Élections parlementaires en Allemagne, 26 septembre 2021
Andrea Römmele
Professeure de communication à la Hertie School of GovernanceIssue
Issue #2Auteurs
Andrea Römmele21x29,7cm - 167 pages Numéro 2, Mars 2022 24,00€
Élections en Europe : juin 2021 – novembre 2021
Contexte
L’année électorale 2021 a été particulière à plus d’un titre. Pour la première fois dans l’histoire de la République fédérale, la chancelière en exercice n’était pas candidate à sa réélection, et aucun candidat ne bénéficiait donc d’une prime au sortant. Pour la première fois, trois candidats à la chancellerie, au lieu des deux habituels, se faisaient face ; portée par des sondages favorables, l’Alliance 90/les Verts avait en effet décidé de se lancer elle aussi dans la course. En 2021, « super année électorale » en Allemagne, trois élections régionales avaient déjà eu lieu, qui avaient pu livrer certaines indications quant aux dynamiques qui marqueraient les élections fédérales de 2021 : en Bade-Wurtemberg et Rhénanie-Palatinat en mars 2021, et en Saxe-Anhalt en juin.
L’article suivant s’articule autour de trois étapes. Tout d’abord, les élections au Bundestag seront discutées en tant que « tournant dans l’histoire électorale de l’Allemagne » (Schmitt-Beck 2021 : 10) ; nous analyserons dans ce cadre les principaux changements dans le comportement électoral des citoyennes et des citoyens. Ensuite, nous jetterons un regard sur les stratégies de campagne et de communication des différents partis. Enfin, nous évoquerons les différentes options gouvernementales et le déroulement des négociations de coalition. L’article fournit un aperçu de la chronologie des principaux événements et les analyse au regard de la littérature scientifique.
Un consentement fluctuant — des changements de comportement à l’approche des élections
En sociologie électorale, on considère typiquement que trois facteurs déterminent la préférence électorale : l’attachement au parti (facteur de long terme), ainsi que les thèmes de campagne et les candidats (facteurs de court terme) (Schmitt-Beck 2021 : 10). L’attachement au parti se développe à l’adolescence et au début de l’âge adulte et est fortement influencé par l’éducation, le foyer parental, le groupe de pairs. Il est de longue durée et ne change guère au cours d’une vie. Il peut s’affaiblir, mais bascule rarement d’un extrême à l’autre du champ politique. En revanche, les facteurs à court terme sont les éléments qui changent d’une élection à l’autre, à savoir les thèmes et les candidats (Schmitt-Beck 2021 : 11). Dans le pratique, cependant, la situation peut être assez différente : on observe en effet de longue date une nette baisse de l’attachement aux partis et, par conséquent, une volatilité croissante du comportement électoral (cf. Arzheimer 2017). À cela s’ajoute un déclin insidieux mais continu des anciens « partis de masse » et une fragmentation croissante du système des partis. Il ne s’agit pas d’un phénomène propre à l’Allemagne, mais d’une évolution que l’on peut observer dans toute l’Europe (cf. Ford & Jennings 2020).
Ces évolutions ne sont pas non plus nouvelles, mais elles sont en corrélation avec deux autres phénomènes importants en Allemagne. D’une part, il convient de souligner la force particulière des Verts, qui ont présenté une candidate à la chancellerie aux élections législatives, et ont été considérés pendant une longue période comme l’adversaire le plus dangereux de l’Union (voir Lees 2021). D’autre part, on relèvera la position particulière de l’AfD, désormais bien établie au niveau fédéral, qui n’est considérée par aucun autre parti comme un partenaire de coalition possible. Le système politique évolue ainsi très nettement vers un système à six partis, dans lequel deux partis sont rarement suffisants pour former une coalition gouvernementale. Ainsi, la recherche de coalitions devrait devenir nettement plus difficile à l’avenir (cf. Dostal 2021).
