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Issue #1Auteurs
Fraser McMillan21x29,7cm - 107 pages Issue #1, Septembre 2021 24,00€
Élections en Europe : décembre 2020 – mai 2021
Si l’on compare la composition du Parlement écossais (Holyrood) qui a prêté serment ce mois-ci à celui élu il y a cinq ans, peu de choses semblent avoir changé. La répartition des voix a à peine évolué par rapport à 2016, et aucun des cinq partis principaux n’a gagné ou perdu plus de deux sièges au sein de la législature composée de 129 membres, qui est élue grâce à un système mixte combinant des circonscriptions uninominales de type Westminster et des listes complémentaires proportionnelles au niveau régional. La figure a montre à quel point le résultat était similaire à celui de 2016.
Mais l’apparente stabilité globale de la politique écossaise masque d’importants changements qui font suite à cinq années de bouleversements constitutionnels et sociaux. Le résultat semble annonciateur d’une bataille intergouvernementale intense autour de la capacité constitutionnelle du parlement dévolu à organiser un référendum portant sur l’indépendance de l’Écosse.
Au vu du taux de participation observés lors de cette élection, les citoyens écossais apparaissent profondément investis dans ce futur choc. Compte-tenu de l’absence quasi-totale de campagne traditionnelle, il était attendu que les électeurs ne se rendent pas aux urnes. Les partis ont bombardé les foyers de tracts et les leaders ont débattu à la télévision six fois. Mais comme les candidats n’ont pas été en mesure d’organiser des événements en personne ou de prospecter comme ils le feraient normalement, certains se sont inquiétés d’un impact trop faible de la campagne.
Or, bien que certains aient suggéré que le taux de participation pourrait être inférieur à 50 %, les électeurs se sont présentés en masse. La participation a bondi de près de huit points pour atteindre 63,4 %, ce qui constitue le niveau de participation le plus élevé depuis la création du Parlement en 1999. L’augmentation du nombre de votes par correspondance et le temps libre dont disposaient les citoyens du fait du confinement ont peut-être contribué à cette hausse. Malgré une campagne largement numérique organisée dans un contexte de retour progressif à la normale après le confinement, l’électorat écossais ne semble pas prêt de délaisser les questions politiques essentielles du moment.
Historique et antécédents
Bien que les sondages suggeraient que la pandémie de la Covid-19 et la reprise économique étaient de loin les plus grandes priorités du public, il est difficile de ne pas relier ce pic de participation à l’omniprésence de la question de la souveraineté écossaise. Si le Scottish National Party (SNP), parti indépendantiste au pouvoir depuis 2007, a mis l’accent sur la continuité et la résolution de la pandémie, il a également promis d’organiser un référendum sur la sortie du Royaume-Uni avant la fin de 2023. Il s’agirait du deuxième referendum sur la question, après le scrutin historique organisé en 2014. Lors de ce premier référendum, la campagne du « Oui à l’indépendance » avait certes été battue, mais elle avait obtenu 45 %, soit davantage qu’attendu, après avoir bénéficié d’un soutien important au cours de la campagne.
Par conséquent, la campagne du « Non » n’avait remporté qu’une victoire à la Pyrrhus. Le paysage politique écossais actuel est entièrement le produit de ce référendum qui, au lieu de résoudre la question indépendantiste, a laissé le génie nationaliste sortir de sa bouteille. Le plébiscite a légitimé et ancré dans le paysage politique la quête d’indépendance écossaise, auparavant marginale, et le nombre de membres du SNP s’est fortement accru dans les jours et les semaines qui ont suivi. Par la suite, lors des élections générales de 2015 — organisées, comme de coutume, selon un système de scrutin majoritaire uninominal à un tour —, le parti a remporté 56 des 59 sièges écossais à Westminster, soit une augmentation de 50 sièges, qui a brutalement renversé la mainmise des travaillistes sur le pays.
