État de l’environnement en Chine : quelles évolutions ces dernières années ?
Issue
Issue #1Auteurs
Stéphanie Monjon , Léa Boudinet21x29,7cm - 167 pages Numéro #1, Septembre 2021
La puissance écologique de la Chine : analyses, critiques, perspectives
En 2014, le premier ministre Li Keqiang annonçait l’entrée du pays dans « la guerre à la pollution avec la même détermination que celle menée contre la pauvreté » et, en 2017, le président Xi Jinping déclarait devant les membres du Congrès du Parti communiste qu’il souhaitait faire de la nation chinoise, une « civilisation écologique ». Au vu de ces annonces, extrêmement fortes, il est légitime de se demander quels sont les progrès qui ont été réalisés depuis.
Une guerre contre la pollution –ou plutôt les pollutions- implique de réduire les rejets –émissions, effluents, déchets…- dans les différents milieux –air, eau, sol. Le terme « environnement » regroupe en effet des milieux et écosystèmes très variés et la liste des rejets polluants est particulièrement longue : particules fines, dioxyde de soufre (SO2), oxydes d’azote (NO, NO2), CO, ozone (O3), particules de plastique, polluants chimiques, plomb, cadmium, arsenic, hydrocarbures, benzène, composé organiques volatils (COV), nitrates… La protection de l’environnement impose donc une pléthore d’actions conduisant à réduire l’ensemble des rejets et permettant d’assurer la bonne santé des différents écosystèmes indispendables au vivant. Évaluer l’état de l’environnement d’un pays nécessite de déployer de très nombreux réseaux de surveillance, de traiter les données qu’ils produisent, de les analyser et synthétiser. Les autorités peuvent ensuite choisir de publier ces informations, de façon plus ou moins exhaustive. Or, malgré les annonces d’une nouvelle gouvernance environnementale reposant sur une transparence et une divulgation des données plus forte 1 , l’évaluation de l’état des différents milieux en Chine reste difficile. Outre les falsifications de données environnementales encore régulièrement découvertes dans le pays 2 , les données sont souvent incomplètes et leur suivi sur une période de quelques années est souvent impossible.
Dans cet article, nous avons réuni plusieurs sources proposant différents éclairages de l’état récent de l’environnement en Chine. Loin d’être exhaustif, le bilan présenté ici permet d’offrir quelques éléments de compréhension de la crise environnementale à laquelle le pays est toujours confronté.
Première appréciation par le biais d’un indice agrégé
L’indice de performance environnementale (Environment Performance Index – EPI 3 ), développé conjointement par le Yale Center for Environmental Law & Policy et le Centre for International Earth Science Information Network (CIESIN) du Earth Institute de l’Université Columbia, permet d’avoir une première comparaison entre les 180 pays. L’indice 2020 classe la Chine en 120ème position. Le classement repose sur des données de 2017 ou de 2018. Il intègre 32 indicateurs répartis entre 11 catégories : qualité de l’air 4 , assainissement et eau potable, métaux lourds 5 , gestion des déchets, biodiversité & habitat, services de l’écosystème 6 , pêche, changement climatique 7 , émissions de pollution 8 , ressources en eau et agriculture. La Figure 1 présente la position de la Chine, des États-Unis, de la France, de l’Inde et de la Pologne pour quelques catégories de l’indice
Si cet indice environnemental présente des limites, notamment en termes de disponibilité et fiabilité des données 9 qui peuvent conduire à des choix discutables pour définir un indicateur, la position de la Chine révèle une situation globalement assez mauvaise : le pays est classé en 120ème position, soit le dernier du deuxième tiers du classement global. Les résultats chinois sont néanmoins contrastés selon la catégorie considérée. Si la Chine est classée dans le premier tiers pour la qualité de l’eau de boisson, elle se retrouve loin derrière les États-Unis ou la France pour d’autres catégories : qualité de l’air (137ème), émissions de pollutions (91ème) et changement climatique (103ème).
Figure 1 • Rang de la Chine, des États-Unis, de la France, de l’Inde et de la Pologne dans différentes catégories de l’EPI 2020
Dans la suite de cet article, nous revenons plus précisément sur un petit nombre de milieux -l’air, les eaux de surface et les sols-, notamment à partir de données publiées par les autorités en Chine.
