a obtenu son résultat le plus faible en Moyenne et Basse-Franconie (9 %/12 %), et dans les autres circonscriptions, sa part de voix varie entre 14 et 18 %. Les Verts ont obtenu leurs meilleurs scores en Haute-Bavière (19 %) et en Moyenne-Franconie (17 %) et leurs scores les plus faibles en Basse-Bavière (7 %) et en Haut-Palatinat (9 %). Enfin, le SPD n’a obtenu que 8 à 11 % des voix dans toutes les circonscriptions, obtenu ses pires résultats en Basse-Bavière (5 %).

CSUFWAfDVertsAfD
Niederbayern32 %30 %18 %7 %5 %
Oberpfalz39 %18 %18 %9 %8 %
Schwaben36 %17 %17 %13 %7 %
Bayern37 %16 %15 %14 %8 %
Oberfranken40 %15 %17 %10 %10 %
Oberbayern35 %14 %11 %19 %8 %
Unterfranken42 %12 %16 %14 %9 %
Mittelfranken40 %9 %14 %17 %11 %
Bavaria37 %15,8 %14,6 %14,4 %8,4 %
Source : Bayerisches Landesamt für Statistik 2023.

Figure d · Résultat des élections bavaroises de 2023 par circonscription

La CSU reste clairement la force la plus puissante dans la plupart des municipalités bavaroises, même si sa domination a diminué depuis les élections régionales de 2018 (figure e). La CSU a obtenu son meilleur résultat à l’échelle de l’État à Bad Kissingen avec 48,4 %, à Neumarkt in der Oberpfalz avec 47,4 % et à Hof avec 46 %. Le parti a également obtenu de bons résultats dans les circonscriptions de Bamberg-Land (45,3 %), Tirschenreuth (44,6 %) et Aschaffenburg-Ost (44,1 %). Markus Söder a remporté le siège direct de Nuremberg-Est avec 41,4 % (vote global CSU : 39,2 %) et sera élu au sein du prochain parlement du Land. La CSU a obtenu son plus mauvais résultat à Munich-Centre avec 17,7 %, où les Verts ont obtenu leur meilleur résultat avec 44% et où leur candiidat Ludwig Hartmann a pu défendre son mandat direct avec 44,6%. La tête de liste des Verts, Katharina Schulze, a également réussi à remporter un siège direct dans la circonscription de Munich-Milbertshofen (35,3 %). Le plus mauvais résultat des Verts a été enregistré à Regen, dans l’est de la Bavière (4,3 %). Dans l’ensemble, on constate que la CSU, l’AfD et les électeurs libres ont obtenu de bien meilleurs résultats dans les petites municipalités et les petites villes que dans les grandes villes, alors que la situation est inverse pour les Verts.

La figure f présente le comportement électoral régional au travers d’une analyse en composantes principales des résultats des élections de 2023. Le premier facteur, qui explique 67 % de la variance au niveau municipal, oppose les zones de force des Électeurs libres en Basse-Bavière et dans le Haut-Palatinat à celles où le parti est moins présent. Plus une municipalité est verte, plus les électeurs votent pour les Électeurs libres et moins ils sont susceptibles de voter pour la CSU, le SPD ou les Verts. En Bavière, les Électeurs libres sont une force politique bien établie, en particulier dans les régions les plus rurales, nombreuses dans le plus vaste État fédéral d’Allemagne. Une fois de plus, les Électeurs libres ont obtenu leurs meilleurs résultats dans les petites municipalités, où ils ont réalisé d’autres gains significatifs. Dans les grandes villes, en revanche, ils sont très faibles. Le parti a obtenu ses meilleurs résultats là où se présentait son président Hubert Aiwanger, qui a remporté le siège direct dans sa circonscription de Landshut avec 37,2 % tandis que les électeurs libres y obtenaient 32,5 %. Le parti orange a également été fort à Neuburg-Schrobenhausen (31,6 %), Forchheim (27,6 %), Mühlheim am Inn (25,3 %), ainsi qu’à Dingolfing et Rottal-Inn (24,9 %).