Les élections du Parlement écossais de 2016 ont vu l’électorat écossais se réaligner en fonction des préférences constitutionnelles : seul un électeur du SNP sur dix était opposé à l’indépendance, contre un sur trois en 2011. Un afflux d’électeurs indépendantistes et de transfuges du camp constitutionnel a permis au SNP de compenser ces pertes pour remporter sa troisième victoire consécutive à Holyrood. Cela dit, la question de l’indépendance aurait pu passer au second plan pendant un certain temps si le Royaume-Uni n’avait pas voté pour quitter l’Union européenne lors d’un autre référendum constitutionnel quelques semaines plus tard. Alors que le Royaume-Uni dans son ensemble a choisi le Brexit, près de deux tiers des électeurs écossais s’y sont opposés. Cela a immédiatement relancé l’argument de l’indépendance, notamment parce que le manifeste du SNP contenait un engagement laissant la porte ouverte à un autre référendum en cas de « changement matériel de circonstances… comme le fait que l’Écosse sorte de l’UE contre notre volonté ».
Si le Brexit a compliqué les modalités pratiques de l’indépendance de l’Écosse, il a sapé un élément clé de la plate-forme de la campagne pro-union de 2014 et a remis en évidence le « déficit démocratique » que la dévolution écossaise était censée résoudre, soit le scénario d’un pays votant pour un résultat et en obtenant un autre. Il a également, grâce au manifeste du SNP, créé l’occasion d’un rebond du mouvement indépendantiste. L’administration minoritaire du SNP de 2016 à 2021, avec la très populaire Première ministre Nicola Sturgeon à sa tête (elle a atteint un taux d’approbation net de plus de 50% à certaines périodes en 2020), a demandé l’autorisation légale d’organiser un second référendum à de multiples reprises. À chaque fois, cependant, ces demandes ont été repoussées par les premiers ministres conservateurs successifs, qui ont fait valoir que le moment n’était pas approprié.
Contexte
Les sondages réalisés en 2020 et au début de l’année 2021 suggérant que l’opinion publique était légèrement favorable aux partisans de l’indépendance, le SNP a présenté les élections de 2021 comme l’occasion d’obtenir un nouveau mandat pour proposer un nouveau referendum et envoyer un message à Westminster. Les Verts écossais, qui ont voté les budgets du SNP depuis 2016, l’ont également promis. Les deux partis soutiennent également la réintégration de l’Écosse à l’Union européenne en tant qu’État indépendant. Ce n’est donc pas une coïncidence si la plupart des tendances observables dans les sondages concernant l’indépendance concernent les électeurs « Remain », dont l’aversion au risque est plus grande et qui considèrent que le Royaume-Uni n’est plus une valeur sûre. Sur le plan démographique, ces évolutions ont effacé les différences entre les sexes sur la question constitutionnelle et affaibli le lien entre la prospérité socio-économique et le soutien à l’union.
Lors de la campagne de 2021, les partis anti-indépendance — les conservateurs, les travaillistes et les libéraux-démocrates — se sont engagés à s’opposer à un second référendum avec plus ou moins de véhémence. Pour le reste, les partis ne sont guère hostiles à la mise en place d’un referendum — le consensus politique de l’élite écossaise se situe à gauche du centre. La tendance internationale à des dépenses importantes et à la préparation de la reprise post-Covid-19 a réduit la distance qui existait entre le SNP, les travaillistes écossais et les Verts écossais. Alors que personne ne les décrirait comme de gauche, les conservateurs écossais se sont présentés sur une plateforme socialement libérale et très dépensière. Une grande partie de la campagne s’est concentrée sur la reprise post-coronavirus et les performances du SNP au gouvernement plutôt que sur la perspective d’un référendum. Sachant que la plupart des électeurs favorables à l’indépendance étaient déjà dans son camp, le SNP a principalement mis l’accent sur la gestion de la pandémie par Sturgeon, son leadership et son expérience plutôt que sur les questions constitutionnelles.