La pollution de l’air en Chine
Les images d’« airpocalypse » 10 ayant marqué l’opinion publique internationale au début des années 2010, la pollution de l’air est certainement le phénomène qui vient en premier à l’esprit quand il est question de pollution en Chine. Tout le pays n’est néanmoins pas touché de la même façon. La pollution de l’air est un phénomène relativement localisé et peut-être générée par différents types de polluants atmosphériques : certains polluants atmosphériques restent à proximité des sources qui les ont émis ; d’autres sont déplacés par les vents sur plusieurs dizaines (voire centaines) de kilomètres, pouvant conduire à dégrader la qualité de l’air de zones qui ne sont pas responsables de ces pollutions ; d’autres encore sont dits secondaires, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas émis directement en tant que tel, mais se forment lorsque d’autres polluants, dits primaires, réagissent dans l’atmosphère. Par exemple, l’ozone (O3) se forme à partir d’hydrocarbures (HC) ou de composés organiques volatils (COV) et d’oxydes d’azote (NOx) qui réagissent à la lumière du soleil et le NO2 est produit du fait d’une réaction entre le NO et l’oxygène. Comprendre le pourquoi et le comment de la pollution de l’air d’une ville ou d’une région impose donc une connaissance et une analyse fine des différents types d’émissions générées sur un territoire, leurs déplacements et leurs réactions possibles avec l’atmosphère.
En Chine, l’évaluation de la qualité de l’air ambiant par le Ministère de l’Écologie et de l’Environnement (MEE) repose sur la mesure de la concentration de 6 polluants : PM2.5, PM10, SO2, NO2, O3 et CO 11 . Un score individuel est attribué au niveau de chaque polluant : quand la concentration de pollution dépasse un certain seuil, le score augmente. L’indice de qualité de l’air final est le plus élevé de ces scores.
Dans l’EPI 2020, la catégorie « qualité de l’air » contient 3 indicateurs : l’exposition de la population aux PM2.5 (55 %), l’utilisation des ménages de combustibles solides (40 %), l’exposition à l’ozone (5 %). La Chine est classée en 137ème position, ce qui constitue une très mauvaise performance étant donné les efforts des autorités depuis plusieurs années sur ce poste 12 .
En 2017, le MEE a publié un classement de 74 villes chinoises 13 : pour 75 % des villes, la source de pollution atmosphérique la plus importante vient des PM2.5, mais les villes les plus mal classées (Haikou, Lhasa et Zhoushan) le sont en raison de l’O3 14 . Selon les villes, le diagnostic peut donc différer assez significativement. Les rapports annuels publiés par le MEE permettent de suivre l’évolution des 6 polluants entre 2015 et 2019 à Shanghai et à Pékin et dans leurs environs 15 . À titre de comparaison, les seuils recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sont ajoutés.
Le graphique révèle des contrastes importants entre les localités, les polluants et les évolutions sur 5 ans. Par exemple, la pollution à l’ozone a quelque peu diminué à Pékin (-4 % de 2015 à 2019), mais elle a augmenté d’environ 13% dans la région Pékin-Tianjin-Hebei. Pour certains polluants tels que les émissions de SO2 et de NO2, une baisse, parfois hétérogène, a été enregistrée : les concentrations présentent une nette amélioration dans les 4 zones avec une baisse moyenne de 58 % et 28 % respectivement.
La combustion du charbon reste la plus grande source de pollution de l’air en Chine, notamment en matière de PM2.5, de SO2 et de NOx 16 . Depuis la fin des années 2000, les centrales thermiques à charbon ont été équipées de système de désulfuration et dénitrification des gaz de combustion, au moment de leur construction et de leur rénovation 17 . Ces équipements permettent de réduire de plus de 90 % les émissions de SO2, mais seulement une partie des émissions de NOx et des particules fines. Or, le développement des centrales thermiques au charbon reste massif et à un rythme inégalé dans le monde entier. La Chine dispose en février 2021 de 247 GW de centrales au charbon en cours de développement 18 . Si les équipements de désulfuration permettent de réduire significativement les émissions de SO2 dans l’air des centrales thermiques, les émissions de CO2 continuent à croître à un rythme élevé (voir partie suivante).
Malgré quelques progrès sur la période en matière de PM2.5, les niveaux auxquels la population chinoise sont exposées restent très préoccupants dans le pays. Il est estimé qu’en 2020, 99 % des 1,4 milliards d’habitants en Chine vivent dans des zones où la concentration annuelle moyenne de particules fines est supérieure aux recommandations de l’OMS 19 et 43 % d’entre eux vivent dans des zones ne respectant pas les standards nationaux. Les progrès pourraient par ailleurs être fragiles : Smart Air, une entreprise sociale basée en Asie, pointe une augmentation de la concentration de PM2.5 entre 2018 et 2019 dans 8 des 15 villes suivies 20 . La « guerre contre la pollution » chinoise est donc loin d’être finie.
