Bulletin des Élections de l’Union Européenne
Élections régionales françaises : analyses brèves
Issue #2
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Issue #2

Auteurs

Jean-Toussaint Battestini , Lucie Coatleven , François Hublet , Mattéo Lanoë

21x29,7cm - 167 pages Numéro 2, Mars 2022 24,00€

Élections en Europe : juin 2021 – novembre 2021

Centre-Val de Loire

En 2015, les élections au Conseil régional de Centre-Val de Loire avaient vu le Front national (FN, ID) remporter le premier tour avec 30,49 % des voix, loin devant la liste commune du centre et de la droite (26,25 %) et celle menée par le Parti socialiste (PS, S&D ; 24,31 %). Le second tour avait cependant rebattu les cartes : avec une hausse de participation de près de dix points, la liste d’union de la gauche et des écologistes menée par François Bonneau (PS, S&D) avait finalement dépassé à la fois la liste de centre-droit (34,58 %) et le FN (30,00 %), qui avait perdu 0,5 points de pourcentage malgré un gain absolu de plus de 45 000 voix. Grâce à la prime majoritaire de 25 % accordée à la liste arrivée en têtte, la liste de François Bonneau avait finalement obtenu une majorité des sièges ainsi que la direction de l’exécutif régional.
En 2021, la faiblesse croissante de la gauche, annoncée autour de 20 % dans les sondages préélectoraux, mais aussi la perspective d’une forte abstention, avaient pu raviver les craintes d’une victoire du Rassemblement national (RN, ex-FN). Dans les sondages préélectoraux, celui-ci était en effet donné à 28 % au second tour et à 30 % au second. À cela s’ajoutait la perspective du maintien au second tour de quatre listes : en plus de celles d’union de la gauche, d’union du centre et de la droite, et du RN, la liste commune MoDem/LREM (RE) pouvait espérer une qualification aisée. Cette présence de quatre partis au second tour pouvait favoriser la dispersion des voix au centre, et ainsi faciliter une victoire de l’extrême droite.
Les résultats électoraux ont cependant détrompé ces attentes. La liste d’union de la gauche du président sortant François Bonneau l’a emporté au premier tour avec 24,81 % (-0,5 pp), suivi par celles du RN (22,24 %, -7,8 pp), de la droite et du centre (18,82 %, -7,4 pp), du MoDem/LREM (16,65 %, nv.) et d’Europe Écologie les Verts (EÉLV, Verts/ALE ; 10,85 %, +4,3 pp). Une seconde liste écologiste (4,07 %, nv.) et celle des trotzkistes de Lutte Ouvrière (LO, 2,56 %, +0,9 pp) n’ont pas dépassé le seuil nécessaire pour se maintenir au second tour. La très faible participation (32,74 %, -16,8 pp) semble, comme dans la plupart des régions françaises, avoir profité aux présidents sortants. Comme en 2015, les listes de la gauche et des écologistes ont fusionné à l’entre-deux-tours. Contrairement à 2015, cependant, la liste de la gauche et des écologistes a remporté ce second tour avec une très large avance, réunissant 39,15 % des voix et 42 sièges sur 77, contre 22,61 % et 13 sièges à la liste de la droite et du centre, 22,24 % et 13 sièges à la liste RN et 16,00 % et 9 sièges à la liste MoDem/LREM. Sorti vainqueur du scrutin, François Bonnaud a été réélu à la tête de la région.