Le deuxième facteur, qui explique 18 % de la variance au niveau municipal, montre les bastions des Verts. Dans ces municipalités, moins de personnes votent pour la CSU, l’AfD ou les Ŕlecteurs libres. Le troisième facteur, qui explique 10 % de la variance, montre les municipalités où la part de l’AfD est relativement élevée et où la CSU, les Électeurs libres et les Verts attirent moins de voix. L’AfD a obtenu son meilleur résultat dans la circonscription de Günzburg, où elle a recueilli 23 % des voix, tandis que son pire résultat a été enregistré dans la circonscription de Munich-Centre, avec 4,5 %. Dans la municipalité d’Oberrieden, située de la circonscription de Kaufbeuren, l’AfD a obtenu son meilleur résultat avec 31,3 %. Le politicien de l’AfD Gerd Mannes a obtenu le plus grand nombre de votes directs à Günzburg avec 24,4 %, se plaçant en deuxième position derrière Jenny Schack de la CSU (35,6 %). Munich-Centre est la seule circonscription dans laquelle l’AfD a obtenu moins de 5 %, en l’occurrence 4,5 % du total des voix. L’AfD a augmenté sa part de voix dans toutes les circonscriptions bavaroises, parfois de près de neuf points de pourcentage. Aucun autre parti représenté au parlement de l’État de Bavière n’a connu une augmentation similaire. Dans 24 des 91 circonscriptions, l’AfD a même réussi à devenir le deuxième parti le plus important. Ces résultats auraient été inconcevables pour le parti populiste de droite il y a quelques années, même dans les États de l’est de l’Allemagne.

Le SPD a obtenu ses meilleurs résultats à Nuremberg-Nord avec 13,5 % et ses pires résultats à Regen dans le comté de Freyung-Grafenau avec 3,8 %. À Cobourg et à Munich-Mibertshofen, le SPD a obtenu 13,3 % des voix. Ses performances électorales ont également été supérieures à la moyenne à Fürth (13,1 %), Schweinfurt (12,9 %) et Wunsiedel, Kulmbach (12,9 %). Le FDP a obtenu ses meilleurs résultats à Munich-Schwabing, où les libéraux ont remporté 9,2 % des voix ; il a enregistré ses plus mauvais résultats à Cham, avec 1,4 %. Enfin, le Parti de gauche a obtenu son meilleur résultat à Nuremberg-Nord avec 4,2 % et son pire résultat à Deggendorf avec 0,7 %.

Selon les analyses de Forschungsgruppe Wahlen (2023), le sexe, l’âge, l’éducation et la profession ont une influence sur les décisions de vote. Les femmes ont voté un peu plus pour la CSU (38%) et les Verts (16%), mais moins pour l’AfD (12%) que les hommes (36%/14%/17%). Comme d’habitude, le succès de la CSU repose sur la génération plus âgée : parmi les plus de 60 ans, la CSU obtient 47 %, tandis que parmi les moins de 30 ans, la CSU n’est que relativement proche des Verts (23 % et 20 % respectivement). Il est intéressant de noter que l’AfD obtient des résultats relativement élevés chez les moins de 30 ans (16 %). Les Électeurs libres obtiennent des résultats similaires dans tous les groupes d’âge, mais le soutien au parti diminue à mesure que le niveau d’éducation formelle des électeurs augmente. Ce constat s’applique également à la CSU et à l’AfD. Alors que 44 % des électeurs ayant un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur votent pour le parti chrétien-social, ce n’est le cas que de 30 % des électeurs ayant un diplôme universitaire. Les populistes de droite ont une part de 19 % dans les groupes ayant un niveau d’éducation inférieur et seulement 7 % dans le groupe ayant un diplôme universitaire. La part de voix du SPD est faible à tous les niveaux de diplôme, quoique légèrement plus élevée parmi les fonctionnaires. Alors que la CSU est soutenue de manière égale par tous les groupes professionnels, les électeurs libres sont principalement soutenus par les ouvriers (19 %) et les indépendants (18 %), les Verts par les fonctionnaires (20 %), les indépendants (18 %) et les employés (17 %) et l’AfD par les ouvriers (23 %).