Figure 2 • Évolution de la concentration de 4 polluants intégrés dans l’indice de qualité de l’air pour 2 villes et 2 régions en Chine (2015-2020) 21
Polluants atmosphériques et gaz à effet de serre : des composés différents à ne pas confondre
Polluants atmosphériques et gaz à effet de serre concernent des gaz différents aux conséquences distinctes, notamment en matière d’impacts sanitaires : les premiers ont des effets directs conduisant à différentes pathologies et à des morts prématurées, pas les seconds (voir Tableau 1). Par exemple, le CO2 n’est pas nocif directement pour l’homme, alors que les oxydes d’azote (NOx), les particules fines et l’ozone (O3) se révèlent particulièrement dangereux en termes de santé publique. La pollution de l’air est devenue la 4ème cause de mortalité dans le monde avec 6,67 millions de morts par an, derrière l’hypertension, le tabac et les risques alimentaires 22 . Au cours du premier semestre 2020, 49 000 décès ont été attribués à la pollution de l’air dans les seules villes de Pékin et de Shanghai 23 .
La confusion entre ces différents gaz vient certainement du fait que les sources de gaz à effet de serre émettent aussi des polluants atmosphériques. C’est le cas notamment de la combustion des énergies fossiles à l’origine de plus de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre 24 , mais aussi de nombreux polluants atmosphériques. Tous ces polluants sont pourtant différents, à la fois dans leurs conséquences : locales ou planétaires, leur temps de résidence dans l’atmosphère 25 , mais aussi dans les technologies qui peuvent être mobilisées pour les limiter. Les technologies, dites de dépollution, sont très nombreuses et diffèrent selon le type de polluant visé. Certaines technologies visent par exemple à améliorer l’efficacité du processus de combustion ce qui permet de diminuer les émissions générées par kWh produit (par exemple, des brûleurs qui émettent de faibles quantités de NOx pour accroître l’efficacité de la combustion). D’autres sont destinées à traiter les fumées, c’est-à-dire à capturer les substances, avant leur émission dans l’air, et à les stocker (par exemple, le contrôle amélioré des particules de mercure filtre les fumées pour capturer les particules de mercure générées lors de la combustion de charbon). De nombreuses technologies de dépollution de SO2 et de NOx ont été développées à partir des années 1970 aux États Unis, en Europe et au Japon.
La technologie de capture et de séquestration du carbone vise uniquement à retenir le CO2 émis lors de la combustion d’énergie fossile. Actuellement, cette technologie est peu intégrée, même dans les nouvelles centrales thermiques, en raison de son coût encore élevé 26 .
La pollution de l’eau en Chine
En termes de morts prématurées, les problèmes de pollution de l’air ont pris le pas sur les problèmes de pollution de l’eau en Chine 27 . Pourtant, la qualité mais aussi la quantité des eaux restent préoccupantes du fait d’une urbanisation galopante et de l’importance du secteur industriel dans le pays. Les principales sources de pollution sont d’abord les eaux usées urbaines et industrielles, mais aussi l’utilisation massive d’engrais et de pesticides par le secteur agricole chinois 28 .
Pour surveiller la qualité des eaux, plusieurs centaines de stations surveillent 318 rivières et 26 lacs dans les 9 bassins fluviaux du pays. Toutes les stations font l’objet d’une surveillance mensuelle sous le contrôle du MEE. Les échantillons prélevés sont analysés en prenant en compte onze paramètres (température de l’eau, pH, etc.) dont plusieurs permettent d’évaluer le degré de pollution 29 . Chaque échantillon est classé dans l’une des six catégories de qualité de l’eau suivantes en fonction de sa concentration en différents polluants :
- catégorie I : eau utilisable comme source d’eau potable (c’est-à-dire utilisable sans traitement) et, au niveau national, pour les réserves naturelles ;
- catégorie II et III : eau pouvant être utilisée comme source d’eau de classe A ou B pour l’alimentation en eau potable centralisée, les sanctuaires d’espèces rares de poissons et les frayères pour poissons et crustacés ;
- catégorie IV : eau pouvant être utilisée comme source d’eau industrielle générale et à usage récréatif, sans contact humain direct avec l’eau ;
- catégorie V : eau ne convenant que pour l’agriculture et l’aménagement paysager général ;
- catégorie V+ : eau impropre à tout usage.