L’entrée tardive d’un nouveau parti politique indépendantiste dirigé par Alex Salmond, ancien Premier ministre SNP tombé en disgrâce, a constitué la seule surprise de la campagne. Salmond était Premier ministre de l’Écosse entre 2007 et 2014 et était l’ami, le mentor et le patron de Sturgeon, mais le duo s’est brouillé après que Salmond a été visé par de multiples plaintes pour harcèlement et agressions sexuelles en 2018. Salmond a remporté son procès contre le gouvernement écossais pour « faute de procédure » et a été acquitté en 2020, arguant que sa conduite « inappropriée » n’était pas légalement répréhensible.
Ce scandale complexe a atteint son apogée politique quelques semaines avant les élections de 2021, lorsque Salmond et Sturgeon ont tous deux comparu devant une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les plaintes. Salmond a prétendu avoir été la victime d’une conspiration fantaisiste entre des fonctionnaires et des personnalités du SNP désireuses de l’abattre, tandis que Sturgeon a affirmé qu’elle avait agi de manière appropriée et a souligné la situation personnelle délicate dans laquelle elle se trouvait. L’opposition avait espéré que l’affaire porterait préjudice à Mme Sturgeon, voire entraînerait sa démission, mais un conseiller juridique indépendant du gouvernement l’a innocentée de toute violation du code ministériel peu après sa comparution devant la commission. L’affaire a généré beaucoup de discussions, mais n’a pas vraiment fait la lumière sur les événements.À l’approche des élections, Salmond n’était cependant pas prêt à quitter la scène politique écossaise et a tenté de revenir en tant que chef du nouveau parti Alba. Ce parti ne s’est présenté qu’au scrutin régional proportionnel et a adopté des positions indépendantistes agressives, offrant ainsi une alternative aux membres du mouvement indépendantiste qui s’opposent à la fois au libéralisme social du SNP et à son approche prudente et pragmatique quant à l’obtention d’un second référendum.
Résultats
Si la première élection écossaise post-référendum avait suggéré que la politique électorale du pays s’était réorientée autour de la question constitutionnelle, la compétition de 2021 a confirmé que la nation est profondément polarisée sur la question de sa future relation avec le reste du Royaume-Uni. Cette fois-ci, les électeurs des deux camps se sont comportés de manière plus stratégique, en essayant d’exploiter le système de vote pour maximiser leur représentation. Pour les unionistes, cela s’est traduit par une consolidation, le vote stratégique ayant augmenté dans toutes les circonscriptions du pays. Pour les nationalistes, cela s’est traduit par une modeste fragmentation, les Verts écossais ayant gagné du terrain lors du scrutin régional. Les résultats de chaque scrutin sont présentés dans les figures b et c.
L’histoire de l’élection de 2021 est donc celle d’une réorganisation au sein de chaque camp constitutionnel plutôt que d’un mouvement important entre eux. C’est pourquoi le résultat est resté plus ou moins similaire à celui-ci de 2016, malgré les deux séismes sociopolitiques du Brexit et du Covid-19. La répartition des voix a peu changé, avec le SNP en hausse de 1,2 points à 47,7 % dans les circonscriptions, mais accusant une baisse d’ampleur similaire, à 40,3 %, au niveau régional. Le score des conservateurs n’a que peu évolué dans les circonscriptions (perte de 0,1 point) et a légèrement progressé sur le vote de liste, obtenant respectivement 21,9 % et 23,5 %, tandis que les travaillistes ont perdu environ un point à chaque scrutin pour terminer à nouveau en troisième position avec 21,6 % et 17,9 %.
Si les résultats globaux semblent très stables, ils masquent certains mouvements dus à des divergences locales et régionales. Le SNP a consolidé sa position dominante dans les circonscriptions qui utilisent le système « First Past the Post », gagnant trois sièges pour en remporter 62 sur les 73 disponibles. Cependant, le nombre important de circonscriptions remportées par le SNP l’empêche largement d’obtenir des sièges complémentaires au scrutin majoritaire à un tour dans la majeure partie de l’Écosse. Les gains de circonscriptions et la réduction de la part du scrutin de liste ont entraîné la perte de deux des quatre sièges alloués proportionnellement, tous deux dans la région du sud de l’Écosse qui contient la zone fortement anti-indépendance des Borders. Le SNP a donc enregistré un gain net d’un seul siège par rapport à 2016, portant son effectif parlementaire total à 64, soit un seul siège de moins que la majorité absolue.
