Géopolitique, Réseau, Énergie, Environnement, Nature
Une conversation avec Vanessa Nakate
Issue #3
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Issue #3

Auteurs

Laurence Tubiana

Publié par le Groupe d'études géopolitiques, avec le soutien de la Fondation de l'École normale supérieure

Après la COP27 : géopolitique du Pacte Vert

Vous avez évoqué à plusieurs reprises dans vos interventions que vos convictions sur la nécessité d’agir venaient de votre enfance. Quelles sont les origines de votre vision du climat ?

Quand je pense à la première fois où je me suis intéressée aux questions environnementales ou au moment où je me suis lancée dans l’étude de la crise climatique, je me souviens de l’année 2016 ou 2017. C’était l’époque où mon père était le président du Rotary Club de Bugolobi. Pendant sa présidence, je me souviens qu’il a organisé une mission de plantation d’arbres dans différentes communautés en Ouganda. C’était la toute première fois que je voyais quelque chose en rapport avec l’environnement dans ma famille.

Mais cette première prise de conscience n’est pas vraiment ce qui m’a poussé à agir. À cette époque, les grèves pour le climat n’existaient pas. Je me souviens avoir apprécié les actions menées, le fait que des arbres étaient plantés. Mais je ne me suis pas vraiment impliquée activement. 

Plus tard en 2018, j’ai commencé à mener des recherches sur les défis auxquels la population ougandaise était confrontée. C’est à ce moment-là que j’ai compris l’impact du changement climatique sur nos vies et que j’ai décidé de faire quelque chose. À la fin de l’année 2018, nous voyions les grèves pour le climat lancées par Greta Thunberg en Suède. J’ai été inspirée. J’ai organisé ma toute première grève pour la première semaine de janvier 2019.

Quels sont les signes les plus évidents de la crise climatique dans votre pays ? Qu’est-ce qui vous a paru si frappant que vous ne pouviez plus ignorer ? 

En Ouganda, la déforestation est un problème très important car elle a un impact profond sur les communautés : pour beaucoup de gens, c’est une source de revenus, les écoles dépendent du bois pour cuisiner. Mais ce qui m’a vraiment interpellée, ce sont les catastrophes qui se produisent en particulier dans l’Est du pays : les glissements de terrain et les inondations dans les régions de Bududa et de Bundibugyo. 

Bien sûr, j’avais déjà vu ces catastrophes dans les médias. La plupart des Ougandais ont probablement entendu parler des glissements et des inondations à Bududa. Mais vraiment personne ne voyait dans cette crise l’urgence à agir.

La plupart des Ougandais ont probablement entendu parler des glissements et des inondations à Bududa. Mais vraiment personne ne voyait dans cette crise l’urgence à agir.

Vanessa Nakate

Dans le contexte géopolitique actuel, comment surmonter cette situation où, d’un côté, l’Europe demande plus de gaz et de pétrole à cause de la guerre russe en Ukraine et où, de l’autre, la crise climatique presse ?

Pour commencer, de nombreux pays d’Afrique sont confrontés à un très grand défi : sortir les gens de la pauvreté, y compris de la pauvreté énergétique. Des millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Il y a une véritable pression sur les États africains. C’est pourquoi les militants ne cessent de répéter que les pays du Nord doivent fournir aux nations les plus vulnérables les financements climatiques dont elles ont besoin de manière urgente. Pour que nous ayons une transition juste, le financement climatique doit être dirigé vers les communautés qui sont en première ligne de la crise climatique, pour soutenir l’atténuation et l’adaptation, mais il doit aussi viser à aider les gens à échapper à la pauvreté énergétique.

Les dirigeants africains insistent sur le besoin d’assurer l’accès des populations à l’électricité, mais nous n’avons pas les moyens financiers nécessaires pour soutenir le développement des énergies renouvelables au niveau local. Par contre, nous voyons les pays européens investir dans des infrastructures fossiles sur le continent. Ainsi, au lieu de financer le déploiement des énergies renouvelables, on finance les combustibles fossiles. C’est le défi que nous devons relever.