Chaque année, le MEE publie les données sur la qualité des eaux de surface, des lacs et des eaux souterraines. La Figure 3 présente les résultats pour l’ensemble des prélèvements réalisés pour les 9 bassins du pays. Depuis 2015, le pourcentage de prélèvements de grade IV et plus a légèrement baissé de façon continue.
Figure 3 • Classement des eaux de surface 30
La situation est en fait très contrastée selon le bassin. La Figure 4 donne deux exemples très différents. Les prélèvements inférieurs au grade IV effectués dans le bassin de la rivière de la Perle sont assez minoritaires, même si les deux dernières années ont vu leur pourcentage légèrement augmenté. La qualité des eaux de la rivière Haihe est en revanche plus mauvaise avec environ la moitié de prélèvements inférieurs au grade IV.
Asia Society Policy Institute (2020, 2021) 31 utilise les données du MEE pour construire un indicateur de qualité des eaux de surface du système d’eau douce intégrant les bassins des rivières Yangtze, Yellow, Pearl, Songhua, Huai, Hai, Liao and Zhejang-Fujian. Leur analyse suit l’évolution de cet indicateur depuis le 3ème trimestre 2014. Une légère amélioration est mesurable depuis cette date mais les résultats restent assez fragiles, avec par exemple un déclin marqué de la qualité le 3ème trimestre 2019 notamment de la rivière Huang.
Figure 4 • Classement des eaux de surface pour deux bassins : rivière Haine (haut) et rivière de la Perle (bas) 32
La pollution des sols en Chine
La sécurité alimentaire est une priorité des autorités chinoises depuis les années 1950 car la famine provoquée par le Grand Bond en avant de Mao (de 1958 à 1962) fit plusieurs dizaines de millions de morts. Cet objectif a conduit à accroître de façon continue la superficie des terres agricoles, ce qui a parfois abouti à cultiver des terres à proximité de mines ou d’installations industrielles.
Une décennie après la victoire des communistes, depuis la fin des années 2000, plusieurs scandales sanitaires ont touché le pays, notamment la découverte de niveaux dangereux de métaux lourds dans certaines denrées alimentaires, suscitant un grand émoi 33 dans la population. Par exemple, en 2013, les responsables de la sécurité alimentaire du Guangzhou ont trouvé du cadmium dans plusieurs échantillons de riz. Le Ministère de la Protection environnementale estime que la contamination par les métaux lourds affecte 12 millions de tonnes de céréales chaque année (environ 2 % de la production céréalière chinoise), ce qui correspond à une production permettant de nourrir 24 millions de personnes annuellement 34 .
Commencée en 2005 mais publiée seulement en 2014, une enquête nationale sur la pollution des sols a été menée conjointement par le Ministère de la Protection environnementale et le Ministère du Territoire et des Ressources chinois. Auparavant, il n’existait pas de statistiques officielles sur l’état de son sol. Les conclusions sont particulièrement inquiétantes : 16 % des sols étudiés ont été classés comme pollués au-delà des normes acceptables, et la contamination par des métaux lourds atteint 19,4 % de la totalité des terres arables 35 . La répartition géographique des résultats n’a pas été publiée, mais les résultats ont révélé que la pollution dans le sud de la Chine est plus grave que dans le nord. Les deltas du fleuve Yangtze et de la rivière des Perles ainsi que le nord-est de la Chine sont pollués en raison de la forte présence de l’industrie lourde. Les niveaux de concentration en métaux lourds sont particulièrement élevés dans le sud-ouest et le centre-sud, qui sont les principales régions d’extraction et de fusion des métaux. En 2014, Wang Shiyuan, le vice-ministre chinois du Ministère des Territoire et des Ressources, a annoncé qu’environ 3,33 millions d’hectares de terres agricoles étaient trop pollués pour être cultivés, une superficie un peu supérieure à celle de la Belgique. Les autorités ont interdit toute production agricole sur ces terres pour empêcher les métaux toxiques d’entrer dans la chaîne alimentaire.
Comme pour l’air et l’eau, la qualité de 1550 milliard de mu 36 de terres agricoles permanentes est évaluée dans tout le pays par le MEE selon 10 catégories : la catégorie 1 étant la meilleure et la catégorie 10 la plus mauvaise. Fin 2019, la qualité moyenne était évaluée à 4,76 : 31,24 % du total était classé dans les catégories de I à III, 46,81 % dans les catégories de IV à VI et 21,95 % de terres de qualité médiocre 37 . Cela témoigne d’une légère amélioration de la qualité des terres arables : la qualité moyenne était de 5,09 en 2017 avec 27,4 % pour les catégories de I à III, 45 % pour IV-VI et 27,6 % de terres de qualité médiocre.