Normandie

Les Normands étaient appelés à voter les 20 et 27 juin 2021, comme dans toutes les autres régions françaises, pour renouveler les 102 sièges du conseil régional. Après sa victoire à 5 000 voix près en décembre 2015 face au sortant Nicolas Mayer-Rossignol (PS, S&D), Hervé Morin, à l’époque tête de liste pour l’UDI (RE) est reparti en campagne pour sa réélection au poste de président de la région Normandie. Sept listes étaient en liste au premier tour : la liste de la majorité sortante (centre-droit à droite) conduite par Hervé Morin (Les Centristes, EPP), une liste Rassemblement National (RN, ID) menée par Nicolas Bay, une liste Terre de progrès/LREM (majorité présidentielle, RE) portée par Laurent Bonnaterre, une liste dissidente LREM portée par Stéphanie Kerbarh, une liste de rassemblement PS/EELV portée par Mélanie Boulanger, une liste PCF/LFI (GUE/NGL) et une liste d’extrême gauche soutenue par Lutte Ouvrière.
Le premier tour a mis en tête le parti Les Centristes, issu d’une scission de l’UDI de Hervé Morin au premier tour avec 36,85 % des voix, devant le Rassemblement National et la candidate socialiste Mélanie Boulanger (S&D) qui a obtenu 18,37 % des voix. Le second tour s’est déroulé sans embûche pour le président sortant qui l’emporte avec 44,26 % des voix contre 26,18 pour la candidate socialiste. Le Rassemblement National finit troisième avec 19,52 % des voix et perd 3 000 électeurs entre les deux tours. A l’exception de la liste portée par la PCF et LFI, tous les partis sortants maintiennent une représentation au conseil régional. La participation au premier tour était de 32,99 %, en baisse de 17 points par rapport à 2015 et le second tour a mobilisé moins d’électeurs que le premier avec seulement 32,91 % de participation, en chute de 26,2 points de pourcentage.
Trois faits principaux sont à retenir de cette élection. Le premier, c’est que la Normandie n’a pas échappé à la chute massive du taux de participation. Les listes de toutes couleurs politiques ont perdu des électeurs entre 2015 et 2021. Ni la majorité sortante, ni les socialistes, ni l’extrême droite n’ont réussi à renforcer leurs positions au soir du premier tour. Le deuxième, c’est la perte de 3 000 voix pour le candidat d’extrême droite Nicolas Bay entre les deux tours, qui peut témoigner d’un certain relâchement de son électorat, peu mobilisé lors de ces élections, et ce, dans toutes les régions. Le troisième et dernier fait à retenir est la confirmation du manque d’implantation locale de la majorité présidentielle. Avec seulement 10,04 % des voix au second tour et une perte de près de 10 000 électeurs entre le premier et le second tour, le candidat Terre de progrès Laurent Bonnaterre n’a pas su s’imposer dans cette campagne mais remporte tout de même 7 sièges.

Grand Est

Les électeurs du Grand Est — région qui regroupe environ 5,5 millions d’habitants et 10 départements — étaient appelés à voter les 20 et 27 juin derniers. En 2015, à la suite d’un second tour à trois face au candidat du Rassemblement national (RN, ID) Florian Philippot (36,08 %) et au candidat socialiste (S&D) Jean-Pierre Masseret (15,51 %), la liste de Philippe Richert (LR, PPE) avait remporté le scrutin avec 48,4 % des suffrages ; les sondages de l’élection de 2021 plaçaient la liste de Jean Rottner (LR), président de la région depuis la démission de Phillipe Richert en 2017, en léger recul au profit de l’extrême droite, qui jugeait de son côté la région « gagnable ».
Au premier tour, le 20 juin 2017, la liste « Plus fort ensemble » menée par Rottner est arrivée en tête avec 31,15 % des voix, suivie de la liste du candidat RN Laurent Jacobelli qui a obtenu 21,12 % des suffrages. La liste de la République en Marche menée par Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’Insertion auprès de la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion obtient 12.17 % des suffrages et se place en 4e position, derrière la liste d’union des gauches — regroupant EELV (Verts/ALE), le PS et le PCF (GUE/NGL) — qui récole 14,60 %. La liste « l’Appel inédit pour le Grand Est » menée par Aurélie Filippetti, membre de Génération·s (S&D), obtient quant à elle 8,64 % des suffrages, un peu moins de deux points de plus que celle de Florian Philippot, ancien vice-président du RN, qui termine en sixième position avec 6,95 %.
Au second tour, la tendance se confirme. Alors que les quatre listes arrivées en tête se maintiennent, Jean Rottner obtient 40,3 % des suffrages, soit 94 sièges sur 169 contre 26,3 % pour la liste du Rassemblement National, qui obtient 33 sièges. Les listes « Pour l’écologie et la justice sociale » (EELV, PS, PCF) et « La force de nos territoires » (LREM) récoltent, quant à elles, 27 et 15 sièges respectivement.
Dans le contexte de la crise sanitaire, la liste gagnante « Plus fort ensemble avec Jean Rottner » avait axée sa campagne sur trois piliers : la jeunesse, l’hôpital et la sécurité. Les propositions des Républicains mettaient notamment l’accent sur le renforcement de la police municipale, avec le déploiement de la vidéo-surveillance dans les communes qui le souhaitent, ainsi que sur l’investissement dans les groupements hospitaliers de la région (55 millions d’euros) et la formation de 2000 infirmiers, 2000 aides-soignants et 2000 auxiliaires de vie supplémentaires chaque année. Il est également important de noter que la région enregistre par ailleurs le niveau d’abstention le plus élevé de France. En forte hausse par rapport aux élections de 2015, l’abstention passe de 48,91 % en 2015 à 69,75 % en 2021 au second tour.