Il est important de souligner que pour sortir les Africains de la pauvreté énergétique, le pétrole et le gaz ne sont pas la solution. Nous avons vu le cas du Mozambique et du Nigeria : les gens n’ont pas accédé à l’énergie ou à l’électricité grâce à l’extraction du pétrole et du gaz.

Pour que nous ayons une transition juste, le financement climatique doit être dirigé vers les communautés qui sont en première ligne de la crise climatique, pour soutenir l’atténuation et l’adaptation, mais il doit aussi viser à aider les gens à échapper à la pauvreté énergétique.

Vanessa Nakate

Comment pouvons-nous éviter que ce que nous avons identifié comme solution ne perpétue les injustices que nous avons connues dans tous les systèmes économiques basés sur l’extraction du charbon, du pétrole et du gaz ? Par exemple, les stratégies visant à abandonner les combustibles fossiles dans les transports reposent sur les véhicules électriques, qui dépendent de l’extraction de nombreux matériaux et de terres rares.

Effectivement, j’ai évoqué cet enthousiasme autour des véhicules électriques qui ne prend pas en compte l’impact environnemental. Or les conséquences peuvent être encore plus importantes et concerner aussi bien le recours au travail des enfants que les abus dont ils sont victimes ou la discrimination à l’encontre des femmes qui travaillent dans les mines. Je pense que ce que les gens doivent comprendre, c’est que toute action climatique n’est pas forcément synonyme de justice climatique. Nous devons appliquer le concept de justice climatique, dans tout ce que nous pensons être une solution.

Même lorsque l’on veut construire des infrastructures photovoltaïques dans un village ou dans une communauté spécifique, les populations doivent être associées. Ils doivent savoir qui va bénéficier des panneaux solaires. Il est nécessaire de rallier les citoyens à la conversation à tous les niveaux, afin de les intégrer à l’action climatique. Et c’est pourquoi je pense que nous devons parler de justice climatique.

Lorsque nous misons sur les véhicules électriques, il faut comprendre le prix à payer. Qui souffre pour que quelqu’un puisse conduire, et que peut-on faire pour mettre fin à cette souffrance ? Ces véhicules peuvent-ils être fabriqués dans un environnement où il n’y a pas d’abus ou de violation des droits des femmes et des enfants ? Ce qui peut sembler être une action climatique dans une certaine communauté peut être une catastrophe climatique dans une autre.

Ce qui peut sembler être une action climatique dans une certaine communauté peut être une catastrophe climatique dans une autre. Toute action climatique n’est pas forcément synonyme de justice climatique. Nous devons appliquer le concept de justice climatique dans tout ce que nous pensons être une solution.

Vanessa Nakate

Quel est le modèle de développement du continent africain que vous défendez ? 

Des décennies d’extraction de combustibles fossiles n’ont pas aidé les 600 millions (et plus) de personnes en Afrique subsaharienne qui n’ont pas accès aux services d’électricité de base. Les combustibles fossiles extraits sont exportés vers les pays riches, la plupart des bénéfices allant aux entreprises étrangères. Les énergies renouvelables installées près du point d’utilisation ont prouvé qu’elles étaient bien plus efficaces pour élargir l’accès à l’énergie dans les zones rurales que la construction de lignes de transmission pour l’électricité produite à partir de gaz ou charbon. Elles ne causent pas non plus de dommages environnementaux tels que la pollution de l’air dans les communautés auprès desquelles elles sont construites.

Quel rôle l’Europe devrait-elle jouer ? 

L’Europe a une énorme responsabilité dans la transition environnementale des pays africains. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, ce que les dirigeants européens devraient viser, c’est de soutenir la transition vers les énergies renouvelables, pas la transition vers d’autres sources d’approvisionnement : nous devons nous éloigner des combustibles fossiles, point final. Nous n’avons pas besoin de remplacer les combustibles fossiles russes par des combustibles fossiles africains. 