Quels résultats depuis l’entrée de la Chine en guerre contre la pollution ?
Il n’est pas aisé de formuler une conclusion univoque sur l’état de l’environnement en Chine. Les résultats sur la qualité de l’air, de l’eau et des sols sont contrastés entre les régions. La qualité de l’environnement s’améliore dans certaines zones (qualité de l’air à Pékin) et se détériore dans d’autres (qualité de l’eau de la rivière Haihe). Les niveaux de pollution et notamment de pollution de l’air demeurent largement supérieurs aux standards de l’OMS faisant de la pollution un enjeu de santé publique majeur en Chine. La guerre contre la pollution semble donc loin d’être gagnée et pourtant, en septembre 2019, le Premier ministre Li Keqiang a réaffirmé que le développement économique devait rester l’objectif central et le chef du PCC au ministère de l’Écologie et de l’Environnement a admis que, même si la dégradation de l’environnement reste préoccupante en Chine, l’urgence de stimuler la croissance économique locale ne fait que rendre plus difficile le maintien des efforts de protection de l’environnement 38 .
Notes
- [ndlr] Voir l’article de S. Monjon et É. René intitulé « Les nouveaux outils de la gouvernance environnementale en Chine », page 136.
- [ndlr] Ibid.
- Z. A. Wendling, J. W. Emerson, A. de Sherbinin, D. C. Esty, et al, 2020 Environmental Performance Index, New Haven, CT: Yale Center for Environmental Law & Policy, 2020. Cet indicateur est publié tous les deux ans depuis 2006.
- La catégorie « qualité de l’air » de l’EPI 2020 contient 3 indicateurs : l’exposition de la population aux PM2.5 (55 %), l’utilisation des ménages de combustibles solides (40 %), l’exposition de la population à l’ozone (5 %).
- La catégorie « métaux lourds » ne prend en compte que l’exposition de la population au Plomb.
- La catégorie « services de l’écosystème » contient 3 indicateurs : la perte de surface forestière (90 %), la perte de surface de prairies (5 %) et la perte de surface des milieux humides (5 %). Ces 3 indicateurs sont calculés en construisant des moyennes sur les 5 dernières années et en comparant les surfaces à leur niveau en 2000 pour les forêts, et 1992 pour les prairies et les milieux humides.
- La catégorie « changement climatique » contient 8 indicateurs dont : le taux de croissance des émissions des CO2, de CH4, de NO2 et le taux de croissance de l’intensité en gaz à effet de serre du PIB.
- La catégorie « émissions de pollutions » contient 2 indicateurs : le taux de croissance des émissions de SO2 et de NOx.
- Extrait du rapport EPI 2020 : « better data collection, reporting, and verification across a range of environmental issues are urgently needed ». ; Z. A. Wendling, J. W. Emerson, A. de Sherbinin, D. C. Esty, et al, op. cit.
- « The air quality in China has worsened in recent decades. From 1960 to 1979, the number of fog and haze days during winter in China showed a gradual upward trend. Although it was generally stable it grew rapidly since 2000 ». H.-J. Wang, H.-P. Chen, «Understanding the recent trend of haze pollution in eastern China: Roles of climate change », Atmos. Chem. Phys., 2016.
- Rohde R. & R. Muller, « Air Pollution in China : Mapping of Concentrations and Sources », Plos One, 2015.
- Par exemple, en 2014, le Premier Ministre Li Keqiang déclarait « la guerre contre la pollution » lors de la conférence annuelle du PCC. L’année 2013 marque un renforcement important des politiques chinoises d’amélioration de la qualité de l’air avec le lancement du plan National Air Quality Plan fixant des objectifs de réduction à atteindre en 2017, notamment celui de diminuer d’un minium de 10% dans toutes les zones urbaines les concentrations de PM10 par rapport au niveau de 2012. Des mesures complémentaires ont été mises en place dans ces zones, notamment l’interdiction de création de centrales charbon, la réduction du nombre de voitures sur les routes et la réduction des capacités industrielles de production d’acier et de fer. M. Greenstone, P. Schwarz, « Air Quality Life Index – Is China winning its war on pollution? », Energy Policy Institute at the University of Chicago, 2018.