Au vu des obstacles que présente le système électoral, ce résultat, en d’autres circonstances, aurait pu être considéré comme remarquable. Cependant, avant l’élection, les commentateurs avaient évoqué la possibilité d’une majorité SNP, au point que la question est devenue centrale. Au lendemain de l’élection, les élus unionistes et les commentateurs ont fait du déficit d’un siège du SNP un sujet à part entière et ont affirmé qu’il sapait l’autorité morale du gouvernement écossais pour la mise en place d’un second referendum. Ces affirmations, en réalité, s’appuient sur des normes propres au scrutin majoritaire, qu’elles appliquent à un système électoral écossais pourtant semi-proportionnel, la moitié des sièges étant tirés au sort dans des circonscriptions plurinominales. Elles illustrent à quel point la « mentalité de Westminster » est profondément ancrée dans la culture politique écossaise.
La part des voix des partis unionistes est resté globalement stable. Toutefois, on observe des variations géographiques importantes. La part des voix unionistes a augmenté dans 8 des 13 circonscriptions remportées par ces partis en 2016. Ils en ont finalement obtenu 10. Par ailleurs, dans les nombreuses circonscriptions remportées par le SNP en 2016, les électeurs anti-indépendantistes ont afflué et choisi le challenger le plus susceptible de l’emporter. L’élection de 2021 a démontré que le vote pro-union en Écosse est solide, un fait souvent oublié au regard de la montée des soutiens indépendantistes.
Cette dynamique a particulièrement profité aux conservateurs, qui ont en moyenne gagné trois points dans les circonscriptions où ils avaient terminé en deuxième position en 2016. Les gains du parti en 2021 présentent une corrélation avec la part des électeurs ayant voté « Leave » lors du référendum européen. D’autres circonscriptions anti-indépendantistes dans lesquelles la tendance « Remain » était plus forte ont davantage plébiscité le Labour et les Lib Dems, selon que l’un ou l’autre parti apparaissait comme plus susceptible de battre le SNP. Par conséquent, très peu de circonscriptions ont connu une compétition sérieure entre plus de deux partis — l’écrasante majorité voyant se déployer des combats directs entre le SNP et le challenger unioniste le mieux placé, l’appartenance partisane de ce dernier dépendant largement de la proportion d’électeurs pro-Brexit dans la circonscription.
Si la part de voix globale accordée aux partis unionistes a légèrement diminué, le vote tactique a permis d’accroître son efficacité. Cette stratégie a sans aucun doute privé le SNP d’une majorité, des circonscriptions ciblées telles que Dumbarton, Eastwood et Aberdeenshire West restant juste à l’écart des nationalistes, même si ces derniers ont augmenté de manière significative leur part de voix dans chacune d’entre elles.
Cependant, il est peu probable que ce résultat fasse échouer la poursuite d’un second référendum sur l’indépendance. Un nombre accru d’électeurs du SNP a attribué son vote régional à un autre parti nationaliste — ce sont les Verts écossais, plutôt qu’Alba, qui en ont profité. Alba a obtenu 1,6 % de l’ensemble des votes et n’a remporté aucun siège régional. Les Verts, quant à eux, ont recueilli 8,1 % des voix à la proportionnelle, ce qui leur a permis d’obtenir 8 sièges, leur meilleur résultat depuis la création du parti. Ils ont ainsi consolidé leur statut de quatrième formation, portant le nombre total de députés indépendantistes à 72, un record. Cette évolution suggère qu’il existe au sein du système partisan un segment politique encore sous-exploité qui pourrait être occupé par un parti défendant un projet nationaliste plus agressif et s’opposant à Westminster de manière plus directe. Mais il est peu probable qu’il soit dirigé par une personnalité aussi impopulaire que Salmond.