Bretagne

Les Bretons étaient appelés à voter au 20 et 27 juin 2021 pour élire leur nouveau Conseil régional. Après avoir été dirigée par l’actuel ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, la région devait se choisir un nouveau président. Loin de la montée de l’extrême-droite observée dans d’ autres régions, la Bretagne a vu se jouer lors de ces élection un match classique entre Loïg Chesnais-Girard (PS, S&D) et Isabelle Le Callenec (LR, PPE). Contrairement aux autres régions françaises où l’extrême droite se situait à la deuxième, voire la troisième place, la liste du Rassemblement National emmenée par Gilles Pennelle occupait seulement la cinquième place (14,2 % des voix au premier tour ; 13,2 % des voix au second tour).
On observe comme dans d’autres régions un effondrement général des votes pour les partis, qui, même lorsqu’ils sont en tête, perdent des sièges et des voix. À gauche, malgré la victoire, les Socialistes perdent ainsi treize sièges ; du côté de la droite, la chute est moins brutale, et Les Républicains perdent un seul siège. L’effondrement des voix est largement lié à l’absentions massive qui a sévi pendant l’élection, et qui s’est élevée jusqu’à 64 % au premier tour en Bretagne. L’avènement d’une liste du centre menée par Thierry Burlot (LREM-UDI) vient également prendre de précieuses voix aux Républicains au premier et au second tour.
Les estimations données par les instituts de sondages entre le 3 et le 7 juin ont été largement démenties le jour du scrutin. Ipsos donnait notamment Gilles Pennelle (RN) gagnant à 20 % des votants au premier tour, et Odoxa Thierry Burlot (LREM-UDI) à 18 %. Les listes du Parti Socialiste et des Républicains étaient sous-estimées par les deux instituts. Les estimations pour le second tour ont été tout aussi problématiques : le RN et la liste LREM-UDI ont pu être donnés gagnants avec jusqu’à 13 points de plus que leur score effectif, et le PS, vainquer, a pu être surestimé de près de 10 points.
Le match annoncé avec l’extrême droite n’a donc pas eu lieu. Les électeurs bretons ont amené en première position la liste de Loïg Chesnais-Girard (PS) avec 21,0 % des voix (-14 pp), puis la liste d’Isabelle Le Callenec (LR) en deuxième position avec 16,3 % (-7,2 pp), suivie par celles de Claire Desmares-Poirrier (EELV, Verts/ALE) avec 14,8 % (+1,4 pp), Thierry Burlot avec 15,5 % (Nv.) et Gilles Pennelle (RN) avec 14,3 % (-3,9 pp). Les listes de Daniel Cueff (ÉCO) et de Pierre-Yves Cadalen (LFI, GUE/NGL) n’ont pas obtenu le score nécessaire pour se qualifier. Comme en 2015, le Parti Socialiste remporte — de manière moins triomphante certes — la région avec 29,84 % des voix (-22,09 pp) en perdant 13 sièges dans l’hémicycle. Il est suivi par Les Républicains qui perdent 4 sièges, EELV qui en gagne 12, la liste de LREM-UDI qui en prend 9, et le RN qui en perd 4. Loïg Chesnais-Girard sort vainqueur du scrutin et est élu à la tête du Conseil régional.

Nouvelle-Aquitaine

Alors que la Nouvelle-Aquitaine avoir vécu en 2015 un duel gauche-droite traditionnel entre Alain Rousset (PS, S&D) et Virginie Calmels (LR, PPE), la deuxième liste arrivée en tête aux élections de juin 2021 était cette fois issue de l’extrême-droite — en l’occurence celle d’Edwige Diaz (RN, ID). Le score de la liste de LR s’est en effet effondré entre 2015 et 2021, passant d’un score relativement élevé (27,19 % des voix au premier tour, 34,6 % au second) à une troisième position presque ex-aequo avec les écologistes (12,48 % au premier tour, 14,19 % au second). Les Républicains perdent ainsi 377 000 voix au premier tour, et 583 280 au second par rapport à 2015.
Cet effondrement des votes particulièrement explicite à droite (28 sièges en moins) s’explique par plusieurs facteurs. Le premier est la concurrence d’une liste au centre menée par Geneviève Darrieussecq (MoDem-LREM-Agir-TdP-UDI-MR). Intégrés à la liste des Républicains en 2015, les centristes ont rassemblé environ 13 % des voix à chaque tour, privant la droite d’un appui précieux. Mais en réalité, l’effondrement du soutien électoral n’est pas spécifique à la droite, étant en partie causé par l’abstention de masse qui a sévi lors de l’élection (64,09 % en Nouvelle-Aquitaine), ainsi que par la dispersion des voix parmi les cinq listes qui se sont maintenues au second tour.
Le coude-à-coude annoncé par les instituts de sondages entre la liste d’Alain Rousset (PS-PCF) et celle d’Edwige Diaz (RN) n’a d’ailleurs pas eu lieu. Les enquêtes avaient toujours donné 1 à 2 points d’écart entre les deux listes entre le 1er mai et le 7 juin, autour de 25 % des intentions de vote ; l’issue du vote apparaissait donc incertaine, même si, pour le second tour, les instituts ont la plupart du temps donné Alain Rousset gagnant.
L’issue du vote a été différente. On a en effet observé une large surestimation par les institutions de sondages du score de l’extrême-droite, donnée de 5 à 7 % de plus que son score effectif lors du premier tour (18,20 %). Même constat au second tour avec des estimations autour de 25 à 28 % pour terminer avec un score de 19,11 %. Cette surestimation s’inscrit dans un phénomène plus global de croyance en la « droitisation » de la France. Alain Rousset (PS-PCF) est arrivé largement en tête du premier tour avec 28,83 % (-1,56 pp), suivi par la liste du RN (18,20 %, -5,03 pp), du centre (13,71 %, Nv), de la droite (12,48 %, -14,71 pp) et des écologistes — en nette hausse (12,09 %, +6,49 pp). Les listes menées par Eddie Puyjalon (LMR-RES-MDC-UPF-RPF), Clémence Guetté (LFI-NPA-PCF), et Guillaume Perchet (LO) n’ont pas obtenu le score nécessaire pour être au second tour. Comme en 2015, la liste menée par Alain Rousset remporte très largement la victoire au second tour avec 39,51 % des voix (-4,76 pp) et gagne 101 sièges dans l’hémicycle. Il est suivi par le Rassemblement National et les Républicains qui perdent respectivement 3 et 28 sièges, les écologistes qui en gagnent 1, et le centre qui en gagne 18. Alain Rousset sort vainqueur du scrutin et est réélu à la tête du Conseil régional.