Avec le recul des liens avec les partis (le facteur de long terme), les facteurs de court terme dans une campagne électorale, à savoir les candidats et les thèmes, deviennent d’autant plus importants. Comme ceux-ci diffèrent généralement d’une élection à l’autre, la communication lors de la campagne électorale prend un poids de plus en plus important. En conséquence, campaigns do matter, comme nous avons pu le constater à plusieurs reprises dans un passé récent : lors de la campagne électorale américaine de 2016 d’abord, puis lors du référendum sur le Brexit de 2017, et finalement lors de la campagne électorale allemande de 2021 (cf. par exemple Römmele & Gibson 2020). Cette évolution s’accompagne d’un rôle accru des médias sociaux en tant que composantes de la campagne électorale. Ceux-ci sont utilisés aussi bien par les partis que par les candidats eux-mêmes pour communiquer des contenus politiques et établir des relations de proximité avec l’électorat (cf. Haßler, Kümpel & Keller 2021).
Il a été souligné à de nombreuses reprises reprises que le comportement électoral a fortement évolué, ces dernières années, en raison d’une plus grande volatilité des élections, de la complexité accrue des questions traitées et d’incertitudes croissantes (cf. Schmitt-Beck 2021). Cette évolution à long terme représente un défi pour les partis et les candidats lors de la campagne électorale. Le graphique ci-dessous, présentant l’évolution des sondages dominicaux de janvier 2019 à 2021, montre à quel point les opinions des électeurs étaient instables. Malgré le soutien constant aux différents partis prédit par la théorie, on constate des sauts inhabituellement rapides au sein des valeurs de sondage.
En 2019, la CDU/CSU se situait toujours en dessous de la barre des 30 % _ les signes d’usure après 15 ans de gouvernement, avec une présidente faible (Annegret Kramp-Karrenbauer) qui ne parvient pas à rassembler le parti derrière elle et un parti qui subit la concurrence massive de l’AfD, particulièrement dans l’Est, étaient visibles (cf. Pesthy, Mader & Schoen 2021). En 2019, les Verts connaissent également une évolution, positive cette fois. Les deux présidents du parti, Annalena Baerbock et Robert Habeck, parviennent à l’unifier le parti le mettre sur la voie d’une participation gouvernementale. Les défis de plus en plus pressants en matière de politique climatique plaçaient le thème central des Verts en tête de l’agenda politique. Le parti, qui n’avait recueilli que 8,6 % des voix lors des élections fédérales de 2017, se mettait ainsi à rêver de la chancellerie (voir aussi Lees 2021). En revanche, les autres partis connaissent 2019 une dynamique moins forte. Le SPD est relégué autour de la barre des 15 %. Les présidents du parti, Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans, issus de l’aile gauche, parviennent certes à ramener le parti dans des eaux plus calmes, mais cela n’entraîne pas pour autant une forte croissance du parti dans les sondages. Le FDP et La Gauche sont également relativement constants à environ 10 %, et l’AfD se maintient entre 14 et 15 %.
La pandémie change radicalement la donne : sous la direction d’Angela Merkel, réputée pour sa gesiton de crise, la CDU/CSU connaît un pic dans les sondages : lors de la première et de la deuxième vague de Covid-19 (jusqu’à mi-mars 2021), elle atteint près de 40% d’intentions de vote. Mais si les crises sont l’occasion pour l’exécutif de faire valoir ses compétences, elles lui imposent aussi de tenir ses promesses. C’est ce que réussissent Angela Merkel et son équipe lors de la première et de la deuxième vague de Covid-19. La confiance reste haute, le ton de la chancellière, de formation scientifique, est salué, et celle-ci jouit d’une grande popularité dans sa 16e année à la tête du gouvernement. Les Verts reculent à nouveau et se stabilisent autour de la barre des 20 %. Presque sans bruit, le SPD désigne en août 2020, lors du premier été de la pandémie, son candidat à la chancellerie, Olaf Scholz, vice-chancelier et ministre des finances de la grande coalition. Cette nouvelle passe alors pour peu digne d’intérêt, certains observateurs craignant même que le SPD ne termine sous la barre des 10%.
