Le Brésil, la transformation écologique et la COP30

André Anranha Corrêa do Lago
Président de la COP 30Issue
Issue #6Auteurs
André Anranha Corrêa do Lago
Une revue scientifique publiée par le Groupe d'études géopolitiques
Climat : la décennie critique
« Nous traversons une période difficile. Mais c’est toujours dans les moments difficiles et éprouvants que l’humanité a trouvé la force d’affronter et de surmonter l’adversité. Nous avons besoin de plus de confiance et de détermination. Nous avons besoin d’un leadership plus fort pour inverser la tendance au réchauffement climatique. Les accords déjà conclus doivent être mis en œuvre. »
(Président Lula, discours prononcé lors de la COP27 en 2022)
Après avoir été élu pour un troisième mandat à la tête du Brésil le 30 octobre 2022, le président Luiz Inácio Lula da Silva a fait un choix inattendu pour sa première visite officielle en tant que président élu : Charm el-Cheikh, en Égypte, qui accueillait la 27e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27). En participant aux négociations climatiques de l’ONU avant son entrée en fonction, le président Lula a cherché à souligner son engagement en faveur du rôle vital et constructif du Brésil dans la lutte contre la crise climatique au niveau national et international. Selon ses propres mots, « la lutte contre le changement climatique sera la priorité absolue de mon gouvernement », le Brésil s’engageant à agir en insufflant « de l’espoir combiné à des mesures immédiates et décisives pour l’avenir de notre planète et de l’humanité ». 1 À cette occasion, le président Lula a également annoncé l’intention du Brésil d’accueillir la communauté internationale en Amazonie pour la COP30.
Alors que le Brésil se prépare à accueillir la COP30 à Belém en novembre 2025, le contexte mondial est devenu encore plus difficile qu’en 2022. Les crises politiques et les conflits se sont intensifiés. La désinformation, notamment sur le changement climatique, s’est répandue. Les pays en développement continuent de lutter contre la fuite des capitaux et la dette structurelle, tout en se remettant de la pandémie. Les catastrophes liées au climat sont devenues plus fréquentes et plus graves, comme les inondations et les sécheresses tragiques qui ont frappé le Brésil en 2024. Dans ce contexte, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a conclu, dans son sixième rapport d’évaluation de 2023, que nous n’avons que jusqu’à la fin de cette décennie pour empêcher les températures mondiales de dépasser de manière permanente le seuil de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels — une situation qui causerait de ravages importants, entraînerait des dommages irréversibles aux écosystèmes et augmenterait considérablement le risque de catastrophes pour les générations actuelles et futures.
Mais tout n’est pas noir pour autant. L’Agence internationale de l’énergie prévoit que les énergies renouvelables dépasseront le charbon en tant que principale source de production d’électricité d’ici 2026. Les investissements mondiaux dans les énergies propres dépassent désormais les dépenses consacrées aux combustibles fossiles dans un rapport de 2 pour 1, ce qui représente un changement radical par rapport à la parité qui prévalait il y a seulement six ans 2 . Mettre un terme à la déforestation et inverser la tendance d’ici 2030, tout en renforçant les politiques qui défendent les droits des peuples autochtones et des communautés traditionnelles, est devenu à la fois un engagement mondial et un impératif éthique. L’Organisation internationale du travail estime que l’adoption de voies vers une économie circulaire et neutre sur le plan climatique pourrait générer jusqu’à 100 millions de nouveaux emplois d’ici 2030, soulignant les vastes opportunités sociales et économiques de la transition. 3
Il est clair que, grâce à une coopération internationale renforcée, le cadre juridique élaboré depuis plus de trois décennies dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a joué un rôle décisif pour éloigner la communauté internationale d’une augmentation prévue de la température d’environ 4 °C d’ici la fin du siècle. Néanmoins, les progrès restent insuffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris : réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d’atteindre l’objectif ultime de la CCNUCC, renforcer les capacités d’adaptation, aligner les flux financiers sur la transition vers des économies à faible intensité de carbone et, enfin, respecter l’objectif premier de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
La transition écologique est indéniable et inéluctable, mais elle doit avancer au rythme exigé par la science. Pris entre, d’une part, des obstacles politiques persistants et, d’autre part, l’adhésion croissante des économies et des sociétés à la transition vers la neutralité carbone, notre défi consiste à corriger le cap et à aligner les trajectoires nationales sur nos obligations au titre du régime multilatéral de lutte contre le changement climatique. Depuis Belém, le Brésil a pour mission de guider cette transformation en partenariat avec les parties à la CCNUCC, la communauté scientifique, la société civile, le secteur privé et les gouvernements locaux. Depuis que le président Lula a entamé son troisième mandat, le Brésil a suivi une voie « d’espoir combiné à une action immédiate et décisive » contre le changement climatique, un effort qui a redéfini notre programme national et préparé le terrain pour une COP30 qui, nous le pensons, sera couronnée de succès.