L’Europe est actuellement confrontée à des difficultés liées aux prix de l’énergie, mais cela ne signifie pas que les pays européens peuvent exploiter davantage l’Afrique pour ses réserves de gaz. Ce dont on ne parle pas en Europe, c’est que l’Afrique est également confrontée à des prix de l’énergie élevés. Les prix élevés du pétrole et du gaz ont réduit l’accès à l’énergie dans les pays africains. Au lieu d’investir de manière plus égoïste dans l’extraction de nos ressources, l’Europe doit investir dans les énergies propres. Qu’il s’agisse des gouvernements, des banques multilatérales de développement ou du financement privé, nous avons besoin des ressources nécessaires pour réaliser cette transition.

Nous n’avons pas besoin de remplacer les combustibles fossiles russes par des combustibles fossiles africains.

Vanessa Nakate

Comment l’Europe doit-elle se positionner par rapport aux ambitions de la Chine sur le continent ?

La Chine essaie d’investir dans les infrastructures des pays africains. L’Europe doit faire de même, mais elle peut aider en prenant la tête de la transition écologique. Nous ne bénéficions pas suffisamment des bons investissements. L’argent afflue de l’étranger pour soutenir les infrastructures fossiles, mais l’Afrique ne reçoit que 2 % des investissements mondiaux en matière d’énergies renouvelables, alors qu’elle dispose de 39 % du potentiel de production d’énergies vertes.

Y a t-il un besoin d’accès direct au financement pour les communautés ? Pour l’instant, tout passe par les gouvernements. Est-ce que les communautés, si elles avaient accès à un financement direct, pourraient opter pour des énergies renouvelables décentralisées ? 

Je me souviens que lorsque j’étais à la COP26 à Glasgow l’année dernière, quelqu’un a dit que le changement se produit en réalité au niveau des communautés et non au niveau des COP. Quand on réfléchit vraiment à ce qui se passe dans les communautés, on se rend compte de l’ampleur des changements en cours grâce au travail des projets de terrain. Je sais que de nombreux militants, notamment en Afrique, mènent différents projets pour soutenir leurs communautés, par exemple en termes d’accès à l’eau, à l’électricité, à l’assainissement, de projets éducatifs pour les femmes et les filles, etc.

Le défi est en effet l’accès aux moyens indispensables à la montée en puissance de ces projets. Si les initiatives menées par les activistes étaient soutenues, notamment financièrement (mais aussi en termes de soutien logistique par exemple), je pense que nous verrions beaucoup plus de transformations bien plus rapidement. Il y a un besoin d’argent ou d’accès au financement pour les communautés qui font actuellement un travail formidable avec très peu de ressources. Elles peuvent faire beaucoup plus si on leur donne plus de moyens.

60% du continent africain a moins de 25 ans. Quel est le rôle que les jeunes vont jouer dans cette transition socio-environnementale ?

Les jeunes peuvent et vont jouer un rôle significatif dans la transition. Mais ils doivent être éduqués pour le faire. Des millions de filles ne suivent toujours pas un enseignement primaire complet en Afrique subsaharienne. Un nombre encore plus important ne termine pas l’école secondaire. Il a été démontré par le projet Drawdown que l’éducation des filles est l’un des moyens les plus efficaces de réduire l’impact du changement climatique. L’autonomisation des filles sur le plan économique et au sein de leurs communautés les rend plus résilientes aux conditions météorologiques extrêmes, réduit leur dépendance à l’égard de l’agriculture de subsistance, leur enseigne des compétences qui peuvent les aider en temps de crise et crée une nouvelle génération de travailleurs qui peuvent prendre en charge la transition vers des énergies propres. Les jeunes peuvent être le moteur de cette transition, mais ils doivent d’abord être éduqués pour y parvenir.

Il y a un besoin d’argent ou d’accès au financement pour les communautés qui font actuellement un travail formidable avec très peu de ressources. Elles peuvent faire beaucoup plus si on leur donne plus de moyens.

Vanessa Nakate

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre conception de l’éducation et sur le projet Green School ? Quel est votre objectif ? 