Alors que tout se déroule dans le calme (un fait inhabituel au sein du SPD), les fossés se creusent au sein de la CDU/CSU. Avec la démission de la présidente du parti Annegret Kramp-Karrenbauer, la lutte pour la présidence du parti et donc pour la candidature à la chancellerie commence au sein de l’Union. Trois candidats sont en lice. Lors d’un second tour, le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en exercice Armin Laschet, l’emporte sur Friedrich Merz. Alors que Laschet, en remportant la présidence du parti, pense s’arroger la prérogative d’une candidature à la chancellerie, à Munich, le président de la CSU et ministre-président bavarois Markus Söder s’échauffe. Celui-ci a été salué par certains observateurs pour sa gestion de crise rigoureuse ; il a toujours plaidé avec la chancelière pour des mesures fortes et cohérentes, et a ainsi gagné la position de primus inter pares parmi les ministres-présidents des Länder. Sa grande popularité, s’étendant bien au-delà de la Bavière, peut constituer un défi pour Armin Laschet. Le bras de fer pour la candidature à la chancellerie au sein de la CDU/CSU se prolonge pendant 3 à 4 semaines au printemps 2021, conduisant à un début de « super année électorale » calamiteux pour la CDU/CSU. Laschet est finalement nommé candidat à la chancellerie par la direction du parti, malgré le soutien plus élevé à Söder parmi les adhérents. Söder, « candidat des cœurs », fait sentir à Armin Laschet son impopularité lors de la campagne électorale.
Stratégie de campagne
Considérons maintenant les stratégies de campagne des partis. Le SPD a désigné très tôt son candidat à la chancellerie, Olaf Scholz, et a rassemblé tout le parti derrière lui, sans clivage ni déchirements. Deux figures importantes du parti, Lars Klingbeil et Wolfgang Schmidt, ont misé sur l’expérience et l’expertise gouvernementale du vice-chancelier et ont habilement positionné Olaf Scholz comme le successeur évident de Merkel. Il était le véritable titulaire du poste dans cette campagne électorale pour le Bundestag. Scholz inspirait confiance, était impliqué dans la gestion de crise lors de la première et de la deuxième vague de Covid-19 et pouvait ainsi, en tant que membre du gouvernement sortant, faire valoir son expérience et ses succès passés. Il a ainsi été difficilement attaquable par la CDU (cf. Schmitt-Beck 2021), ce qui constitua sans doute le tour de force stratégique de la campagne du SPD.
Du fait de querelles interpersonnelles, la CDU a connu un mauvais départ ; sa stratégie était également contestable. La campagne électorale de la CDU mettait en valeur l’expérience gouvernementale d’Armin Laschet, ministre-président en exercice du Land le plus peuplé. Son principal adversaire devait être Annalena Baerbock, la jeune présidente des Verts, qui admettait ouvertement ne pas avoir cette expérience, mais proposait un « regard neuf ». Ce n’est qu’au cours des derniers mois qu’il est apparu clairement que l’adversaire décisif n’était justement pas Annalena Baerbock, mais bien Olaf Scholz. Or, dans ce duel, Laschet était le challenger, un rôle dans lequel il ne s’est jamais glissé, et qui ne lui correspondait guère. C’est ce qui est apparu nettement au cours de la campagne, particulièrement lors des débats télévisés. À cette erreur d’appréciation et de planification stratégique s’est ajoutée une autre erreur cardinale du candidat à la chancellerie : avec les inondations catastrophiques dans la vallée de l’Ahr (située en Rhénanie-Palatinat et en Rhénanie du Nord-Westphalie, dans l’Ouest de l’Allemagne), Armin Laschet a dû gérer la crise dans son propre Land. Politiquement, cet événement constituait une opportunité pour le candidat à la chancellerie, les exécutifs tendant à être renforcés en cas de crise (voir aussi Dostal 2021). Le candidat conservateur a toutefois commis une erreur lourde de conséquences : lors d’une allocution du président fédéral dans la vallée de l’Ahr, on pouvait voir Armin Laschet en arrière-plan plaisanter et rire avec son équipe. L’insensibilité et le manque de professionnalisme qui lui ont été reprochés l’ont poursuivi pendant toute la campagne et constituent rétrospectivement un tournant dans la campagne électorale de l’Union.