La construction d’un gouvernement de coalition

Après avoir perdu sa majorité absolue en 2018, la CSU avait besoin d’un partenaire de coalition. Le FDP ayant à peine franchi la barre des 5 %, la CSU a dû choisir entre les Verts (17,6 %) et les Électeurs libres (11,6 %) pour compléter sa majorité gouvenrementale. L’accord avec les Électeurs libres, plus proches de la CSU idéologiquement, a été conclu rapidement et sans difficulté majeure. Lors de la campagne électorale pour les élections bavaroises de 2023, les dirigeants de la CSU et des Électeurs libres, Söder et Aiwanger, ont déclaré très tôt qu’ils étaient prêts à continuer à gouverner ensemble (Heim, 2023), ce qui a été bien accueilli par l’opinion publique. En septembre, 51 % des personnes interrogées considéraient la coopération entre les partis noir et orange comme très bonne ou bonne et préféraient un tel gouvernement à un gouvernement de la CSU seule (63 % contre) ou à une coalition noire-verte (71 % contre, voir Infratest dimap, 2023). La possibilité d’une majorité CSU n’ayant été retenue comme vraisemblable par aucun sondage en 2023, la CSU aurait dû améliorer considérablement ses résultats au cours des dernières semaines de la campagne pour pouvoir obtenir une majorité absolue. Par ailleurs, en 2023, le ministre-président Markus Söder avait clairement exclu toute coalition avec les Verts. En mai, il avait déclaré dans le très populaire talk show de Markus Lanz que « les Verts sont une déception dans la coalition fédérale » et qu’ils seraient plus préoccupés par leur « vieille idéologie partisane » que par le « bien commun de la population » (Rappsilber, 2023). Tous les efforts du FDP ont également été rejetés par la CSU. Après la révélation de l’« l’affaire des tracts » concernant Hubert Aiwanger, la tête de liste du FDP, Martin Hagen, a affirmé que le chef du gouvernement bavarois ne pouvait pas se permettre de travailler avec un vice-ministre président « qui a des taches brunes sur son CV et qui refuse de les traiter honnêtement et de faire son autocritique ». Il en a conclu qu’une « alliance conservatrice noire-jaune » serait la meilleure solution pour la Bavière (Zeit Online, 2023). Le fait que le FDP ait envisagé une telle alliance est plutôt surprenant. À l’issue de leur unique expérience gouvernementale avec la CSU, en 2013, les libéraux ont été sévèrement sanctionnés par les électeurs et n’ont pas réintégré le parlement de l’État de Bavière. En 2023, il est apparu très tôt que les vives critiques formulées à l’encontre des partis de la coalition fédérale rendaient incertaine l’entrée du FDP au parlement de l’État de Bavière. C’est précisément cette faiblesse des libéraux qui a conduit Markus Söder et Hubert Aiwanger à déclarer à plusieurs reprises qu’ils souhaitaient poursuivre leur alliance gouvernementale. Après les élections bavaroises du 8 octobre 2023, les deux partis, qui détenaient ensemble 122 des 203 sièges (soit 60,1 %, voir « les données »), ont présenté leur accord de coalition après seulement 19 jours. Toutefois, la CSU avait préalable exigé de la part des Électeurs libres et de leur président, Hubert Aiwanger, un engagement clair sur les questions démocratiques : « Il s’est passé beaucoup de choses pendant la campagne électorale.Il ne suffit pas de l’oublier ou de dire “on verra” », a déclaré M. Söder à l’issue de la première réunion du groupe parlementaire de la CSU au parlement du Land. Söder a ainsi demandé aux Électeurs libres de clarifier leur attachement à la stabilité de l’État et leur « ancrage ferme dans le spectre démocratique ». L’intégrité du gouvernement du Land étant en jeu, l’engagement pourrait devoir être ancré dans un préambule à l’accord de coalition (infranken.de, 2023). Cette solution a finalement été retenue : par rapport au préambule de l’accord de coalition signé après les élections bavaroises de 2018, la nouvelle « coalition bavaroise » s’engage à respecter les « principes de notre démocratie » et à « protéger l’ordre constitutionnel libéral et démocratique » face aux nouveaux défis sociétaux. L’alliance gouvernementale commune s’oppose donc « résolument à toutes les formes d’antisémitisme, d’intolérance, de xénophobie et de racisme » (Accord de coalition, 2023).