Il s’agit vraiment d’aider les gens à comprendre comment l’éducation et le climat sont liés, notamment en ce qui concerne l’éducation des filles et l’autonomisation des femmes. Nous savons que dans de nombreuses communautés, les filles et les femmes sont touchées de manière disproportionnée par la crise climatique en raison de la nature de leurs responsabilités : subvenir aux besoins de leur famille, travailler dans une ferme, collecter de l’eau. Bien souvent, les femmes et les filles sont en première ligne lorsque des catastrophes se produisent : les cultures sont desséchées, les fermes sont détruites, elles doivent parcourir de longues distances pour aller chercher de l’eau. Lorsque les catastrophes climatiques s’aggravent, de nombreuses filles abandonnent l’école et beaucoup sont forcées à se marier.

Je crois que si l’on veut affronter la crise climatique, il faut soutenir et garantir la scolarisation de chaque fille et l’autonomisation de chaque femme. Nous savons que parmi les centaines d’actions que nous pouvons mener pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’une des solutions les plus efficaces est l’éducation, car elle contribue à accroître la résilience des individus, des communautés, et à réduire les inégalités auxquelles tant de filles et de femmes sont confrontées. Aujourd’hui, nous en savons plus sur le lien entre l’éducation et la crise climatique. C’est l’une des choses sur lesquelles nous avons travaillé, pour sensibiliser à la façon dont les deux vont ensemble.

En ce qui concerne le projet Green School, je l’ai lancé en 2019. Il consiste à installer des panneaux solaires, et des fourneaux écologiques à bois dans des écoles en Ouganda. L’objectif principal est de favoriser la transition vers les énergies renouvelables, notamment pour les personnes vivant dans les zones rurales, et d’aider les écoles à réduire leur consommation de bois de chauffage. Comme je l’ai mentionné précédemment, beaucoup d’arbres sont coupés pour le bois de chauffage. Les enseignants comprennent l’impact de la déforestation, mais les élèves ne peuvent pas étudier s’ils ont faim, il faut trouver des alternatives. Jusqu’à présent, nous avons réalisé des installations dans vingt-neuf écoles.

Comment cela marche-t-il pour les populations ? Les jeunes en parlent-ils dans leurs groupes, leurs familles ou leurs communautés ? L’idée d’avoir une cuisson propre, des fourneaux propres, est une très longue histoire. Les gens ne les adoptaient pas parce qu’ils ne les trouvaient pas utiles. Constatez-vous un changement ou un plus grand appétit pour aller de l’avant avec ces solutions ? 

Au début du projet, nous allons d’abord parler avec le directeur de l’école, les enseignants et les élèves. Nous leur demandons l’autorisation de mettre en œuvre et de développer le projet, afin de ne pas simplement plaquer des panneaux solaires sur leurs toits. Il doit toujours y avoir un dialogue.

Il y a toujours beaucoup d’enthousiasme, surtout dans les zones rurales, car les élèves peuvent voir le déroulement du projet du début à la fin — comment les panneaux solaires fournissent l’énergie, la construction du fourneau sur le sol de la cuisine. Certaines des écoles avec lesquelles nous avons travaillé ne disposent pas du tout d’électricité et les élèves sont heureux de pouvoir enfin lire dans leur classe, tôt le matin s’ils le souhaitent. Les enseignants peuvent aussi organiser des cours supplémentaires le soir.

Je crois que si l’on veut affronter la crise climatique, il faut soutenir et garantir la scolarisation de chaque fille et l’autonomisation de chaque femme.

Vanessa Nakate

Ensuite, nous retournons généralement dans les établissements où nous avons déjà travaillé pour voir comment ils utilisent les fourneaux. Nous avons reçu de très bons retours, notamment sur la façon dont ils ont réduit l’utilisation du bois de chauffage et donc les dépenses. Certains directeurs d’écoles qui n’ont pas participé au projet nous ont également appelés parce qu’ils avaient reçu des témoignages d’écoles utilisant des fours écologiques. Je dirais que plus de personnes comprennent l’impact.

Quelles sont vos attentes pour la COP27 ? Les experts parlent de la COP africaine, mais comment pouvons-nous obtenir le meilleur résultat possible ?