L’Union a également manqué de soutien en interne. Certaines fédérations régionales auraient souhaité que Markus Söder soit le candidat à la chancellerie et ont presque refusé de suivre Armin Laschet. Même le soutien en demi-teinte d’Angela Merkel deux semaines avant l’échéance électorale est semble-t-il arrivé trop tard.
Les Verts ont également dû lutter contre eux-mêmes pendant la campagne électorale. Alors que la désignation d’Annalena Baerbock comme première candidate des Verts à la chancellerie avait été habilement mis en scène, et que les Verts avaient brièvement atteint un sommet dans les sondages (voir Lees 2021), les erreurs de la candidate — CV inutilement enjolivé, plagiat dans un livre publié pendant la campagne — ont rapidement ramené les Verts bien en dessous des 20% dans les sondages. La candidate ne s’est pas débarrassée de cette tache pendant toute la campagne électorale. Certes, le thème central des Verts, le changement climatique et la protection de l’environnement, était plus dominant que jamais, mais il a également été concurrencé par les inondations catastrophiques dans la vallée de l’Ahr et la crise sanitaire (cf. Venghaus, Henseleit & Belka 2022).
Pour comprendre la campagne électorale et aussi le très bon résultat du FDP, il faut examiner de plus près son rôle au cours des deux dernières années. Premièrement, le FDP a joué un rôle d’opposition constructive très visible lors de la crise du Covid-19. Il n’a cessé de poser la question des droits des citoyens en période de confinement, ce qui a contribué à redorer le blason du parti libéral. Il n’est plus seulement perçu comme un parti économique libéral, mais aussi comme un parti des droits civiques. Deuxièmement, le FDP, qui avait déjà mis le thème de la numérisation à l’ordre du jour lors de la campagne électorale de 2017, a fait de même en 2021, ce qui est devenu encore plus urgent avec la pandémie (cf. Merten 2021).
L’AfD a rencontré plusieurs problèmes lors de la campagne électorale. Le parti s’était construit sur son opposition véhémente à l’accueil des réfugiés en 2017, thème qui a disparu lors de la campagne de 2021. En outre, les conflicts actuels et passés au sein du partis lui ont été préjudiciables, et sa posture anti-vaccination n’a pas donné une bonne image lors de la pandémie. Toutefois, le parti conserve son soutien et sa force en Allemagne de l’Est, où il est un parti régional fort (voir Pesthy, Mader & Schoen 2021).
Résultat des élections
Dans les semaines précédant les élections, un coude à coude entre le SPD et la CDU/CSU se dessinait — le SPD a su conserver son avance et l’a emporté avec une avance de 1,6 points de pourcentage [pp] sur son concurrent. La CDU/CSU a obtenu son plus mauvais résultat dans l’histoire de la République fédérale avec 24,1 %. Les Verts, quant à eux, étaient à la fois heureux et déçus. Ils ont certes gagné 5,8 pp et se sont retrouvés à la troisième place avec 14,8 %, mais leur objectif d’accéder à la chancellerie a été nettement manqué. Une fois de plus, les Verts ont fait l’expérience de ce que les sondages ne se traduisent pas toujours en voix. Le FDP a légèrement progressé, l’AfD et La Gauche ont nettement reculé, mais le perdant de la soirée électorale a sans aucun doute été la CDU/CSU. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cela : (1) Sa tête de liste, Armin Laschet, n’a pas su s’imposer dans la campagne électorale et n’a été à aucun moment incontesté. (2) L’Union n’a pas réussi à conserver les voix qui avaient voté pour Angela Merkel (et non pour la CDU) en 2017. (3) La CDU/CSU s’est aperçue trop tard que la stratégie du SPD, qui consistait à prendre la prime au sortant avec Olaf Scholz, serait la plus dangereuse pour la CDU.
Les Verts et le FDP ont surtout marqué des points auprès des primo-votants. En effet, 23 % des nouveaux électeurs ont voté soit pour le FDP, soit pour les Verts.