Ayant obtenu des gains électoraux significatifs, les Électeurs libres se sont vu attribuer un quatrième ministère, reprenant le ministère des Affaires numériques précédemment dirigé par la CSU. La répartition des ministères entre les deux partis est restée inchangée, même si les responsabilités de certains ministres ont été modifiées. Katharina Schulze, tête de liste des Verts, a affirmé que les ministères avaient été réattribués en fonction d’intérêts personnels. En ce qui concerne la décision de rattacher la chasse au ministère de l’économie, elle a qualifié ce choix de « cabaret politique », demandant « ce que la loi sur la chasse a à voir avec la stratégie industrielle et la préservation de notre prospérité » (Jerabek et al., 2023). Globalement, le nouvel équilibre des pouvoirs entre les deux partis s’est reflété dans le résultat des négociations de la coalition. Hubert Aiwanger et les Électeurs libres ont obtenu un nouveau ministère et de nouvelles responsabilités. Cependant, avec 0,16 % du budget de l’État, le ministère des Affaires numériques est relativement insignifiant et les Électeurs libres ont également, dans le même temps, dû renoncer à certaines de leurs attributions antérieures. Par exemple, les questions relatives au tourisme et à la gastronomie ont été transférées du ministère des Affaires économiques dirigé par Aiwanger au ministère de l’Agriculture dirigé par la CSU. Les Électeurs libres ont également échoué dans leur projet de retirer de l’ordre du jour la construction de la troisième piste de l’aéroport de Munich ou d’abaisser à 16 ans l’âge du droit de vote aux élections locales (Jerabek et Kirschner, 2023). L’équilibre des pouvoirs au sein du nouveau cabinet n’a pas changé par rapport à la dernière législature : tout comme dans le cabinet Söder II (2018-2023), l’exécutif du cabinet Söder III (2023-2028) se compose de 12 membres du gouvernement issus de la CSU et de 5 membres issus des Électeurs libres, et ce, bien que le Parti orange ait acquis une force significative au parlement de l’État de Bavière lors des élections bavaroises de 2023, remportant dix sièges supplémentaires (voir « les données »).

Conclusion 1

Lors des élections bavaroises de 2018, la CSU avait déjà obtenu son plus mauvais résultat en 73 ans, avec 37,2 %. En 2023, la CSU (à nouveau dirigée par le Ministre président Markus Söder) a enregistré une légère baisse. Les deux dernières élections dans la région montrent donc que le système de partis bavarois, tout comme le système de partis allemand dans son ensemble, se diversifie dans le sillage des changements socio-économiques, culturels et écologiques (Walter-Rogg et Heinrich, 2023 : 5). Si le parlement du Land apparaît moins fragmenté qu’en 2018 en raison de la non-représentation des libéraux, l’équilibre entre les partis a évolué de manière importante. Ces changements ont principalement favorisé les Électeurs libres et l’AfD, qui ont tous deux réalisé de nouvelles avancées significatives par rapport aux élections précédentes, cinq ans plus tôt. Les partis de la coalition fédérale, et tout particulièrement le FDP, ont été les grands perdants des élections bavaroises de 2023. Les Verts, qui étaient l’un des vainqueurs des élections régionales de 2018 et qui espéraient poursuivre une série de bonnes performances électorales après ses gains aux élections fédérales de 2021, a également perdu du terrain. Le SPD avait déjà perdu de nombreuses voix lors des élections bavaroises de 2018 après une campagne électorale ratée avec une tête de liste faible (-10,9 %). En 2023, il est tombé à son niveau le plus bas dans un État d’Allemagne de l’Ouest, alors même qu’Olaf Scholz détient le poste de chancelier fédéral.