I – Concilier politique nationale et engagements internationaux en matière de climat
Le Brésil est fermement convaincu qu’il a beaucoup plus à gagner qu’à perdre de la transition écologique. Notre voie vers le développement durable a prouvé que la croissance économique peut être dissociée des dommages environnementaux. Au cours des vingts dernières années, les énergies renouvelables ont toujours représenté une part importante de l’approvisionnement énergétique total du pays, dépassant 50 % en 2024 et plus de 88 % dans la production d’électricité 4 . La réduction substantielle des taux de déforestation en Amazonie est allée de pair avec une augmentation notable de la productivité agricole. Plus récemment, une réduction supplémentaire de 50 % obtenue en moins de trois ans 5 , grâce à un engagement politique renouvelé en faveur de politiques efficaces de contrôle de la déforestation, a coïncidé avec une reprise économique robuste après la pandémie mondiale.
Une grande partie du succès du Brésil découle de ses réponses historiques à l’adversité. Comme aujourd’hui, les périodes difficiles et les engagements fermes envers les accords ont été le moteur du progrès. Les chocs pétroliers répétés des années 1970 ont incité le pays à investir de manière soutenue dans la diversification de son mix énergétique, d’abord par le développement de l’hydroélectricité et des biocarburants, puis, à partir de la fin des années 2000, par l’adoption de l’énergie éolienne et solaire. Ces périodes difficiles ont incité le Brésil à mettre en œuvre des changements structurels qui continuent de façonner son paysage énergétique aujourd’hui.
De même, les progrès réalisés par le Brésil dans la lutte contre la déforestation ont des racines profondes. Les investissements précoces dans des systèmes de surveillance par satellite de classe mondiale au cours des années 1980 ont jeté les bases d’une application efficace des lois contre l’exploitation forestière illégale à partir du début des années 2000. Ces efforts ont été renforcés par l’expansion sans précédent des zones protégées et des terres autochtones, tel qu’inscrit dans la Constitution démocratique brésilienne de 1988, transformant ainsi les cadres juridiques existants en politiques concrètes.
En 2023, le Brésil a été confronté à une nouvelle série de défis : reconstruire l’économie, panser les plaies sociales laissées par une grave pandémie et surmonter les revers essuyés dans le domaine des politiques de développement durable. Le plan de transformation écologique Novo Brasil, dirigé par le ministère des Finances, a été conçu comme une réponse globale à cette nouvelle réalité. Reconnaissant que la transition vers le zéro net est à la fois nécessaire et inévitable, et qu’elle renforce la lutte contre la pauvreté, le gouvernement a placé la transition écologique au cœur de la stratégie de développement du pays. Ce plan déploie un large éventail d’outils politiques et financiers pour orienter l’industrie, l’agriculture, l’énergie, la finance et la société vers un avenir plus durable et technologiquement avancé, en s’appuyant sur les succès passés et en leur donnant une nouvelle importance.Les principaux éléments du Novo Brasil comprennent l’adoption d’un système national d’échange de quotas d’émission et d’instruments financiers solides visant à réduire les coûts d’investissement pour les investissements privés, tout en développant les financements concessionnels et les subventions par le biais du Fonds Amazonie et du Fundo Clima. Cette ambition se concrétise dans la contribution déterminée au niveau national (CDN) du Brésil au titre de l’Accord de Paris, communiquée en décembre 2024, qui s’engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 59 à 67 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2035 dans l’ensemble de l’économie 6
Dans une période aussi difficile que celle-ci, seule la détermination politique peut permettre de réels progrès. Au niveau national, le Brésil a ouvert la voie à la COP30 par des actions concrètes respectant ses engagements au titre de la CCNUCC et de l’Accord de Paris. Sur la scène internationale, la diplomatie climatique du Brésil a cherché à démontrer comment cette détermination peut dépasser les frontières, en établissant de nouvelles alliances et en favorisant une coopération mondiale plus forte dans la lutte contre le changement climatique.
II – Catalyser la coopération mondiale en matière de climat : un voyage de Belém à Belém
En 2023, le Brésil a repris son rôle actif et constructif dans les négociations multilatérales sur le climat, en donnant la priorité à des efforts ambitieux pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Les preuves scientifiques recueillies depuis 2015 ont souligné les risques graves d’une augmentation de la température mondiale supérieure à 2°C, notamment de sérieux revers pour l’agriculture et l’énergie, une augmentation de la pauvreté et le risque de faire basculer le biome amazonien au-delà d’un point de non-retour critique, avec des conséquences mondiales. Conscient de ces menaces, le Brésil a entrepris de renforcer la réponse mondiale face au changement climatique, en utilisant de manière stratégique son rôle de leader dans les principaux forums internationaux avant la COP30.