Tout d’abord le changement climatique est plus que de la météo, plus que des statistiques, plus que des données. Le changement climatique concerne les gens. Ainsi, lorsque nous parlons de la COP africaine, il est important de savoir que pour qu’elle soit véritablement africaine, elle doit impliquer plus d’éléments que le simple fait qu’elle se déroule physiquement sur le sol africain. Une COP africaine doit concerner les Africains qui subissent, qui sont en première ligne de la crise climatique.

Je pense qu’il y a tellement de questions qui doivent être abordées, alors que nous nous dirigeons vers la COP27. Des questions telles que les pertes et les dommages. Nous savons que le changement climatique place tant de communautés, tant de personnes dans des situations où elles ne peuvent plus s’adapter. Nous ne pouvons pas nous adapter aux cultures perdues, aux histoires perdues, aux îles perdues. C’est ce que fait la crise climatique. Elle provoque des pertes et des dommages dans les communautés d’Afrique et du sud global. Ce sont ces expériences qu’il faut raconter, ces voix qu’il faut entendre.

Ensuite, il est indispensable d’exiger et de débloquer des financements pour l’atténuation et l’adaptation. Mais en outre, il est également nécessaire de créer un fonds distinct pour les pertes et les dommages qui se produisent déjà. C’est la responsabilité des pays du Nord. Cent milliards de dollars ont été promis mais n’ont pas été déboursés.

Une COP africaine doit concerner les Africains qui subissent, qui sont en première ligne de la crise climatique.

Vanessa Nakate

À l’heure actuelle, il est important que les gens sachent que ces cent milliards de dollars ne sont plus suffisants pour les communautés qui sont en première ligne de la crise climatique. Ce sont ces questions qui doivent vraiment être abordées lors de la COP27. Ce sont ces histoires qu’il faut faire connaître. Mais qui va raconter ces histoires ?

La COP est-elle le bon endroit pour que ces voix soient entendues ?

Pendant si longtemps, l’Afrique a été en première ligne de la crise climatique, mais pas à la une des journaux internationaux. Pour l’instant, la COP est l’un des seuls espaces où ces voix sont entendues, c’est donc un espace important. Cependant, elle ne produit pas les résultats dont nous avons besoin. Nous ne pouvons pas compter uniquement sur cet espace pour obtenir les résultats que nous souhaitons. Les gouvernements et les entreprises doivent commencer à prendre leurs responsabilités pour accélérer la transition écologique.

Quelles sont les meilleures façons de parler du changement climatique aujourd’hui ? Quels narratifs adopter ? Quelles visions de l’avenir proposer ?

Tout est lié à la crise climatique aujourd’hui. En Afrique, la crise énergétique, la faim, la dette et bien sûr les conditions météorologiques extrêmes sont toutes exacerbées par l’extraction des combustibles fossiles et le changement climatique. Nous devons expliquer aux populations les corrélations qui provoquent l’instabilité de notre quotidien.

Mais les solutions sont également liées. L’éducation universelle est une solution pour protéger les gens de la crise climatique, mais aussi pour le développement et l’amélioration des vies. L’énergie propre réduit nos émissions, mais elle signifie aussi une énergie moins chère et plus fiable, sans les conséquences sur la santé de la pollution atmosphérique.

Tout est lié à la crise climatique aujourd’hui. Nous devons expliquer aux populations les corrélations qui provoquent l’instabilité de notre quotidien.

Vanessa Nakate

Nous devons mieux l’expliquer. Nous ne le faisons pas assez bien, et certaines voix s’élèvent pour combler ce silence en affirmant qu’il faut davantage de combustibles fossiles pour résoudre nos problèmes.

Comment vivez-vous cette exposition et visibilité? 

La visibilité implique tellement de choses. Parfois, elle peut s’accompagner de beaucoup de pression. Parfois, elle s’accompagne de beaucoup de responsabilités. Parfois, elle s’accompagne simplement de beaucoup de travail. Mais si l’on considère la situation dans son ensemble, la visibilité que j’ai me permet de dénoncer les défis qui se posent dans nos communautés. Grâce à cette visibilité, je peux raconter les histoires et les expériences de ceux qui sont en première ligne de la crise climatique.

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Laurence Tubiana, Une conversation avec Vanessa Nakate, Groupe d'études géopolitiques, Nov 2022,

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