Compte tenu du niveau de soutien dont bénéficient les Électeurs libres, l’Union chrétienne-sociale craint de plus en plus que la nouvelle loi électorale ne l’empêche d’entrer au Bundestag. En vertu de cette nouvelle loi, la CSU doit obtenir au moins 5 % des votes de liste à l’échelle nationale pour pouvoir obtenir des représentants. Lors des élections fédérales de 2021, la CSU a tout juste atteint cet objectif avec 5,2 %. Ce résultat est menacé si les Électeurs libres se présentent aux élections fédérales de 2025 et obtiennent d’aussi bons résultats que lors des élections bavaroises de 2023. Hubert Aiwanger a d’ores et déjà annoncé qu’il pourrait envisager d’entrer lui-même au Bundestag si son parti obtenait les résultats nécessaires en 2025 (Berliner Zeitung 2023). Jusqu’à présent, la CSU pouvait s’appuyer sur une campagne régionale menée par le chef des députés CSU au Bundestag et sur la conquête d’un maximum de sièges directs en Bavière. Or cela ne sera possible que si la nouvelle loi électorale est abrogée par la Cour constitutionnelle fédérale. Selon Matthias Moehl, informaticien et responsable du portail d’analyse électorale Election.de, il est « tout à fait concevable que les Électeurs libres obtiennent 7,5 % des voix en Bavière lors des élections au Bundestag, faisant passer la CSU sous le seuil des 5 % » (Delhaes, 2023). Dans ce cas, il pourrait être nécessaire que Markus Söder se présente lui-même comme tête de liste de son parti aux prochaines élections fédérales et/ou que la CSU mène une campagne électorale à l’échelle de l’Allemagne afin de mobiliser le plus grand nombre possible d’électeurs.

Les données

Bibliographie

Albrecht, F. et Walter-Rogg, M. (2023). Der Einfluss bundespolitischer Themen auf den Landtagswahlkampf in Bayern 2018 – Eine Untersuchung der Twitter-Kommunikation von Bundes- und Landespolitikern. In Walter-Rogg, M. et T. Heinrich (éd.), Die Landtagswahl 2018 in Bayern – Analysen zum Wahlverhalten und zur politischen Kultur im Freistaat (pp. 417-452). Springer VS.

Bayerisches Landesamt für Statistik (2023). Landtagswahl 2023. En ligne.

Berliner Zeitung (2023, 20 septembre). Freie Wähler in den Bundestag: Aiwanger kann sich Wechsel nach Berlin vorstellen. Berliner Zeitung.

Brunner, K. et Menner, S. (2023). Datenanalyse zur Landtagswahl: Niederbayern wählt anders. BR.

Bukow, S. (2018). Landtagswahl Bayern 14.10.2018. Ergebnisse und Analysen. böll.brief Demokratie & Gesellschaft 8, Heinrich-Böll-Stiftung e.V.

Delhaes, D. (2023, 9 octobre). Wahl in Bayern. Die neuen Sorgen von CSU-Chef Markus Söder. Handelsblatt.

Forschungsgruppe Wahlen (2023). Landtagswahl in Bayern – Votum für Kontinuität – Freie Wähler und AfD stark, Kurzanalyse am 9.10.2023. ZDF.

Forschungsgruppe Wahlen (2023a). Zufriedenheit mit Regierung und Koalitionspartnern seit 01/2022. En ligne.