- Ces 74 villes sont toutes de taille supérieure à une ville préfectorale (minimum 250 000 habitants non ruraux selon les standards chinois) et ont bénéficié d’un suivi particulier. Ces villes sont notamment situées dans trois régions chinoises très densément peuplées que sont la région de Pékin-Tianjin-Hebei (l’une des régions de la Chine les plus polluées en 2013),le delta de la rivière Yangtze et le delta de la rivière Pearl. Ces trois régions étaient ciblées spécifiquement en 2013 par le National Air Quality Plan.
- L’O3 se forme par réactions des NOx issus principalement du trafic routier et des COV issus principalement des activités industriels, des solvants et peintures et du trafic routier.
- La ville de Guangzhou et la région de la plaine de Fenwei n’ont pas été intégrées car les données ne sont disponibles que pour deux années sur la période 2015-2019.
- Tsinghua University, Health Effects Institute, Air pollution from coal a major source of health burden in China, 2016.
- Xu Y., 2021. « Environmental Policy and Air Pollution in China : Governance and Strategy », Routledge Studies in Environmental Policy
- Global Energy Monitor, « China Dominates 2020 Coal Plant Development », février 2021.
- Air Quality Life Index, « China Fact Sheet », 2020.
- « Did China air quality improve in 2019? », Smart Air Filters, 2020.
- Sources : Ministry of Environmental Protection, 2015 and 2016 Report on the State of the Environment in China, The People’s Republic of China. Ministry of Ecology and Environment, 2017, 2018 and 2019 Report on the State of the Ecology and Environment in China, The People’s Republic of China.
- Health Effects Institute, State of Global Air 2020. Special Report, Health Effects Institute, 2020.
- Reuters Staff, « Smog causes an estimated 49,000 deaths in Beijing, Shanghai in 2020 – tracker », Reuters, 2020.
- United-States EPA, Global Grennhouse Gas Emission Data.
- Les aérosols et les particules demeurent peu de temps en suspension dans l’atmosphère, de l’ordre d’un jour à une semaine, là où les GES y restent plus longtemps. Par exemple pour le CO2, il faut une période de l’ordre de la centaine aux milliers d’années pour que le CO2 de l’air soit absorbé par d’autres réservoirs : océan, biomasse, sols, etc.
- Climate Change, « Capture et séquestration du carbone. Une solution qui peine à se concrétiser » Observatoire mondial de l’action climatique non-étatique, 2018.
- The Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), China data, University of Washington.
- B. Sun et al., « Agricultural Non-Point Source Pollution in China: Causes and Mitigation Measures », Ambio, 41, 2012.
- Le principal polluant responsable du mauvais classement d’un échantillon d’eau est le NH3-N (dû au ruissellement des engrais mais aussi aux rejets des stations d’épuration et aux débordements des fosses septiques) ; s’y ajoutent la demande biochimique en oxygène (DBO) et la demande chimique en oxygène (DCO) – ces deux indicateurs reflétant davantage les rejets de déchets humains et animaux ainsi que de certaines activités industrielles.
- Sources : Ministry of Environmental Protection, 2015 and 2016. Report on the State of the Environment in China, The People’s Republic of China. Ministry of Ecology and Environment, 2017, 2018 and 2019. Report on the State of the Ecology and Environment in China, The People’s Republic of China.
- Asia Society Policy Institute, China Dashboard Winter 2020.
- Sources : Ministry of Environmental Protection, op. cit.
- En 2011, des millions d’hectares de terres agricoles et 12 millions de tonnes de riz chinois sont contaminés par du cadmium, un métal lourd cancérigène ; En 2016, la Chine a enregistré plus de 500 000 violations des standards alimentaires allant de riz contaminé aux métaux lourds à des lotions pour nouveaux-nés contenant des teneurs létales de produits chimiques industriels. Reuters, 2016.
- Goldman Sachs Global Investment Research, « China’s environment : big issues, accelerating effort, ample opportunities », juillet 2015.
- China Council for International Cooperation on Environment and Development (CCICED), « Special policy study on soil pollution management », 2016.
- Le mu est une unité de mesure de surface utilisée en Chine correspondant à environ 1/15 d’hectare, soit environ 666,67 m2.
- Report on the State of the Ecology and the Environment in China, 2019, Ministry of Ecology and Environment, the People’s Republic of China.
- Time, « The Environmental Challenges of China’s Recovery After Covid-19 », consulté le 2 juin 2021.
citer l'article
Stéphanie Monjon, Léa Boudinet, État de l’environnement en Chine : quelles évolutions ces dernières années ?, Groupe d'études géopolitiques, Sep 2021, 128-133.