Martinique

L’Assemblée de Martinique est le parlement unicaméral de la collectivité unique de la Martinique. Selon un modèle institutionnel similaire à celui en vigueur en Corse, l’Assemblée élit un Conseil exécutif (gouvernement régional) composé de 9 membres. Son président — et non celui de l’Assemblée — constitue la première figure de l’exécutif régional.
La Martinique présente une configuration politique unique parmi les outre-mers français, qui voit les deux mêmes têtes de liste s’affronter depuis 2010 : Serge Letchimy, menant la liste du Parti progressiste martiniquais (PPM, gauche autonomiste) et de ses alliés, faisait face pour la troisième fois au sortant Alfred Marie-Jeanne, président et fondateur du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM, gauche nationaliste). Ce dernier, né en 1936, a conduit la liste du MIM et de ses alliés sans interruption depuis 1983. Marie-Jeanne avait été élu président du Conseil régional puis du Conseil exécutif à trois reprises (1998, 2004, 2015), mandats interrompus par six ans d’alternance (2010-2015) au cours desquels Letchimy avait dirigé le Conseil régional.
L’élection de 2015 avait vu le MIM et ses alliés de gauche et d’extrême-gauche indépendantiste (RDM, Palima, communistes) former une alliance stratégique à l’entre-deux-tours avec celle du centre-droit (Les Républicains, MoDem, FMP) pour battre avec succès la liste sortante du PPM et de ses alliés socialistes et autonomistes.
L’élection de 2021 consacre une nouvelle alternance, qui voit le retour au pouvoir exécutif de Serge Letchimy. La liste du PPM remporte largement le premier tour avec 31,66 %, contre 25,80 % au MIM, 10,63 % à la liste de la dissidente du PPM Catherine Conconne et 12,01 % à la liste menée par Jean-Philippe Nilor (Péyi-A, gauche indépendantiste), dont font partie des membres de l’ancienne majorité. Les Républicains (LR, PPE) et le MoDem (RE), membres de la précédente coalition gouvernementale, n’obtiennent que 4,68 % et 1,09 % des voix respectivement, tandis que sept autres listes se partagent le restant des suffrages. Le taux de participation est faible, à 32,45 % (-8,7 pp). Au second tour, la liste du PPM s’impose avec 37,72 %, devançant de justesse celle du MIM, qui, avec 35,27 %, enregistre un gain de près de 13 points correspondant à un quasi-doublement du nombre absolu de voix obtenues. Les listes Conconne et Nilor obtiennent respectivement 14,47 % et 12,54 % des voix. La participation est en nette hausse, s’établissant à 44,83 %.
Si la remobilisation de l’électorat entre les deux tours et le report des voix semblent bien avoir profité au président sortant, la Martinique connaît — comme la Réunion et la Guyane, mais au contraire des autres régions françaises — un changement de majorité, dans une période marquée par des tensions sociales très fortes dans les outre-mers français. Letchimy est élu à la présidence du Conseil exécutif, tandis que Lucien Saliber, proche du PPM, prend la tête de l’Assemblée.

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Jean-Toussaint Battestini, Lucie Coatleven, François Hublet, Mattéo Lanoë, Élections régionales françaises : analyses brèves, Groupe d'études géopolitiques, Mar 2022, 89-97.

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