Forschungsgruppe Wahlen (2023b). Wahlanalyse Bayern 2023 – Votum für Kontinuität – Freie Wähler und AfD stark. En ligne.

Heim, M. (2023, 7 octobre). Wer könnte in Bayern regieren? Tagesschau.

Hummel, M. (2023). Bayern hat gewählt. München: Friedrich-Ebert-Stiftung Bayern.

Infranken.de (2023, 10 octobre). Neuauflage der Koalition? Söder fordert klares Demokratie-Bekenntnis. Infranken.de.

Infratest dimap (2018). Wahlreport Landtagswahl Bayern 2018. Eine Analyse der Wahl vom 14. Oktober 2018. En ligne.

Infratest dimap (2023). BayernTREND September II. Repräsentative Studie im Auftrag der ARD. En ligne.

Jerabek, P., Kirschner, R. et Wendler, A. (2023, 8 novembre). Neues Kabinett steht – Söder: Kontinuität und Erneuerung. BR.

Jerabek, P. et Kirschner, R. (2023). CSU und FW zum Zweiten: Wer ist der Hund und wer der Schwanz? BR.

Kahrs, H. (2018). Die Wahl zum 18. Bayerischen Landtag am 14. Oktober 2018. Wahlnachtbericht und erster Kommentar. Rosa Luxemburg Stiftung.

Koalitionsvertrag (Contrat de coalition) (2023). Freiheit und Stabilität. Für ein modernes, weltoffenes und heimatverbundenes Bayern. Koalitionsvertrag für die Legislaturperiode 2023-2028.

Rappsilber, F. (2023, 3 mai). Kritik an Grünen:Söder: Lehnen « Umerziehungswünsche » ab. ZDF.

Schmid, A. (2023, 8 octobre). Schlechtestes SPD-Ergebnis mit Faeser und AfD-Rekord: Das sind die Gründe. Frankfurter Rundschau.

Schwesinger, H. (2023, 9 octobre). Analyse. Warum die CSU nicht vom Unmut profitieren kann. Tagesschau.

Tagesschau (2023). Wahlen – Länderparlamente – Bayern – 2023 – Wie die Wähler wanderten vom 18.10.2023. Tagesschau.

Thurner, P. W., Küchenhoff, H., Walter-Rogg, M., Heinrich, T., Klima, A., Knieper, T., Haupt, H., Mauerer, I., Mang, S. et Schnurbus, J. (2023). Die Universitätsstudie Bayernwahl 2018 (USBW18): Design und ermittelte Wählerwanderungen. In Walter-Rogg, M. et T. Heinrich (éd.), Die Landtagswahl 2018 in Bayern – Analysen zum Wahlverhalten und zur politischen Kultur im Freistaat (pp. 21-63). Springer VS.

Walter-Rogg, M. et Heinrich, T. (2023). Eine neue, buntere Politik in Bayern? In Walter-Rogg, M. et T. Heinrich (éd.), Die Landtagswahl 2018 in Bayern – Analysen zum Wahlverhalten und zur politischen Kultur im Freistaat (pp. 3-19). Springer VS.

Zeit Online (2023, 30 octobre). Bayerns FDP bietet sich Söder als Koalitionspartner an. Zeit.

Zicht, W. et Cantow, M. (2023). Landtagswahl 2023 in Bayern. Wahlrecht.de.

Notes

  1. Une analyse plus détaillée des élections bavaroises de 2023 sera publiée par l’autrice en langue allemande dans l’édition de printemps du Zeitschrift für Parlamentsfragen (ZParl) en 2024.
+--
voir le planfermer
citer l'article +--

citer l'article

APA

Melanie Walter-Rogg, Élection régionale en Bavière, 8 octobre 2023, Groupe d'études géopolitiques, Juin 2024,

à lire dans ce numéro +--

à lire dans cette issue

voir toute la revuearrow
notes et sources +
+--
voir le planfermer