Enfin, l’élection a également donné naissance au Parlement écossais le plus divers jamais élu. La législature est maintenant proche de l’équilibre entre les sexes, avec 45% de députées. Il comprend aussi pour la première fois une personne en fauteuil roulant et deux femmes issues de minorités ethniques. Au total, six représentants de minorités ethniques ont été élus, tous issus de l’Asie du Sud. Bien que des progrès restent à faire, ces avancées ont été saluées par l’ensemble du spectre politique.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Le résultat laisse pratiquement les partis dans la même situation qu’avant les élections, mais avec une influence nationaliste légèrement plus forte sur l’ensemble de la législature. Le SNP continuera de diriger un gouvernement minoritaire soutenu par les Verts écossais, dont la coopération sera peut-être encadrée par un accord plus formel. La pandémie passée, il pourra continuer à maintenir la pression pour la tenue d’un nouveau référendum.
Le problème fondamental des unionistes en Écosse reste leur fragmentation électorale. La position du SNP est enviable, car le parti monopolise l’essentiel du vote des partisans de l’indépendance dans les circonscriptions et peut compter sur une part toujours plus importante des Verts pour les soutenir lors des votes essentiels sur le budget et les questions constitutionnelles. Les trois partis traditionnels de Westminster, divisés par une grande animosité historique ainsi que des différences politiques irréconciliables, sont obligés de se partager l’autre moitié de l’électorat.
Cela place la cause anti-indépendantiste dans une position structurellement périlleuse. Le Parlement écossais dispose d’une majorité indépendantiste depuis 2011, et il est très peu probable que cela change tant que la question ne sera pas résolue, dans un sens ou dans l’autre. Le pays semble se diriger vers l’organisation d’un autre référendum sur l’indépendance, et les tendances relatives à l’âge et aux positions indépendantistes suggèrent que le temps ne joue pas en la faveur des unionistes : l’indépendance l’emporterait confortablement chez la population en âge de travailler, le Oui battant le Non dans une proportion atteignant jusqu’à 70%/30% chez les plus jeunes. Avec un gouvernement britannique impopulaire qui passera probablement les prochaines années à contrecarrer les souhaits du Parlement écossais, les nationalistes disposeront d’une occasion unique pour renforcer l’argumentaire économique pro-indépendance et consolider leur base électorale. Si la politique du Brexit a pu convaincu certains partisans du Non de changer de camp, ses aspects pratiques pourraient les pousser dans l’autre sens. Alors que Sturgeon marche sur une corde raide stratégique — elle pourrait être confrontée à la pression de sa base concernant la tenue d’un référendum « consultatif » de type catalan dans l’hypothèse ou l’organisation d’un référendum juridiquement contraignant s’avérerait illégale —, sa stratégie se déploie d’abord sur le long terme. La Première ministre a compris que la voie la plus sûre pour sortir du Royaume-Uni était d’obtenir le soutien d’une majorité convaincante d’Écossais lors du référendum, et ainsi une large légitimité. Mais le mouvement du Oui est probablement moins patient qu’elle, ce qui pourrait occasionner certaines difficultés.
La façon la plus sûre de construire cette majorité reste pour l’instant d’exploiter l’opposition « antidémocratique » du gouvernement de Boris Johnson sur la question du référendum en lui-même. Même si la forte participation des unionistes aux élections de 2021 a démontré que l’indépendance de l’Écosse est loin d’être inévitable, un tel événement, s’il avait lieu, pourrait bien causer la disparition pure et simple de la Grande-Bretagne en tant qu’entité politique après plus de trois siècles de souveraineté partagée. Le Premier ministre sera trop heureux de jouer le jeu, sachant que son opposition à la tenue d’un second référendum en Écosse est dans son intérêt à court terme, même si cela représente un danger pour l’avenir de l’union à long terme. Plus la confrontation constitutionnelle entre les deux gouvernements écossais et anglais, de plus en plus vive, se poursuit, plus il semble probable que l’opinion publique opte pour l’indépendance.
Les données
citer l'article
Fraser McMillan, Élections parlementaires en Écosse, 6 mai 2021, Groupe d'études géopolitiques, Sep 2021, 89-94.