S’appuyant sur sa tradition d’intégration régionale, le Brésil a convoqué en août 2023 le Sommet de l’Amazonie à Belém. Ce sommet a réuni les pays de la région afin de coordonner leurs efforts face à des défis communs tels que la déforestation, le crime organisé et l’inclusion des peuples autochtones et des communautés locales dans l’élaboration des politiques et la recherche scientifique. La Déclaration des dirigeants de Belém qui en a résulté a renforcé l’Organisation du Traité de coopération amazonienne (OTCA) en améliorant les capacités de renseignement, en promouvant des initiatives sur la gestion durable de l’eau et en renforçant les cadres institutionnels afin de préserver les moyens de subsistance et de prévenir l’effondrement écologique du biome amazonien, entre autres mesures. Lors du Sommet de Belém, les pays dotés de forêts tropicales ont également formé la coalition « United for Our Forests », s’engageant à protéger les forêts, à soutenir les peuples autochtones et à promouvoir une transition écologique juste. Aujourd’hui, cette coalition rassemble des pays qui abritent près de 70 % des forêts tropicales du monde afin de concevoir des solutions communes.
L’engagement international du Brésil s’est prolongé quelques mois plus tard lors de la COP28 de la CCNUCC à Dubaï, où il a joué un rôle crucial dans l’orientation des négociations et le renforcement de l’engagement envers l’objectif de 1,5°C grâce au premier bilan mondial de l’accord de Paris (GST1). Dans ce contexte, les présidences de la COP28, de la COP29 et de la COP30 ont été collectivement chargées de la « Mission 1,5 », un effort international coordonné visant à renforcer considérablement l’ambition et la coopération pour le prochain cycle de CDN.
S’appuyant sur les résultats de Dubaï, la présidence brésilienne du G20 en 2024 a représenté un moment décisif sur la voie de la COP30. Sous la direction du président Lula, le G20 a donné la priorité aux défis interdépendants de la faim et du changement climatique, aboutissant, pour ce dernier, à la création du Groupe de travail pour une mobilisation mondiale contre le changement climatique (TF-CLIMA). Cette initiative a réuni les plus grandes économies mondiales, qui représentent collectivement environ 85% du PIB mondial et les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre, afin de promouvoir une approche coordonnée de l’urgence climatique.
Le TF-CLIMA a réuni les filières sherpa et finance du G20 afin d’élaborer une réponse commune qui intègre l’action climatique à la fois dans la planification nationale et dans le financement international. Elle a ouvert de nouvelles perspectives en intégrant les ministères des affaires étrangères, de l’environnement et des finances du G20, ainsi que les banques centrales, dans un cadre de collaboration unique. Cette approche a permis de dépasser les « cloisonnements » traditionnels qui séparent souvent la politique climatique des mécanismes financiers et réglementaires, et a favorisé un dialogue plus cohérent et plus efficace qui a abouti à des engagements sans précédent, tels que la mise en avant d’objectifs de zéro émission nette, l’établissement de principes pour la planification de la transition et pour les plateformes d’investissement climatique, et l’adoption de cadres financiers alignés sur l’Accord de Paris. Par l’intermédiaire du TF-CLIMA, le G20 s’est également engagé à atteindre une série d’objectifs politiques et économiques qui répondaient positivement aux principaux piliers du premier bilan mondial. Au-delà des résultats concrets, l’approche audacieuse du TF-CLIMA pour traiter des questions complexes a apporté une contribution unique et significative à la structure et au programme du G20.
S’appuyant sur la dynamique du G20, la présidence brésilienne du BRICS+ en 2025 a fait progresser la coopération en matière de financement climatique grâce à l’adoption de la déclaration-cadre des dirigeants et du cadre de coopération du BRICS pour le renforcement du financement de l’action climatique. À travers ces accords, le groupe a engagé les autorités ministérielles et les banques centrales à mettre à profit leur force collective pour accélérer l’action climatique, promouvoir des transitions justes et aligner leurs efforts sur les priorités de développement définies au niveau national qui mettent l’accent sur l’éradication de la pauvreté et le développement durable.
Ensemble, ces étapes importantes – le Sommet de l’Amazonie, la présidence du G20 et sa présidence du BRICS+ – représentent un parcours triennal de préparation soigneusement planifié. Cette série d’actions a jeté les bases d’une COP30 axée sur l’action, visant à approfondir la coopération internationale et à faire progresser un programme climatique mondial plus ambitieux et plus inclusif.