Options gouvernementales
Avec l’affaiblissement massif de la SPD et CDU/CSU, il était clair depuis longtemps que le prochain gouvernement serait probablement organisé autour d’une alliance tripartite – une coalition « en feux de circulation » (rouge-jaune-vert, c’est-à-dire SPD, FDP, Verts) a été discutée, tout comme une éventuelle coalition « jamaïcaine ». Cette dernière avait déjà fait l’objet de négociations infructueuses en 2017 entre la CDU/CSU, le FDP et les Verts, avant d’échouer suite au refus du FDP de s’engager dans le prochain gouvernement. Dans les semaines précédant les élections, la rumeur circulait déjà dans le monde politique berlinois que le FDP et les Verts allaient se rencontrer afin de s’accorder sur le nom du prochain chancelier. Car il était clair qu’il n’y aurait probablement pas de gouvernement sans ces deux partis, même si une nouvelle grande coalition était mathématiquement possible.
C’est exactement ce qui s’est confirmé dans les jours qui ont suivi les élections : après la défaite historique de la CDU/CSU, il est vite apparu qu’une coalition avec le grand perdant des élections ne serait pas possible. De plus, la CDU a littéralement implosé : le candidat à la chancellerie Armin Laschet a quitté la présidence du parti, la recherche d’un nouveau président du parti a commencé et il est vite apparu que la CDU n’était pas en mesure de gouverner dans cet état. Le SPD, le FDP et les Verts ont donc rapidement entamé des négociations exploratoires, puis des négociations de coalition. Dès le 8 décembre 2021, Olaf Scholz a été élu quatrième chancelier social-démocrate après Willy Brandt, Helmut Schmidt et Gerhard Schröder.
La nouvelle coalition se présente désormais comme un gouvernement progressiste qui souhaite mettre en place des projets et des transformations de grande envergure, tournés vers l’avenir. Les tâches à accomplir sont considérables. Mais en raison du rapport de force fortement modifié entre les partis, le travail gouvernemental tripartite sera marqué par le désir de chaque parti de mettre l’accent sur ses propres priorités. Celles-ci sont en partie très différentes. Une certaine complexité s’est déjà manifestée lors des négociations de coalition, au cours desquelles le FDP, le plus petit partenaire, a obtenu de nombreuses concessions. Les Verts, en particulier, pourraient avoir beaucoup à y perdre.
Cette analyse des élections fédérales a également été publiée en allemand dans l’IDS-Jahrbuch 2021 du Leibniz-Institut für Deutsche Sprache.
Références
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Ford, R. & Jennings, W. (2020). The Changing Cleavage Politics of Western Europe, Annual Review of Political Science 23/2020, pp. 295–314.
Haßler, J., Kümpel, A. & Keller, J. (2021) Instagram and political campaigning in the 2017 German federal election. A quantitative content analysis of German top politicians’ and parliamentary parties’ posts, Information, Communication & Society.
Lees, C. (2022) German federal election: are the Greens on the cusp of government? LSE European Politics and Policy (EUROPP) blog (20 Sep 2021). Blog. En ligne.
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Pesthy, M., Mader, M. & Schoen, H. (2021). Why Is the AfD so Successful in Eastern Germany? An Analysis of the Ideational Foundations of the AfD Vote in the 2017 Federal Election. Polit. Vierteljahresschr. 62, pp. 69–91.
Roemmele, A., Gibson, R. (2020). Scientific and subversive: The two faces of the fourth era of political campaigning. New Media & Society, 22(4), pp. 595-610.
Schmitt-Beck, R. (2021). Wahlpolitische Achterbahnfahrt. Wer wählte wen bei der Bundestagswahl 2021? Aus Politik und Zeitgeschichte 71(47-49), pp. 10–16.
Venghaus, S., Henseleit, M. & Belka, M. (2022) The impact of climate change awareness on behavioral changes in Germany: changing minds or changing behavior?. Energ. Sustain. Soc. 12, 8.
citer l'article
Andrea Römmele, Élections parlementaires en Allemagne, 26 septembre 2021, Groupe d'études géopolitiques, Mar 2022, 127-132.