III – Retour à Belém : un Mutirão mondial pour la dernière ligne droite
Comme je l’ai souligné dans ma première lettre à la communauté internationale en tant que président désigné de la COP30, 2025 doit être l’année où nous transformerons notre tristesse et notre indignation en une action collective constructive. Cette transformation commence par le renforcement des piliers traditionnels du processus de la COP afin d’améliorer leur efficacité dans la mise en œuvre. Les dirigeants doivent s’engager à respecter des CDN ambitieuses et garantir la mobilisation adéquate des moyens de mise en œuvre. Les négociateurs doivent agir avec détermination pour honorer l’objectif mondial en matière d’adaptation, le programme de travail pour une transition juste et le suivi du premier bilan mondial, ainsi que d’autres points clés de l’ordre du jour.
Tout aussi essentielle est la participation active des parties prenantes non-signataires à l’Agenda mondial pour l’action climatique, qui accorde une place centrale à la mise en œuvre au cœur de ses préoccupations, en mettant particulièrement l’accent sur l’exécution des résultats du premier bilan mondial. À cette fin, le programme d’action de la COP30 s’articulera autour de trente objectifs clés répartis sur six axes thématiques – transition énergétique, nature, systèmes alimentaires, résilience, développement humain et finance – afin d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de Paris, de relier les ambitions climatiques aux opportunités de développement et aux aspirations des populations, et de favoriser la transparence, le suivi et la responsabilité des engagements et initiatives existants et à venir.
Pour déclencher cette dynamique de transformation, la présidence de la COP30 a également lancé le Mutirão, une initiative ancrée dans l’esprit de coopération communautaire. Le Mutirão (ou « Motirõ » dans la langue indigène Tupi-Guarani) symbolise l’effort collectif, qu’il s’agisse de récolter, de construire ou de se soutenir mutuellement. Cette initiative vise à créer un tournant dans notre lutte mondiale contre le changement climatique en favorisant un mouvement autonome qui conduira la transition de l’humanité vers un avenir durable. Soutenu par un cadre mondial conçu pour intégrer et amplifier l’action locale, le Mutirão complète les négociations officielles, le programme d’action et le sommet des dirigeants, en reconnectant la lutte contre le changement climatique aux réalités auxquelles sont confrontées les populations partout dans le monde.
Face à de profonds défis géopolitiques, socio-économiques et environnementaux, il est essentiel de renforcer le multilatéralisme et le cadre de la CCNUCC, de combler le fossé entre les politiques climatiques et la vie quotidienne, et d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord de Paris par des actions décisives et des changements systémiques. Les principaux obstacles à une action climatique efficace ne sont pas physiques, technologiques ou juridiques, mais politiques. Surmonter ces obstacles exige de la détermination au niveau national et un élan soutenu à l’étranger.
La transformation écologique ambitieuse du Brésil, illustrée par le plan Novo Brasil et la revitalisation de politiques efficaces de lutte contre la déforestation, montre comment le leadership national peut aligner le développement durable sur les objectifs climatiques, prouvant que la croissance économique et la gestion responsable de l’environnement peuvent aller de pair. La dynamique internationale générée par le G20, le BRICS+, le Sommet de l’Amazonie et maintenant le Mutirão crée une occasion unique d’unité et de détermination.
Les décisions prises au sein des Nations unies et de la communauté internationale sont façonnées par la dynamique politique nationale, les intérêts économiques et les exigences sociétales, ainsi que par une compréhension stratégique de l’évolution du pouvoir et des alliances mondiales. En s’appuyant sur l’héritage positif de la CCNUCC, la COP30 doit devenir un moment décisif, non seulement pour cette décennie cruciale, mais aussi pour les trois quarts restants de ce siècle. Nous aspirons à ce que Belém soit considérée comme le point de départ d’un mouvement mondial, annonçant une action climatique accélérée, renforcée et exponentielle grâce à une coopération internationale beaucoup plus profonde dans le cadre multilatéral sur le climat.
Notes
- Discours prononcé lors de la COP27
- Agence internationale de l’énergie, Perspectives énergétiques mondiales 2024
- Organisation internationale du travail, « The Just Ecological Transition: An ILO solution for creating 100 million jobs by 2030», 24 mai 2022
- Empresa de Planejamento Energético. Balanço Energético 2024. Rapport de synthèse
- Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais. Base de données Terra Brasilis PRODES
- Brazil’s second Nationally Determined Contribution, Novembre 2024
citer l'article
André Anranha Corrêa do Lago, Le Brésil, la transformation écologique et la COP30, Groupe d'études géopolitiques, Nov 2025,